Accueil > Sport > Rallye : après son premier podium international, la Vosgienne Manon Deliot vise à poursuivre sur sa lancée

Rallye : après son premier podium international, la Vosgienne Manon Deliot vise à poursuivre sur sa lancée

Le 18 août 2024 par Adel Saoud
Manon Deliot s'est offert son premier podium dans la catégorie Junior WRC
© Sebastian Dominguez

Manon Deliot, 26 ans, originaire de Hennezel, est copilote du Belge Tom Rensonnet. Parallèlement à sa carrière sportive, elle exerce des responsabilités politiques en tant que conseillère régionale du Grand Est et vice-présidente nationale des Jeunes Républicains. Il y a deux semaines, elle a décroché le premier podium de sa carrière en Junior WRC lors du rallye de Finlande, un exploit qu’elle partage avec enthousiasme.

©️ Sebastian Dominguez

Lorsqu’elle prend son téléphone pour répondre à nos questions, Manon Deliot est déjà plongée dans la préparation du rallye de Grèce, qui aura lieu dans trois semaines. Cependant, la joie de sa superbe 3e place obtenue début août en Finlande, aux côtés du pilote belge Tom Rensonnet, est encore bien présente. « À froid, je suis très, très contente puisque ce n’était pas gagné. J’avais déjà participé à ce rallye l’année dernière, mais pour Tom, c’était la première fois. On a bien travaillé le rallye et la constance pour essayer d’être dans le bon wagon et profiter des erreurs des autres, une technique très française qu’utilise beaucoup Sébastien Ogier notamment (rires). On est très contents du résultat final, » confie-t-elle.

Ce podium en terre finlandaise comptait pour la quatrième manche du championnat. Avant cela, la saison avait débuté en Suède, une épreuve à laquelle la Vosgienne n’avait pas participé, Tom ayant un autre copilote à ce moment-là. Puis vinrent les rallyes de Croatie et de Sardaigne, où le duo a enchaîné les coups du sort. « On a été malchanceux les deux fois : en Sardaigne, une panne mécanique nous a arrêtés alors qu’on était deuxièmes, et en Croatie, on est sortis de la route alors qu’on était premiers. Cette fois, on voulait vraiment éviter ce genre de mésaventure, on a travaillé pour, et ça a payé. »

“On parle très peu du copilote pourtant il a un rôle très important”

Pour l’Hennezeloise, cette réussite a une saveur particulière : elle est la seule Française à monter sur un podium en Finlande, et probablement la moins âgée. « Je crois même que je dois être la plus jeune des Françaises oui. Je suis fière d’avoir pu représenter mon pays à l’international, » ajoute-t-elle avec fierté et humilité.

Même en parlant de rallye, l’aspect politique n’est jamais bien loin pour celle qui est également élue en charge du sport et de la jeunesse. Elle tient à mettre en lumière l’importance de la fonction de copilote, souvent sous-estimée, et plus encore pour les femmes dans ce milieu. « On parle très peu du copilote, pourtant il a un rôle très important. Pour les filles, c’est encore plus compliqué : on n’a pas d’équipements adaptés, comme les combinaisons. Pour aller aux toilettes, par exemple, ce n’est vraiment pas pratique du tout. C’est un sacré sujet : être une fille copilote, c’est un peu comme avoir une balle dans les deux pieds, » déplore-t-elle avant de poursuivre en évoquant une autre problématique, celle de la reconnaissance médiatique du rallye en France : « On est la nation la plus titrée au monde, et malgré ça, on ne parle pas assez de ce sport. On n’a pas une belle image aux yeux des médias, mais pourtant, on fait des efforts par rapport à l’urgence climatique. Les sports automobiles sont de plus en plus tournés vers l’environnement. »

“Une saison mondiale coûte très cher”

Dans trois semaines, la cinquième et dernière étape du championnat se déroulera en Grèce, une épreuve cruciale puisque ses points seront multipliés par deux au classement général. « Vu que ça compte double, tout le monde va être à bloc, en plus, le niveau est très élevé. Cette année, je pense que le titre est inenvisageable, surtout après deux abandons. Donc, difficile de marquer beaucoup de points au championnat. Un sacré défi nous attend, » analyse-t-elle.

Quant à l’avenir, tout reste à décider après cette dernière échéance sur le sol grec. La doublette aimerait poursuivre l’aventure mais doit relever un autre défi : celui du financement. « On verra avec Tom ce qu’on va faire, surtout au niveau du budget. Une saison mondiale coûte très cher, on parle de 200 000 €. Cette année, on était sous couvert de la fédération belge. Tom a été champion de Belgique junior. On réfléchit pour l’année prochaine à savoir si on va pouvoir réunir les fonds, » conclut-elle.

Avec un premier podium en poche et des projets ambitieux pour l’avenir, Manon Deliot continue de tracer sa route, que ce soit sur les circuits de rallye ou dans l’arène politique.

Menu
logo facebook logo instagram logo twitter logo linkedin