Volley-ball : Julie Mollinger, capitaine des Louves de Saint-Dié, est repartie pour un tour

Longtemps gênée par des problèmes au genou, la capitaine des Louves de Saint-Dié a retrouvé sa place sur le terrain la saison passée. Elle a rempilé pour une quatrième année comme joueuse avant de, sans doute, se reconvertir au sein du club.
Elle aurait pu jeter l’éponge. Se dire qu’à la trentaine passée, elle pouvait mettre un terme à sa carrière avec le sentiment du devoir accompli. L’attaquante-réceptionneuse, Julie Mollinger, a joué plus de dix saisons en Ligue A, disputé la Coupe d’Europe et porté le maillot des Bleues à une quarantaine de reprises. Ce genou récalcitrant, qui a failli mettre un terme à son parcours à haut niveau plus tôt que prévu, la jeune femme ne voulait pas le laisser gagner. « J’ai longtemps été dans le flou. Ce n’était pas une blessure classique alors j’ai essayé différents protocoles. » Et rongé son frein. « Moralement, je suis passée par plusieurs phases. Je peinais même à monter les escaliers… » Après une saison 2022/2023 quasi-blanche, l’attaquante-réceptionneuse est revenue en jeu la saison passée, ajoutant une Coupe de France fédérale, remportée à domicile, à son palmarès. « Si j’étais autant émue après la finale, c’est parce que j’imaginais que c’était mon dernier trophée. » C’est finalement sur un titre en Elite, et donc une montée en Ligue A, que la jeune femme de 34 ans veut boucler la boucle.
Après, il sera temps de remplir d’autres missions au sein d’un club qui compte sur elle pour l’avenir et où elle se sent bien. Depuis deux ans, la capitaine des Louves, qui a des attaches personnelles à Nancy, se glisse de plus en plus dans la peau d’un team-manager.
La meilleure saison de l’histoire des Louves
Son futur s’écrit doucement, mais c’est d’abord sur le terrain que Julie Mollinger veut répondre présente dans les mois qui viennent. Son genou ne réagit plus comme avant – elle n’a plus de cartilage – mais sa rage de vaincre est intacte. C’est aussi pour cette raison que l’état-major du club, les coprésidents Apolline Mercier et Adrien Christophe en tête, l’a convaincu d’effectuer une dernière danse sur le terrain. « Quand je ne pouvais pas jouer, le club a été très présent et m’a soutenue. Je suis tout le temps restée auprès du groupe. » Décédé fin août 2023, Pierre Mercier, l’emblématique président des Louves, a joué un rôle majeur dans la venue de l’ancienne internationale dans les Vosges. C’est aussi pour lui rendre hommage qu’elle veut aller au bout de l’aventure avec Saint-Dié.
En Déodatie, Julie Mollinger a retrouvé une bonne partie de ce qui faisait son quotidien en Ligue A. « En termes d’infrastructures, le club peut rivaliser avec beaucoup de clubs de ce niveau. Il reste un petit pas à accomplir mais on est proche du cahier des charges de la Ligue A. » Les Louves pensaient que l’exercice 2023/2024 serait le bon. « On avait l’équipe pour monter. La preuve, c’est qu’on a battu quatre fois sur cinq celles qui sont montées (Bordeaux). » C’est ailleurs, face à des équipes moins bien classées, que les joueuses de Manu Dumortier ont éparpillé les points qui ont manqué en fin de play-off.
Finalement deuxièmes, les Vosgiennes ont pourtant réalisé la meilleure saison de leur histoire en remportant cette Coupe de France si chère à Pierre Mercier. À tel point qu’il y a quelques saisons, il était prêt à accueillir la finale à quatre de l’épreuve fédérale au Palais omnisports Joseph-Claudel, bien que les Louves aient été éliminées en quart de finale. « Après le décès de Pierre, le club a réussi à se relever. Tout le monde en a fait plus et on a tous envie de réaliser ce qu’il avait projeté pour le club », souligne, avec admiration, celle qui aura, une nouvelle fois, le rôle de cheffe d’une meute assoiffée.