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Trail : Lucille Germain a posé sa carabine pour viser les sommets

Le 28 mai 2022 par Stéphane Magnoux
Trail : Lucille Germain a posé sa carabine pour viser les sommets
Venue au trail après avoir brillé en biathlon sur la scène nationale, la Syndicienne Lucille Germain s’est rapidement fait une place parmi les meilleures Françaises sous les couleurs du Team Matryx.
© Camille Lesaux

Ancienne biathlète de niveau national dans ses jeunes années, la jeune femme de 24 ans s’est reconvertie dans le trail avec bonheur, au point de décrocher un titre mondial par équipe aux championnats du monde de course en montagne en 2019. Rencontre.

Elle a chaussé ses skis, fin mars à La Bresse, pour rendre service à son club de Basse-sur-le-Rupt lors des championnats de France des clubs en ski de fond. C’était une simple pige. Après avoir brillé en biathlon chez les juniors, Lucille Germain, originaire du Syndicat, est l’une des meilleures traileuses de l’Hexagone. Elle participe désormais aux épreuves les plus prestigieuses à travers l’Europe voire au-delà.

Comment passe-t-on du biathlon au trail ?

L. G. – Je n’imaginais pas devenir traileuse à haut niveau ! En biathlon, pour compléter l’entraînement et éviter la routine, on faisait de la course à pied. Il y a eu un ras-le-bol du biathlon après une saison ratée. J’avais besoin de changement. J’ai participé à quelques trails dans les Vosges et j’y ai pris goût. Le Team Matryx, qui venait de se créer, m’a proposé de le rejoindre. Je ne m’y attendais pas du tout.

Avez-vous hésité à accepter cette proposition ?

L. G. – Je m’étais laissée une dizaine de jours. Je n’avais participé qu’à quelques trails et on me proposait déjà d’intégrer un team. C’était énorme mais je ne savais pas si j’avais envie de refaire du sport à haut niveau. Je ne voulais pas reproduire ce qui s’était passé en biathlon et d’abord me faire plaisir.

Pour résumer, vous avez été prise dans un engrenage…

L. G. – J’ai toujours aimé courir. Au collège, j’adorais les cross mais on me mettait des bâtons dans les roues. Ce n’était pas possible de faire ça en plus du biathlon en raison des risques de blessures. Pour l’anecdote, lors de mon dernier stage avec le comité des Vosges de biathlon à Oberhof (Allemagne), j’avais fait plus d’heures de course à pied que de ski à roulettes !

Existe-t-il des points communs entre biathlon et trail ?

L. G. – En biathlon, les distances étaient plus courtes. Avec mon moteur diesel, je n’ai pas un profil explosif. En trail, mon profil est plus adapté aux longues distances. J’avais raté ma dernière saison de biathlon car j’avais trop perdu de poids en voulant trop bien faire les choses. C’est pour cela que je n’avançais plus ! En biathlon, il y a davantage de musculation, des bras et des jambes. Je n’irais pas jusqu’à dire que plus on est léger et plus on va vite en trail mais le poids joue. Je ne me prive pas mais je fais attention à ce que je mange. Je suis aussi aidée par ma morphologie.

Comment avez-vous vécu ces deux dernières années perturbées par la crise sanitaire ?

L. G. – On a tous eu une période où on ne savait pas où on allait. Ma source de motivation, c’est la compétition. Là, les courses s’annulaient les unes après les autres ou étaient repoussées. J’ai réussi à m’en détacher petit à petit. On était tous dans le même sac et il fallait relativiser au vu de la situation. En 2020, j’ai subi un contrecoup. Je sortais d’une super saison 2019 et j’étais plus attendue. Je n’ai pas forcément bien géré la pression. Je suis dans une période où je dois encore améliorer mon niveau pour aller chercher les meilleures. Cette marche supplémentaire à gravir est très haute. Je suis encore jeune, même si je n’aime pas me le dire, et je dois progresser dans les années qui viennent.

Son palmarès

  • Championne du monde de course en montagne longue distance par équipes (2019)
  • Championne de France espoir de course en montagne (2019)
  • Vice-championne de France senior et championne de France espoir de trail court (2019)
  • Vainqueur du 23 km du Marathon du Mont-Blanc (2019)
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