La fête des jonquilles se prépare dans l’effervescence à Gérardmer

Les jonquilles se sont laissées désirer cette année… Intimidées par le froid et la grisaille, elles ont refusé d’ouvrir leur collerette au grand jour. De quoi donner des sueurs froides aux organisateurs de la fête des jonquilles ! Jusqu’à ce que…
Il y a quelques jours, les fleurs ont fini par éclore et couvrir les abords du lac de Gérardmer et les coteaux environnants de dizaines de milliers de fleurs jaunes. Des arrêtés municipaux ont été pris pour interdire la vente sur la voie publique et préserver les jonquilles.
Ce matin, les premières cueillettes ont enfin pu débuter, 2 000 écoliers se sont retrouvés (malheureusement) sous la pluie pour prélever les millions de fleurs nécessaires à la décoration des 31 chars de la parade. ” Les fleurs sont maintenant à l’abri des hangars et on attend le soleil promis pour dimanche et pour le corso”, espère Nicole Curtit, la présidente de la Société des Fêtes.
Le plus grand corso de l’Est
Tous les deux ans, le plus grand corso fleuri de l’est de la France fait honneur aux jonquilles. Son célèbre corso marque la fin de l’hiver et fait de cette fleur, qui pousse partout aux alentours comme une marée jaune, l’emblème de Gérardmer. Six mois de préparation pour les 31 chars présents, 4 à 6 millions de jonquilles ramassées à la main, un dernier sprint final lors de la nuit du piquage qui précèdera le corso ce samedi… Qui nécessite pas moins de 400 bénévoles pour concevoir les chars, tandis que des milliers de volontaires viennent spontanément aider à piquer les fleurs dans les grillages des structures. Et ils ne sont que 18 au sein de la Société des fêtes de Gérardmer pour chapeauter tout ce beau monde : ” C’est un challenge à chaque fois, confie Nicole Curtit. Il n’y a pas deux fêtes identiques, c’est toujours nouveau, autant vous dire que c’est aussi très fatiguant !”
Chaque char demande environ 2 500 fleurs par mètre carré, soit quelques 350 000 jonquilles pour n’en recouvrir qu’un seul. La décoration est complétée avec des éléments naturels (mousse, lichen, feuilles ) ramassés avec l’accord de l’Office Nationale des Forêts. Ce qui donne aux chars leurs belles couleurs vert et or.
Une histoire qui débute à l’entre-deux-guerres
Cette tradition gérômoise voit le jour en 1934 : une bande de copains revient d’une balade à motocyclette et décide d’orner leurs engins de quelques jonquilles sur le guidon et le garde-boue. Sensations à Gérardmer ! L’engouement est tel, que l’année suivante, on organise la toute première “fête des jonquilles” : un cortège mené par une voiture de tête qui diffuse de la musique suivie de motos ornées de fleurs représentant une bouteille de champagne géante, des moulins à vent, des oeufs de pâques, des cygnes et des papillons
Depuis cette première, ce sont 2 129 chars qui ont vu le jour. Des chars qui ne ne connaissent qu’un destin éphémère puisqu’ils sont détruits après le corso. Les spectateurs sont au rendez-vous depuis le tout début et encore maintenant : on attend entre 50 000 et 60 000 visiteurs ce week-end ! Hôtels et restaurants affichent complets, et les autocars venus du sud de la France, d’Allemagne et de Belgique devraient à nouveau s’aligner les uns derrière les autres sur les parkings.
L’autre fleur de la fête c’est évidemment la reine des jonquilles. Cette année, elle s’appelle Julie, élue au début du mois de mars, elle apparaîtra entourée de ses dauphines Chloé et Charline sur le char qui clôture le corso. Un joli bouquet final !
Dimanche 14 avril 2013
Installation des chars à partir de 10h
Départ du corso à 14h fin à 17h30
Tarif d’entrée : 12 euros (gratuit pour les – de 12 ans)
=http://www.societe-des-fetes-gerardmer.org]www.societe-des-fetes-gerardmer.org