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Scanning 3D, Mon mini-moi en plastique

Le 15 mai 2014 par Bruno Veillon

Fini la photo sur papier, maintenant on photographie votre corps sous tous les angles pour en imprimer des statuettes en plastique, métal ou en sable. Cette technique encore méconnue est le métier d’un Vosgien, Dominique Lentengre.

Debout sur une petite plateforme tournante, il faut prendre la pose sans bouger durant quelques secondes. Dominique Lentengre armé de son appareil aux allures de sèche-cheveu spatial scanne votre corps à raison de 15 images par seconde. Au bout de deux minutes, voici représentée en 3D sur l’écran de l’ordinateur toute la personne de la tête aux pieds sous toutes les coutures. Vous pesez alors 2 600 photos et quelques 80 mégas octets. Cette technique importée des Etats-Unis où elle est est née au sein du MIT (Massachusetts Institute of Technology) et a connu un boom phénoménal ces derniers mois avec la démocratisation des imprimantes 3D. ” On a la forme d’un objet ou d’une personne. Avec ces informations, on peut partager la photo via iPhone, iPad ou android, créer un lien vers des sites en ligne. On peut également imprimer sous formes de statuettes couleurs ou monochromes de différentes tailles (de 10 cm à 1,80 mètre). Les matières d’impression ou de fonderie sont au nombre de 30 environ : plastique, or, argent, couleur, sable, bois, pierre, verre, etc. ” ” Très peu en France maîtrisent cette technologie, je suis le seul à le réaliser en couleurs et en me déplaçant là où les gens le souhaitent avec mon matériel “, explique le spécialiste de la 3D.

Au début, rien ne poussait Dominique vers ce milieu. Fleuriste dans les Vosges jusqu’à un problème de santé en 2009, il cherche alors à changer d’orientation professionnelle. ” Je cherchais sur internet des sujets qui buzzent, une bonne idée pour lancer une nouvelle entreprise. J’ai découvert la photographie 3D et je m’y suis formé grâce à des cours en ligne. ” L’entrepreneur a fondé sa SARL, la SAS Comexx et depuis quelques mois près de 200 personnes sont passées sous son appareil.

Un savoir-faire inédit qui lui a valu d’approcher récemment le publicitaire Jacques Séguéla. Dominique s’est rendu dans un grand building à Boulogne-Billancourt sans savoir qui était son mystérieux invité. Jacques Séguéla s’est vu offrir son scanning 3D par une société d’imprimante. ” Il était ému, en pleine forme et plein de punch “, se souvient Dominique. Le publicitaire n’apprendra que quelques jours plus tard le véritable objet du travail : constituer une petite statuette pour ses 80 ans et la présenter sous forme de coffret. ” Cet épisode inattendu m’a ouvert de nouvelles portes “, continue le professionnel. Il y a quelques jours, c’est une artiste déjantée, Orlan, connue pour ses frasques – elle porte notamment des implants de plastique sous la peau de son visage –, qui lui a commandé un scan complet de son corps : ” Elle souhaitait une statuette où elle porte son crâne dans les mains. “

Le potentiel est là. ” Je pense que ce serait une bonne idée de proposer aux chanteurs de vendre leur statuette à la sortie des concerts. Ça se fait déjà pour certains comme Johnny Hallyday mais avec des techniques très onéreuses à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Avec le scanning portatif, les frais sont considérablement réduits. ” On compte 60 euros pour la séance de captage, un prix auquel ajouter l’impression en 3D, à partir d’une dizaine d’euros la statuette en plastique de 10 centimètres, jusqu’à 200 euros pour les plus grandes. 

À l’avenir, on peut rêver d’hologrammes, on pourra imprimer des avions complets à partir d’un fichier d’ordinateur, restaurer des pièces du patrimoine en les imprimant… ” C’est une nouvelle ère qui s’ouvre, bien malin celui qui flairera le bon filon qui aura du succès. ” Dominique Lentengre pousse l’ambition plus loin encore : ” Je rêve de constituer un patrimoine en 3D de notre région, un patrimoine virtuel qui réunirait les personnalités qui marquent le territoire “. Une statuette en 3D de Claude Vanony ? L’appel est lancé ! ” On pourrait ensuite constituer un musée itinérant ou en ligne, une sorte de banque de mémoire de ce qui compte en Lorraine. “

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