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Yann Redoutey : « Retrouver des étoiles dans les yeux grâce aux Jeux »

Le 06 mars 2014 par Bruno Veillon

A quelques jours du début des Jeux Paralympiques de Sotchi (7 au 16 mars), rencontre avec le meilleur espoir handiski de Lorraine. Sportif confirmé avant son accident, Yann Redoutey ambitionne désormais de se qualifier pour les Jeux de 2018.

Yann Redoutey, professeur d’EPS malgré votre handicap, vous êtes depuis toujours un sportif touche à tout. A 32 ans, vous avez l’ambition de participer aux Jeux Paralympiques de Pyongyang en 2018. Quelles sont vos chances ?
Yann Redoutey – Je suis en équipe de France handisport ” relève ” chez les skieurs en fauteuils. Ma progression est constante depuis que j’ai intégré le haut niveau en 2013 et j’aime les défis donc je pense qu’en travaillant sérieusement je peux intégrer l’équipe de France élite et participer aux Jeux de 2018 en Corée-du-Sud. Malgré tout, plusieurs barrières se dressent devant moi comme le financement de ma carrière et concilier ma vie professionnelle et familiale avec la compétition.

Avant votre accident de moto de mai 2011, étiez-vous un sportif de haut niveau ?
Y. R. – Non, loin de là. J’étais davantage un sportif avide de sensations fortes et désireux de repousser toujours mes limites pour croquer la vie autour du triathlon, de la voile et du ski. Malgré tout, je n’ai jamais recherché la compétition. J’aimais les sports de plein-air et mes jambes étaient ma vie mais j’ai eu cet accident qui a été difficile à encaisser pendant plusieurs mois.

Comment s’est passée votre convalescence après l’accident ?
Y. R. – J’ai immédiatement su que mes jambes étaient touchées et le verdict du médecin était sans appel : paraplégique. Ma période d’hospitalisation de deux mois a été la plus longue de ma vie mais la rééducation qui a suivi m’a fait du bien dans le corps et dans la tête. Je l’ai pris comme un stage sportif de 8 à 10 mois.

Vous pensiez déjà aux disciplines sportives que vous voudriez pratiquer ?
Y. R. – En rééducation, j’ai essayé différents sports mais je voulais absolument retrouver le grand air, les montagnes et le ski. Il fallait que je retrouve un but et plein d’étoiles dans les yeux. Et en décembre 2011, j’ai fait une initiation handiski dans les Vosges puis du perfectionnement dans les Alpes.

Quand avez-vous pris la décision de participer à des compétitions ?
Y. R. – En janvier 2013, suite à ma rencontre avec l’entraîneur de l’équipe de France, quelques mois plus tôt. J’ai voulu me confronter aux autres pour évaluer mon niveau et j’ai vu que j’étais loin d’être ridicule. J’ai participé à toutes les courses de Coupe de France handiski en me classant 8e au final.

Une qualification pour Sotchi, dans quelques jours, était trop prématurée ?
Y. R. – Bien sûr, je n’ai aucune expérience internationale outre une compétition indoor aux Pays-Bas. De plus, je ne suis pas encore au niveau des internationaux français même si j’ai réussi quelques podiums et que je suis classé troisième en Coupe de France cette année, après 9 courses.

Y aura-t-il des Vosgiens en partance pour les paralympiques russes ?
Y. R. – Non, il y a très peu de skieurs handisports dans les Vosges ayant le niveau national. Les gens semblent plus réticents à pratiquer un sport d’hiver. C’est dommage car c’est une pratique galvanisante qui offre des sensations géniales. J’espère pouvoir accueillir des compagnons d’entraînement dans les prochains mois ou années. Nous travaillons dans ce sens avec le comité régional handisport, dont je suis le référent ski.

Allez-vous suivre ces olympiades ?
Y. R. – Sans aucun doute je serai devant ma télé, comme pour les perfs des tricolores sur ces Jeux Olympiques, où Fourcade m’a fait rêver.

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