François Vannson, Président du Conseil départemental des Vosges : “entretenir et sécuriser nos routes, c’est protéger les vosgiens”
 
								La direction des Routes et du Patrimoine du Département permet à tous les usagers qui circulent à pied, à vélo ou en voiture de se déplacer quotidiennement sur le territoire. Chargée de la gestion et l’entretien du réseau routier départemental et des ouvrages d’art ses missions sont complexes par leurs aspects techniques, humains et environnementaux. C’est ce que nous vous proposons de découvrir en laissant la parole à François Vannson, Président du Conseil départemental des Vosges, pour évoquer l’entretien et la sécurisation des routes départementales.

Monsieur le Président, pourquoi l’entretien et la sécurité des routes départementales sont-ils une priorité pour le Département ?
Parce que dans les Vosges, les routes ne sont pas seulement des axes de circulation : elles sont des vecteurs de vie. Avec 3 250 km de voirie départementale, nous avons la responsabilité de garantir la sécurité des usagers, la fluidité des déplacements et l’attractivité de notre territoire.
Quels moyens humains sont mobilisés au quotidien ?
Nous pouvons compter sur 230 agents répartis dans trois unités territoriales et sur notre Vice-Présidente Véronique Marcot. La mission des agents consiste à : réparer des chaussées, faucher le bord des routes, assurer la signalisation, entretenir les ponts et déneiger… Leur travail quotidien permet de maintenir un réseau routier performant et sécurisé.
Comment le Département anticipe-t-il les conditions hivernales ?
Nous avons mis en place une cellule de coordination routière (COCR) au SDIS de Golbey, appuyée par 12 stations météo. Les routes sont classées par priorité, du niveau 2 (axes majeurs) au niveau 5 (routes non déneigées comme la route des Crêtes). Le site Inforoute88.fr permet aussi aux usagers de suivre l’état du réseau en temps réel.
Quel est le budget consacré à ces opéra- tions ?
En 2025, nous avons alloué 32,2 millions d’euros à l’entretien et à la sécurisation du réseau. Ce budget couvre aussi bien les opérations courantes que les chantiers structurants.
Des exemples concrets de réalisations ?
Oui, plusieurs. Sur la RD466, l’entrée de Saint-Nabord Moulin et de Remiremont a été réaménagée en lien avec les communes grâce à la création d’un carrefour giratoire et d’une piste cyclable. À Golbey, un giratoire en béton sur la RD166A est en cours d’achèvement pour fluidifier l’accès à la RN57. Et des travaux de stabilisation de talus ont été réalisés sur la RD429 à Lamarche, réduisant ainsi les risques d’éboulement.
Le Département mise-t-il sur des dispositifs innovants ?
Oui, notamment les supports à sécurité passive pour les panneaux, qui se déforment en cas de choc. Nous avons ainsi sécurisé la signalisation sur l’ensemble du réseau passé à 90 km/h.
Et sur le plan environnemental ?
Nous avons adopté une politique de fauchage raisonné, avec un premier passage au printemps pour la sécurité, et un second à partir de mi-août pour préserver la biodiversité. Aucun produit phytosanitaire n’est utilisé, conformément à la loi Labbé.
Quels sont les projets à venir ?
Parmi les chantiers programmés : un giratoire à La Baffe – Mossoux sur la RD11, la sécurisation du col de La Schlucht sur la RD430, et la requalification de l’avenue Jean Prouvé à Saint-Dié-des-Vosges. Ces projets traduisent notre volonté d’agir pour sécuriser nos routes !

L’ENTRETIEN DES OUVRAGES D’ART, UNE MISSION QUI DÉFIE L’IMPOSSIBLE
Dans les Vosges, la cellule ouvrage d’art du Conseil départemental gère 1 326 ponts qui assurent la continuité des routes, voies ferrées, cours d’eau et canaux ; 596 murs de soutènement ou de protection, ainsi que les PPHM (portiques, potences et hauts-mâts) qui surplombent les grands axes routiers. Des ouvrages recensés, entretenus, adaptés et améliorés pour garantir l’usage économique de la voirie, la sécurité des usagers et bien plus encore !
UN PATRIMOINE SOUS ÉTROITE SURVEILLANCE
Au sein de la cellule ouvrage d’art, un responsable et trois chargés d’opérations, sont chacun en charge d’un secteur (Est, Centre et Ouest) qui correspond aux différentes dynamiques hydrauliques caractéristiques d’un territoire situé entre montagne et plaine. Dans chaque unité territoriale, un correspondant ouvrage d’art est chargé de visiter chaque structure recensée sur son secteur selon une fréquence déterminée par l’état de la structure.
Une mission qui permet de constituer la carte d’identité de chaque ouvrage (caractéristiques, rapports de surveillance, notation, etc.). À partir de ces états des lieux, un programme annuel d’entretien est établi et un budget de 2 millions d’euros attribué, permettant de réaliser une vingtaine d’opérations.
S’ADAPTER AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
L’intensité et la fréquence des phénomènes climatiques est un vrai sujet. Des ouvrages, dimensionnés pour correspondre à un certain débit hydraulique, sont complétés d’ouvrages de décharge. De la même manière les murs de soutènement font l’objet d’une campagne de recensement précis afin de pallier les phénomènes d’affaissement des sols dus à l’alternance de périodes de fortes pluies et de sécheresse.
FAIRE DES CONTRAINTES DES AMÉLIORATIONS
Outre la mise en place de déviations, les interventions nécessitent une évaluation de l’environnement de la structure, la prise en compte de multiples contraintes et une organisation rigoureuse. Par exemple, l’implantation de réseaux (conduites de gaz, d’eau potable, réseau électrique haute tension, réseau d’assainissement, etc.) sur une structure existante demande de travailler en concertation avec les concessionnaires et les exploitants de ces réseaux.
La cellule ouvrage d’art accompagne et conseille également les communes lorsque les travaux d’aménagement qu’elles engagent englobent un ouvrage d’art, car ils peuvent être l’occasion pour le Département de participer à la sécurité des usagers.
PRÉSERVER L’ENVIRONNEMENT
Depuis la Loi sur l’eau (janvier 1992), tout projet d’installation d’ouvrages, de travaux ou d’activités ayant un impact sur l’eau et les milieux aquatiques doit respecter un cadre précis. Ainsi, certaines interventions se déroulent en relation avec les associations de protection de la nature afin ne pas perturber les espèces aquatiques recensées (écrevisse à pattes blanches, Mulette épaisse, etc.) ainsi que les oiseaux et les chiroptères qui nichent. Les travaux sont là encore une opportunité pour tester l’installation de nichoirs artificiels ou des dispositifs permettant aux poissons de remonter le cours d’eau lorsque les travaux ont modifié son lit par exemple.
LES “ CRAPAUDUCS ”
Actuellement, une étude est menée pour installer des tunnels sous certaines routes départementales situées à proximité de zones humides. L’objectif : éviter la mortalité des amphibiens lors de leur migration nuptiale en installant des structures pérennes qui n’entraveront ni la sécurité des usagers ni les opérations de fauchage.
GÉRER L’EXCEPTIONNEL
La cellule ouvrage d’art traite les demandes d’autorisation de transport pour les industriels, afin d’assurer les transits entre la Belgique et le sud de la France. Un itinéraire « 400 tonnes » a été créé et relie la zone industrielle de Golbey au port de Frouard où les marchandises partent pour le monde entier. De tels itinéraires imposent de renforcer certains ouvrages. Un travail de Titan essentiel pour l’attractivité économique du territoire.
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