Xavier Collin : l’homme qui voit toujours plus loin pour le SAS Foot

Nouvel entraîneur du SAS Football, Xavier Collin a fait le choix de revenir dans son club formateur, pour partager son expérience du haut niveau, tout en ne se refusant aucun rêve.
” On est une équipe de National, on doit agir comme des professionnels pour postuler un jour à la Ligue 2. ” Dans son discours, le nouvel homme fort du SAS Football n’a qu’une seule idée en tête : professionnaliser son club de coeur pour retrouver une nouvelle dynamique et ambitionner un destin doré.
Le crâne rasé, le regard déterminé et l’accent chantant du sud de la France, Xavier Collin est bien un Vosgien d’origine, ancien joueur professionnel, né à Charmes et formé au SAS Épinal.
Débutant le foot à l’âge de cinq ans, dans le club carpinien dirigé par son père, il a rapidement migré vers la capitale des Vosges, pour progresser. ” J’ai inauguré la classe foot, au lycée Lapicque. En parallèle de mes études menant vers le bac D (scientifique), j’ai continué à gravir les échelons au SAS, jusqu’à découvrir l’équipe 1 en 1994, au côté de certains grands noms tels que Fabien Tissot ou Guillaume Cecutti. Nous décrochons la montée en D2 et je poursuis l’année suivante qui sera tout aussi passionnante puisque nous nous maintenons lors de la dernière journée, face à Poitiers, après avoir remporté des succès de prestige contre Marseille (2-0) ou Caen (4-0) “, se souvient le défenseur latéral de métier.
” L’un des plus beaux souvenirs de ma carrière “
L’année 1996 sera celle de la relégation et le Vosgien décidera de quitter le SAS pour Poitiers, à 20 ans. Mais, comme Épinal, Poitiers déposera le bilan. Suivra une saison avec Amiens (D2), tronquée par une rupture des ligaments de la cheville. ” Puis je signe à Gueugnon et je retrouve un club familial similaire au SAS, avec des jeunes ambitieux comme Sylvain Distin ou Nicolas Esceth-Nzi et dirigé d’une main de fer par le coach Alex Dupont “, rappelle-t-il.
Et l’expérience lui offrira son premier trophée : la Coupe de la Ligue 2000, face au Paris Saint-Germain (2-0), ” l’un des plus beaux souvenirs de ma carrière “, ajoute Xavier Collin avec fierté.
En fin de contrat à 27 ans, alors qu’il n’imagine plus jouer en L1, l’AC Ajaccio, fait appel à ses services. ” Je signe pour deux ans, j’y suis resté six. Si je n’avais pas l’expérience du très haut niveau, je faisais partie des plus anciens du vestiaire et je guidais les plus jeunes “, remarque-t-il.
” Construire un SAS Foot compétitif “
Un rôle qu’il poursuivra à Montpellier, avec le coach Roland Courbis. ” Alors en L2, nous remontons dans l’élite. S’en découlent deux dernières saisons en L1 où j’encadrais cette bande de minots, qui deviendra championne en 2012 “, puis une reconversion en entraîneur.
Il choisira Béziers et vise la montée en National, alors que le club joue toujours le maintien. Un vrai challenge remporté en quatre ans. ” J’aime quand il y a de la difficulté et que tout est à faire. J’ai réussi mon pari et j’ai aussi compris ce qu’était le métier : ingrat et sans reconnaissance “, se confie-t-il, en revenant sur son licenciement de Béziers, en décembre dernier, alors que le club était en course pour le maintien.
” La situation actuelle est difficile “
L’occasion pour son ami de toujours, Laurent Benier, de lui proposer un retour à Épinal. ” Si je suis venu, ce n’est pas pour trois mois. Je m’inscris dans l’avenir et je veux construire un SAS Foot compétitif, ambitieux et professionnel. La situation actuelle est difficile mais rien n’est impossible. Je sais que nous pourrons monter en L2. Ça sera peut-être dans 5, 8 ou 10 ans, mais nous y arriverons “.
Un discours qui semble passé auprès des dirigeants et des joueurs puisque, depuis son arrivée, le club enchaîne les bonnes performances, retrouve du beau jeu et se rapproche du succès. ” Il n’y aura pas 4 repêchages cette année. Ça va être difficile mais nous avons notre destin en main puisque nous allons rencontrer nos adversaires directs. Je suis persuadé qu’en décrochant quatre victoires, nous pourrons nous maintenir et nous le ferons “, prévient-il en regardant le calendrier, avec un grand sourire.
Crédit photo : Jordane Rommevaux / 100% Vosges