Paul Brasme : « Je serais fier d’un top 10 aux mondiaux »

Paul Brasme, skieur à Ventron, spécialiste du saut à ski, découvre l’équipe de France Junior depuis le début de la saison. Coupe des Alpes, championnats du monde : le Vosgien de 17 ans confie ses premières expériences réussies et ses objectifs.
Paul Brasme, votre entrée dans la catégorie junior est quasiment parfaite. Pour votre première année, vous réussissez un début de saison idéal en saut. C’était attendu ?
Paul Brasme C’était espéré plus qu’attendu. Je tiens absolument à réussir ma saison en Coupe des Alpes et j’espère continuer sur cette voie. La difficulté dans ma discipline est d’être régulier. Faire des coups de temps en temps rassure mais n’aide pas dans le classement général. Il faut absolument réussir à être régulièrement dans le haut du classement cette saison.
Pouvez-vous nous retracer ce début d’année 2015 réussi ?
P. B. – Tout s’est accéléré puisque j’ai participé à la première étape de Coupe de France que j’ai remportée en sautant à 94 et 93 m. Ensuite, je me suis envolé pour l’Autriche où j’ai réussi à prendre la seconde place de la Coupe des Alpes de Seefeld. Une bonne performance que je dois, absolument réussir à confirmer dans les prochaines semaines.
Pourquoi avez-vous choisi le saut à ski ?
P. B. – J’ai longtemps pratiqué le combiné-nordique (saut et ski de fond) mais le plaisir que je prends en plein vol est tel que j’ai fait le choix de me consacrer à 100 % au saut. De plus, mon niveau en ski de fond est trop faible pour pouvoir obtenir de bons résultats. Je perdais toute l’avance acquise dans l’épreuve de saut lors de l’épreuve de fond. Le choix a été vite fait !
Quel a été votre parcours avant de choisir le saut ?
P. B. – Je suis né à Metz et j’ai fait mes premiers pas sur la neige à Ventron, entre les jambes de ma mère, à l’âge de 2 ans ! Ensuite, nous avons déménagé à Ventron et j’ai débuté mes gammes dans les Vosges. D’abord, j’ai commencé, comme beaucoup, par le ski alpin. Nous étions une très bonne génération dans le club. À mes 7 ans, je découvre la compétition et parallèlement, on me propose de m’essayer sur le tremplin de saut et je remporte le concours. On m’a invité à participer à plus de compétitions. J’ai pratiqué les deux disciplines pendant 3 ans.
Comment expliquez-vous que Ronan Lamy-Chappuis et Vincent Descombes-Sevoie ne soient pas au top niveau alors que nous excellons en ski alpin ou en biathlon ?
P. B. – Le niveau français est trop moyen pour rivaliser avec les grandes nations comme l’Autriche ou la Slovénie car le saut est un sport national pour eux. En combiné comme en saut, le budget que la fédération française accorde est trop restreint. Elles privilégient les disciplines plus médiatiques et nous souffrons d’un manque de tremplin en France pour faire émerger plus de jeunes.
Malgré tout, vous avez réussi à rentrer dans le groupe très fermé de l’équipe de France.
P. B. – Oui, je fais partie des 7 Juniors en sport-étude à Moutier et je m’entraîne sur le tremplin de Courchevel. L’avantage est que je n’ai aucun cours en hiver et que je peux me consacrer entièrement à mes échéances sportives.
Quels sont vos objectifs cette saison ?
P. B. – Rester sur cette dynamique et faire quelques podiums en Coupe des Alpes. Performer en Coupe du monde B, face à des sauteurs d’expérience, en entrant dans les 30 meilleurs. Et surtout réussir mes championnats du monde, du 2 au 8 février, au Kazakhstan. Il y aura toutes les meilleures nations du monde donc je serais fier de faire un top 10.
Et à plus long terme, quelles sont vos ambitions ?
P. B. – J’essaye de ne pas trop rêver car la marche est encore haute mais j’espère être régulier en Coupe du monde et entrer dans les 20 meilleurs, dans un premier temps. Puis, gagner la confiance des entraîneurs nationaux pour rejoindre l’équipe de France A et participer un jour aux Jeux Olympiques. Ça serait un rêve !