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Les Vosges font leur cinéma : silence ça tourne !

Le 09 novembre 2016 par Bruno Veillon

Pendant sept semaines, le film Nos Patriotes se tourne dans les forêts vosgiennes. Des lieux, des personnages et un scénario ancrés dans notre histoire locale. Reportage sur les lieux du tournage.

En plein coeur de la forêt vosgienne, des tirailleurs sénégalais courent en tous sens, fuyant l’ennemi. L’un d’eux s’écroule : il est blessé à la jambe. Son ami veut rester à ses côtés, mais il finit par partir. L’homme reste au sol, le visage apeuré…

” Coupez !  ” Nous ne sommes pas en 1940, mais bien en 2016. La forêt de Mandray est le théâtre du tournage d’un film sur la résistance vosgienne, pendant la deuxième guerre mondiale. Figurants, acteurs, costumes d’époque… On peut aisément croire à ce bond dans le temps, à condition de faire abstraction de l’équipe de tournage. 

Cette fourmilière d’une cinquantaine de personnes s’agite quotidiennement pour assurer la réalisation du film Nos Patriotes. Il y a quelque chose de fascinant à découvrir l’envers du décor et le processus qui permet, une fois visionné sur grand écran, de s’immerger dans un film sans penser une seconde que tout ceci est fictionnel. 

Le tournage, lui, est bien réel. Durant sept semaines, l’équipe sillonne les routes vosgiennes, de Mandray à Épinal, en passant par Fraize, Senones et Gérardmer. Le film raconte l’histoire d’Addi Bâ, un jeune tirailleur sénégalais engagé dans l’armée française en 1939. 

Fait prisonnier, il parvient à s’échapper et participe, avec d’autres résistants, à la fondation du premier maquis dans les Vosges. Un personnage peu connu et pourtant ancré dans l’histoire locale. Une histoire humaine dense qui a tout de suite attiré Gabriel le Bomin, réalisateur du film. 

” C’est un cas rare “, explique t-il. ” Je voulais raconter l’engagement de cet homme, le moteur qui le pousse à s’engager dans l’armée française, puis dans la résistance.  “

400 figurants vosgiens

C’est Marc Zinga qui a été choisi pour interpréter Addi Bâ. ” Il s’est engagé très tôt sur le projet “, explique Gabriel le Bomin. Nommé aux Césars dans Qu’Allah bénisse la France, l’acteur belge a récemment joué dans Spectre, le dernier James Bond.

À ses côtés dans le film, Alexandra Lamy, Louane et Pierre Deladonchamps : un casting prestigieux pour un film ambitieux. Par ailleurs, près de 400 figurants ont été recrutés sur l’ensemble du territoire vosgien. 

Luc Bastien, membre de l’association Hattatos pour la sauvegarde du schlittage et des traditions vosgiennes, s’est prêté au jeu. ” La production cherchait des lieux de tournage et des figurants pour jouer des ouvriers de scierie. J’avais déjà fait Les Grandes Gueules il y a 50 ans, je trouvais ça amusant “, sourit-il.

Par manque de moyens, le tournage aurait bien pu ne pas avoir lieu dans les Vosges. ” Nous avons fait une demande d’aide au Conseil régional, mais elle a été refusée sans que l’on sache vraiment pourquoi “, regrette Bernard Bolzinger, directeur de production. 

Gabriel le Bomin voulait ancrer le film à l’endroit où l’histoire s’était déroulée, donc la production est restée. ” Ça a été difficile de trouver des lieux de tournage, mais les Vosgiens nous ont très bien accueillis. Nous sommes ravis de travailler ici “, assure Bernard Bolzinger.

Malgré l’intensité du tournage, on ressent cette atmosphère chaleureuse et bon enfant. Entre deux prises, on rit, on discute, on relâche la pression. Un peu à part, quelques figurants tirailleurs sénégalais profitent d’une pause pour prendre un selfie. L’anachronisme est amusant, mais on peut vous assurer que cette scène ne se retrouvera pas dans le film.

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