La Vitteloise Fanny Camus, championne du monde avec l’équipe de France militaire de rugby

Revenue dans les Vosges après une aventure exceptionnelle, Fanny Camus vit toujours sur son petit nuage. La Vitteloise de 25 ans a décroché il y a quelques jours le titre de championne du monde avec l’équipe de France militaire de rugby, au terme d’un parcours intense et riche en émotions !
Originaire de Vittel, Fanny Camus a découvert le rugby au RCS Vittelois, où elle avait suivi son frère à l’entraînement. Il a d’ailleurs été le président du club ces dernières années. À l’âge de 15 ans, elle quitte les Vosges pour rejoindre le pôle espoir de Lille et poursuivre sa progression. Dix ans plus tard, la voilà sacrée au niveau mondial ! Un parcours qui n’était pas écrit d’avance. « Le rugby féminin n’est pas professionnel, seulement 40 joueuses ont un contrat avec la fédération. Les autres touchent une prime de match mais rien de fou. Mais je pense que le rugby féminin a un bel avenir », insiste-t-elle. En mars dernier, elle signe un contrat de réserviste avec l’armée de Terre. Vient alors un enchaînement de stages de mai à l’été avec l’équipe de France militaire, puis la préparation pour la Coupe du monde, jusqu’à la sélection tant espérée. « C’est une fierté forcément. Et l’équipe de France militaire porte des valeurs très fortes. Je savais qu’être sélectionnée avec l’équipe de France civile c’était plus que compliqué, alors quand j’ai eu l’opportunité d’intégrer cette équipe militaire, j’ai foncé direct. »
Le parcours fut semé d’embûches. Logée dans une poule de la mort avec l’Australie, les Fidji (deux nations favorites) et Vodafone Looseheadz, la France arrache d’abord une victoire face aux Australiennes (22-17), concède une courte défaite contre les Fidjiennes (23-29), avant de rebondir brillamment (64-12). La suite est un exploit : éliminer l’Angleterre en demi-finale, chez elle, avant de retrouver les Fidji en finale. « On gagne sur la dernière action, c’était hyper stressant mais aussi incroyable. Je suis tellement heureuse ! » Un bonheur partagé avec des coéquipières déjà titrées en 2022. « Il y avait 14 ou 15 filles championnes du monde dans l’équipe, ça te pousse donc à être au niveau pour avoir ta place », confie-t-elle. D’autant qu’elle revient d’une grosse blessure. « Avant cette Coupe du monde, j’ai eu une grosse blessure, j’ai eu pas mal de chance d’être là », admet-elle humblement.
Désormais installée à nouveau dans les Vosges avec son compagnon, qui vient d’être muté dans le département, lui aussi militaire, Fanny Camus profite d’un peu de répit. « Je fais une pause rugby, je fais du crossfit et je profite de ma famille. Ça fait 10 ans que je n’étais plus dans les Vosges. Je continue le rugby à l’armée pour garder un niveau compétitif. On verra la suite. »
Pour l’heure, elle savoure ce titre mondial, le plus beau de sa jeune carrière. Et offre aux Vosges une nouvelle ambassadrice sportive au plus haut niveau. La Vitteloise conclut avec le mot de la fin : « Cela montre que même en étant issue d’un petit département, on peut gagner des titres mondiaux ! » Le message est passé.
