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SAS Football Épinal : le président Yves Bailly veut “une équipe estampillée Vosges”

Le 01 septembre 2023 par Stéphane Magnoux
SAS Football Épinal : le président Yves Bailly veut "une équipe estampillée Vosges"
Yves Bailly est conscient qu’Épinal ne part pas avec les faveurs des pronostics dans la course au maintien. Le président du SAS compte sur l’état d’esprit et une bonne partie de l’ossature de la saison passée pour conserver son rang au troisième échelon national.
© Stéphane Magnoux

De retour en National six ans après avoir quitté le troisième échelon du football français, le SA Spinalien n’a qu’un objectif : éviter le dernier tiers du classement et ne pas retrouver illico presto le niveau du dessous. Le point avec Yves Bailly, le président du SAS, alors que le championnat a repris ses droits début août avec un premier coup d’éclat à Nancy où les Vosgiens ont décroché le match nul (2-2), lors de la 2e journée, après avoir subit une défaite (2-1) contre le Red Star, lors de la première journée. Le SAS a ensuite réussi à tenir le nul (0-0) contre les Lyonnais du GOAL FC mais a concédé sa deuxième défaite, vendredi dernier sur la pelouse du SO Cholet (2-1).

Après six saisons en National 2, Épinal a enfin réussi à s’en extraire…

La première fois, quand on était remonté immédiatement en National, je n’avais pas mesuré l’ampleur de la difficulté. Chaque saison, on essayait de construire une bonne équipe et de structurer le club mais être dans le groupe des Parisiens, c’est une horreur. En Île-de-France, ils ont de tels viviers… Il y en avait toujours un ou deux pour nous passer devant parmi Fleury, Bobigny, Sainte-Geneviève, Créteil, Paris 13… On n’arrivait pas à passer le cap des matchs importants. La saison passée, on l’a enfin fait !

Dans quel état d’esprit étiez-vous à quatre ou cinq journées de la fin alors que rien n’était joué ?

Contrairement à la saison d’avant, on avait mis toutes les chances de notre côté. Notre coach précédent (Pascal Moulin) n’était pas fan des soutiens psychologiques mais un championnat, c’est hyper long. Toutes les équipes ont leur creux. On a eu le nôtre. Il fallait être le plus constant possible. On a su se relever après chaque claque. On a fait du coaching mental toute la saison et ça a fait la différence. Face à Fleury (18e journée, le 11 février), on mène 1-0. On rate la balle du 2-0 et sur le contre, Fleury égalise. Il faut de la force mentale pour l’emporter 2-1 à la 89e minute. Ces matchs, si on ne les gagne pas… Tous les points arrachés ont fait la différence. C’était une saison compliquée. Quand on voit d’où on s’est extirpés, la montée n’en a été que plus belle.

Faire revenir Fabien Tissot sept ans après lui avoir retiré les rênes de l’équipe, était-ce un pari risqué ?

Pas pour moi. Quand on a travaillé avec le comité exécutif sur le sujet du coach, j’ai rappelé que je m’étais séparé de Fabien à regret. À l’époque, je ne pouvais pas changer 25 joueurs. J’ai tenté quelque chose. Cela n’a servi à rien. Derrière, Laurent Bénier n’a pas fait mieux. Le temps a passé. Fabien a mûri. Je connais ses qualités footballistiques et tactiques. Il a toujours su lire parfaitement ce qu’allait faire l’équipe en face et comment s’adapter. Il a une dimension humaine importante mais peut aussi être très exigeant. On a cherché à améliorer ce qui n’allait pas par le passé. Si je ressortais les SMS et les messages sur les réseaux sociaux disant qu’on avait pris le pire entraîneur possible et qu’on allait se retrouver en National 3… Certains coachs, parfois très bons, sont passés au club et n’ont pas réussi. Fabien est revenu et a réussi. On est monté trois fois avec lui.

Si les joueurs ne cherchent que le salaire, il ne faut pas venir chez nous !

Yves Bailly, président du SAS Football Épinal

Que vous inspire ce championnat de 18 clubs dont un tiers sera relégué ?

C’est violent. On est dans les plus petits budgets mais on a misé sur l’état d’esprit de la saison passée avec de nombreux joueurs qui ont connu le National voire au-dessus. C’est aussi plus facile de séduire à Épinal en National qu’à Fleury en National 2 ! C’est compliqué d’établir une grosse équipe en National 2 avec un budget limité. La France est coupée en quatre mais c’est un championnat très exigeant où la plupart des joueurs sont passés par des centres de formation et ne font que ça. Le premier objectif du recrutement, c’était garder notre ossature. Si ça venait à rigoler, on n’aurait pas besoin de recruter énormément : un joueur par ligne plus quelques prêts gratuits ou pas chers. On a aussi des jeunes en pleine progression qui ont montré qu’ils ont toute leur place chez nous. Le retour d’Esteban (Lepaul) au club est aussi dans notre ADN. On veut une équipe estampillée Vosges. Plus de la moitié de l’équipe est constituée de Vosgiens ou de joueurs formés au SAS.

