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Reprendre une entreprise artisanale : mode d’emploi avec la CMA Grand Est

Le 02 avril 2024 par Francoise Fontanelle
© Karolina Grabowska

Delphine Pinault – Responsable du service économie de l’établissement vosgien de la CMA Grand Est© CMA

Pourquoi reprendre une entreprise plutôt que la créer ?

La reprise d’entreprise permet de gagner à la fois du temps et de l’énergie, deux éléments très précieux lorsque l’on souhaite s’engager dans l’entrepreneuriat. À l’inverse de la création d’entreprise, la reprise permet de démarrer son activité immédiatement.

Lorsque l’on a un projet de reprise d’entreprise, il n’est pas nécessaire de trouver un local professionnel, d’acheter des machines, des équipements ou des fournitures, de recruter une équipe qualifiée pour partir de zéro. Dès le départ, tout est en place : des salariés formés et expérimentés qui maîtrisent l’outil de production, une clientèle, des fournisseurs, …

Reprendre derrière un artisan, c’est aussi partir sur des bases réelles. On connaît la capacité de production, le chiffre d’affaires, les éléments comptables, le capital vis-à-vis des financeurs.

Autre point important, en reprenant une entreprise artisanale, on prend la succession d’un artisan qui transmet son savoir-faire et qui, bien souvent, apporte un appui technique essentiel, sa notoriété et son image de marque auprès de ses fournisseurs et de sa clientèle.

Si reprendre une entreprise artisanale est plus rapide, elle nécessite d’organiser le montage financier pour absorber dès le départ les différents investissements (fonds de commerce, matériel existant et/ou le bâtiment…).

Mais elle offre de plus fortes probabilités de réussite : jusqu’à 95 % à 100 % selon les métiers, contre 60 % pour une création. Et l’on observe un gain financier supérieur pour le dirigeant.

Des experts à vos côtés pour réussir votre projet de reprise d’entreprise

La Chambre des métiers et de l’artisanat est conventionnée par la Région Grand Est afin d’accompagner gratuitement les repreneurs dans leur projet de reprise ; ce qui, et il est important de le souligner, n’implique pas de reste à charge pour le repreneur.

Nous sommes particulièrement attentifs aux projets de reprise, car ils sont garants du maintien de l’activité et du dynamisme des territoires. Notre rôle consiste à faciliter la rencontre entre les cédants et les repreneurs et de les accompagner jusqu’à la transmission de l’entreprise. Des conseillers économiques dédiés sont présents à chaque étape.

Les candidats à la reprise d’entreprise sont généralement de deux types. Il peut s’agir de personnes qui ont déjà identifié une entreprise, et de ce fait l’accompagnement se concentrera sur l’entreprise qu’elles ont ciblée. Dans ce cas nous les aidons à analyser l’entreprise à céder en fonction de leurs profils, de leurs moyens, de leurs attentes… Il peut également arriver, et c’est de plus en plus fréquent, qu’un candidat à la reprise soit à la recherche d’une entreprise. C’est le cas pour des profils qui ont été cadres dans l’industrie ou dans de grandes entreprises, qui veulent reprendre une entreprise artisanale et mettre à profit leurs compétences en matière de gestion ou de management, même s’ils ne possèdent pas le savoir-faire technique. Toutefois, ils ont la possibilité de reprendre une formation technique personnalisée, sur un an, pour acquérir la connaissance du métier.

À l’inverse, nous proposons aux repreneurs qui souhaitent se former aux métiers de gestion de l’entreprise, des formations dédiées à la création et reprise d’entreprise. Des formations généralement prises en charge à 100 % dans le cadre du Compte Personnel de Formation et pour certaines disponibles en E-learning.

Les conseillers économiques de la Chambre des métiers et de l’artisanat ont l’expertise du secteur artisanal, et connaissent les besoins des créateurs/repreneurs, mais aussi des artisans installés. Ils ont l’habitude de travailler avec les avocats, les assureurs, les experts-comptables, les organismes bancaires et les organisations professionnelles. Des partenaires avec lesquels ils organisent de nombreuses actions sur le territoire.

Nous proposons un accompagnement individualisé de plusieurs heures en amont du projet, c’est-à-dire avant que le candidat ait sélectionné une entreprise. Dans ce cas, l’accompagnement porte sur la mise en forme du projet et le choix de l’entreprise :

  • •cibler un secteur d’activité, un secteur géographique et un type d’entreprise à reprendre
  • cibler des entreprises et en faire le diagnostic selon des critères objectifs
  • analyser et évaluer l’entreprise à reprendre
  • élaborer un plan de reprise
  • négocier et accomplir les formalités administratives

Nous établissons un diagnostic en fonction du profil du repreneur, de ses attentes, de ses besoins et de son avancement dans son projet. Puis lorsque l’entreprise est identifiée, nous passons à l’accompagnement puis au suivi de la reprise en effectuant régulièrement des points de gestion durant les premières années afin que le repreneur ne se sente pas isolé mais soutenu.

C’est une étape importante, car le repreneur se retrouve souvent face à des besoins et des questionnements sur des points techniques concernant la gestion, le plan commercial et nous avons les ressources en interne pour lui répondre. Et, s’il a besoin d’une formation sur le numérique ou le digital pour moderniser l’entreprise qu’il s’apprête à reprendre par exemple, nous pouvons lui proposer nos formations à la Chambre des métiers et de l’artisanat.

Cet accompagnement de proximité a pour objectif de donner une sécurité supplémentaire au repreneur, même s’il est entouré de son expert-comptable, par exemple. Le stage de préparation à l’installation était obligatoire. Aujourd’hui, il ne l’est plus, mais ces formations sont toujours proposées, car elles sont très utiles lorsque l’on débute dans la gestion. L’identification et l’expertise des conseillers sur les points de vigilance étant déterminantes.

Il faut également préciser que le conseiller de secteur du cédant et celui du repreneur sont obligatoirement différentes personnes, ceci afin de ne pas provoquer de conflits d’intérêts. La Chambre des métiers et de l’artisanat étant un établissement public, nous sommes soumis au secret professionnel, avons un droit de réserve, un regard neutre et ne pouvons poursuivre un intérêt autre que celui du repreneur et du cédant que nous accompagnons. Notre objectif est de nous assurer que la démarche se passe bien, dans l’intérêt de chacun.

Sophie Pierrel

Après un DUT en Techniques de commercialisation, Sophie Pierrel, travaille dans le secteur bancaire puis dans le négoce en matériaux naturels. Suite à un licenciement économique, elle se reconvertit dans la restauration et c’est après la crise sanitaire qu’elle décide de reprendre la boutique de fleurs de sa mère, se formant auprès de son employée et des formations privées pour compléter sa technique. Ravie de cette décision, elle a souhaité témoigner de son accompagnement par la CMA.

“Quand j’ai contacté la Chambre des métiers et de l’artisanat pour avoir des informations, j’étais tout au début de ma réflexion. J’ai eu un entretien avec Monsieur Vauché qui m’a permis d’avancer dans ma réflexion et de m’inscrire à la formation Reprise d’entreprise. 

Ainsi, j’ai pu m’assurer de la conformité de mon dossier. Cet accompagnement et cette formation m’ont été utiles, car ma crainte était d’oublier de faire une démarche administrative.

De plus, certaines informations et conseils se sont révélés très utiles pour finaliser mon business plan et commencer rapidement à consulter des comptables et obtenir l’accord d’une banque pour commencer mon activité. “

www.dsm88.fr

Plus d’infos : www.artisanat.fr

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