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Adrien Backscheider : « Je ne suis pas doué à la base »

Le 20 novembre 2014 par Bruno Veillon

Le meilleur fondeur vosgien s’apprête à frapper un grand coup sur le circuit international de ski de fond. Sur la piste des Jeux Olympiques 2018, Adrien Backscheider a déjà planifié son programme de progression jusqu’à l’obtention du sacré graal.

Adrien Backscheider, votre carrière a décollé l’hiver dernier avec =https://www.centpourcent-vosges.fr/sport/sports-hiver/adrien-backscheider-sacre-champion-du-monde-u23-a2150.html]un titre mondial et =https://www.centpourcent-vosges.fr/sport/sports-hiver/backscheider-et-marchand-arvier-partiront-aussi-a-sotchi-a2135.html]une sélection aux J.O. de Sotchi. Quelle fulgurante progression ! Aviez-vous prévu de connaître de tels succès si rapidement ?
Adrien Backscheider – Il serait présomptueux d’annoncer un titre mondial et une sélection olympique à 21 ans. Mais dans mes plus profonds objectifs, je dois avouer que cette projection était dans un coin de ma tête et qu’elle fait partie de ma progression idéale de carrière. 

Petit regard dans le rétro, vous avez connu un début d’année 2014 flamboyant en apprenant =https://www.centpourcent-vosges.fr/sport/sports-hiver/backscheider-et-marchand-arvier-partiront-aussi-a-sotchi-a2135.html]votre sélection pour les J.O. sur le chemin des mondiaux U23, qui =https://www.centpourcent-vosges.fr/sport/sports-hiver/adrien-backscheider-sacre-champion-du-monde-u23-a2150.html]seront couronnés de succès. Comment avez-vous géré psychologiquement ces deux événements ?
A. B. – Ça a été une immense joie. Je savais que je faisais partie d’une short-list des sélectionneurs mais rien n’était joué d’avance. J’ai su gagner la confiance des entraîneurs mais ce n’était pas un aboutissement. J’ai dû canaliser mon euphorie pour =https://www.centpourcent-vosges.fr/sport/sports-hiver/adrien-backscheider-sacre-champion-du-monde-u23-a2150.html]réussir mes mondiaux. J’avais à l’esprit la sélection au départ du skiathlon à Val di Fieme et j’ai fait une super course. C’était une magnifique semaine pour la France car nous repartions avec 6 médailles. Preuve que les générations qui arrivent sont très fortes. 

La médaille en poche, dans quel état d’esprit partiez-vous pour Sotchi ?
A. B. – J’y suis allé avec beaucoup de pression et de curiosité. Et j’en ai pris plein les mirettes (rire). L’objectif était de faire les courses à fond et d’emmagasiner un maximum d’expérience. Et c’est ce que j’ai fait, =https://www.centpourcent-vosges.fr/sport/sports-hiver/adrien-backscheider-fier-de-sa-42e-place-aux-jo-de-sotchi-a2191.html]je suis bien parti puis j’ai souffert d’un point de côté qui m’a handicapé jusqu’à l’arrivée. J’ai tout donné donc j’étais content de moi. J’ai pu voir aussi ce que c’était d’être champion de ski : être chouchouté par le staff, conseillé, massé et considéré.

Une première expérience qui doit vous donner envie d’y retourner ?
A. B. – C’est clair ! Sauf que je ne veux pas y revenir pour rien : ça sera pour y faire un résultat. Il n’y a pas à tortiller ! En 2018, j’aurai 25 ans donc l’âge idéal pour offrir une nouvelle médaille au Massif des Vosges. 
     

” J’ai tout donné donc j’étais content de moi “

Vos prédispositions pour le haut niveau sont indéniables. Comment avez-vous découvert le ski de fond ?
A. B. – Dès mon plus jeune âge, j’accompagnais mon père dans les Vosges (il est originaire de Metz, ndlr). Je l’accompagnais dans des courses où je m’améliorais d’année en année. Mais à l’époque, mon sport de prédilection c’était le kayak. Ce n’est qu’à 13 ans que j’ai pris ma première licence ski à Gérardmer. Je ne suis pas doué à la base et il m’a fallu beaucoup de travail pour avoir ce niveau. À l’inverse de ceux qui naissent avec des lattes au pied. 

Comment passe-t-on du kayak au ski de fond ?
A. B. – Simplement parce que j’y prenais plus de plaisir. Faire du kayak a permis de développer mon physique mais j’ai beaucoup de retard sur la technique en ski. Encore aujourd’hui je m’acclimate plus difficilement dans de nouvelles situations de courses. Il faut que je travaille plus que les autres mais je suis bosseur et ça porte ses fruits. Je suis fier de mon parcours et remercie mes parents qui sont derrière moi depuis mes premières années d’internat à Gérardmer. Sans leurs sacrifices, je n’en serais pas là.

Quelles sont vos ambitions à plus ou moins long terme pour réussir votre objectif aux J.O. 2018 ?
A. B. – J’ai un plan de carrière année après année. Cette saison, je ne vais pas jouer le classement général sur les Coupes du monde. Je ne veux pas participer à 20 épreuves pour me griller mais plutôt en cibler 3 ou 4 et entrer dans le top 10. La première étape est déjà de décrocher ma sélection en équipe de France A du 21 au 23 novembre en Norvège. Ensuite, je viserai les mondiaux U23 au Kazakhstan (5 au 7 février), avant les mondiaux seniors en Norvège (18 février). 

Financièrement, vivez-vous de votre sport ?
A. B. – J’ai la chance d’être embauché par les Douanes, comme de nombreux skieurs, qui nous permettent d’avoir une carrière dans le ski. Pour être skieur de haut niveau, il faut débourser 1 700 euros de cotisation à la fédération en début de saison pour participer aux stages nationaux. C’est donc indispensable d’avoir une activité à côté qui nous soutienne.

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