À la vue des décisions de la DNCG en première instance (la direction nationale de contrôle et de gestion avait exclu Sedan des championnats nationaux, relégué Châteauroux en N2 et Nancy en N3 avant d’infléchir ses décisions en appel pour les deux derniers, finalement intégrés au National, ndlr), il ne fait pas bon être un gros club en National…

Il y a quelques années, on est descendus pour un point. Notre dernier match, on l’avait perdu contre Rouen qui avait déposé le bilan avec un trou de 6 millions… C’est comme si l’on faisait le pari de monter à la fin de la saison. On va déjà s’affairer à garder nos fonds propres. Par-delà les salaires et tout un tas de choses, cela peut aller tellement vite dans le football. Je ne dis pas qu’on jouera la montée, loin de là ! On vise le maintien mais cela peut aussi faire rigoler. Il y a dix ans en National, on s’écroule sur les derniers matchs après avoir été pendant 28 journées sur le podium. Si on montait en Ligue 2, on aurait 5 millions de droits TV mais on ne ferait pas n’importe quoi ! On ne serait pas le club qui paye
80 000 euros par mois un joueur, comme Ibrahima Sissoko qui était chez nous auparavant (référence au salaire de l’attaquant de Sochaux la saison passée, ndlr). On ne sera pas le club de National qui, comme Versailles, paye ses joueurs 25 ou 35 000 euros par mois. C’est la moitié de notre masse salariale pour un joueur ! Jamais on ne pourra le faire. La meilleure récompense, c’est dire aux joueurs : « Vous êtes dans l’élite du football amateur, à la porte du professionnalisme. » Pour beaucoup, cela vaut plus qu’un salaire. S’ils ne cherchent que le salaire, il ne faut pas venir chez nous !

Il nous faut un stade. C’est l’un des sujets des années à venir.

Yves Bailly, président du SAS Football Épinal

Si la Ligue 3 voit enfin le jour, Épinal serait-il armé pour évoluer dans cette 3e division professionnelle ?

Oui, si on nous met plus de moyens. À une époque, quand on parlait de Ligue 3, quelques centaines de milliers d’euros en plus devaient être affectées à chaque club. Vu notre fonctionnement actuel, on serait plus à l’aise avec 300 000 ou 400 000 euros de plus. On n’a pas besoin d’un million. La dotation actuelle en National est la même que quand on a quitté ce championnat. Si les instances avaient déjà fait ce qu’elles avaient dit, c’est-à-dire 500 ou 600 000 euros de plus par club, on serait aux anges. On n’a pas besoin de 3 millions d’euros de budget. Si on les avait, est-ce qu’on garderait notre unicité ? Est-ce qu’on ne mettrait pas une star dans l’équipe ? La saison 2021/2022, tout tournait autour d’Oussama Abdeldjelil. Il fallait qu’il ait les ballons, qu’il ait ci, qu’il ait ça. Cela crée une mauvaise atmosphère dans l’équipe. Les joueurs se parlent.

Malgré les efforts des dernières années, le stade de la Colombière n’est-il pas un facteur limitant pour le développement du club ?

Oui. On est content d’avoir de nouveaux vestiaires et certaines choses mais à l’origine, le stade d’athlétisme devait être conçu ex nihilo ailleurs. On voulait refaire le terrain et le rapprocher de la tribune pour en faire un vrai stade de foot. Quand notre terrain était en reconstruction, on a joué à Éloyes avec une tribune proche du terrain. Il y avait plus d’engouement. Il nous faut un stade. C’est l’une des étapes sur lesquelles on travaille. Il y a des exemples qui coûtent 7 à 8 millions d’euros. Si on a été capable de faire un stade d’eaux vives à 6 millions, pourquoi ne le serait-on pas pour un stade de football à 7 millions ? C’est l’un des sujets des années à venir. On veut présenter un projet et son business plan à la collectivité et voir si on peut avoir des aides. Le club pourrait aussi mettre un million d’euros.

Les prochains matchs du SA Spinalien

  • Vendredi 1er septembre (4e journée) : Cholet – Épinal 
  • vendredi 8 septembre (5e journée) : Épinal – Sochaux 
  • vendredi 15 septembre (6e journée) : Niort – Épinal 
  • vendredi 22 septembre (7e journée): Épinal – Martigues 
  • vendredi 29 septembre (8e journée) : Marignane – Épinal 
  • vendredi 6 octobre (9e journée) : Épinal – Rouen
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