Epinal retrouve la National !
Le SA Spinalien fait son grand retour en National, 6 ans après l’avoir quitté. Ce samedi, au cours d’un match intense et décisif, les hommes de Fabien Tissot ont obtenu le point du match nul face à Saint-Maur, significatif de montée. Les 4500 supporters présents à la Colombière ont vécu une intense soirée émotionnelle, passant de la tension palpable à la joie exaltante.
Cris, larmes et scènes de liesse. Au coup de sifflet final, hier soir, c’est un stade tout entier qui a explosé, lié par une joie commune. Des supporters par milliers, qui d’une seule et même voix, ont laissé exploser leur bonheur. Des joueurs, submergés par l’émotion, ne semblant pas encore réaliser l’exploit accompli. Un entraîneur, genoux à terre et yeux clos, semblant vouloir graver ces quelques secondes en un instant infini. C’est un club tout entier, guidé par la passion et l’amour du football, qui inscrit son nom en lettres d’or dans l’histoire du sport vosgien. Les rêves sont devenus réalité, avec la certitude que rien n’est insurmontable lorsque le cœur et l’esprit d’une telle entité reste unis.
Affluence record
Un véritable chaudron. Une atmosphère survoltée, presque électrique. Parées de jaune et bleu, quelque 4500 supporters spinaliens – meilleure affluence de la saison – ont répondu présent pour la dernière rencontre de National 2. Avant même le coup d’envoi, les chants du public se mélangeaient en une symphonie vibrante. Une ferveur débordante, témoignant de l’engouement et de l’attachement indéfectible des fans envers ce club. « On ne pourra jamais assez les remercier pour tout ce qu’ils ont fait. Ils nous ont transcendés. C’est des souvenirs à vie » avouera Bryan Labissière – meilleur buteur du club – après le match.
Transcendé, un terme reflétant assez justement l’impression renvoyée dès le début de la partie par les Spinaliens. Le point du match nul suffit pour être sacré champion, et accéder en National. Pour autant, les boutons d’or – à l’image de ce qu’ils proposent depuis le début de l’exercice – sont venus pour gagner. « Le plus important, c’était d’être dans l’attitude positive. On se devait de jouer ce match comme les autres, même si ce n’est pas le cas. Les joueurs ont encore été monstrueux » confiait Fabien Tissot en zone mixte. Dès la 7ème minute, Karim Coulibaly est tout proche d’ouvrir le score, à la réception d’un centre d’Arthur Vallon. Quelques millimètres retarderont le moment tant attendu.
Labissière, goleador Spinalien
« Là, on va d’abord profiter de l’instant présent. Ensuite, je verrais ce que le club mettra en place et je déciderai ». Bryan Labissière – formé au PSG – a peut-être porté le maillot jaune pour la dernière fois de sa carrière. Flou sur son avenir, sa remarquable saison ( 15 buts, 3 PD ) attise déjà la convoitise des prétendants. Malgré ces rumeurs, l’international Haïtien a, une fois encore, signé une prestation de haute voltige. Comme à son habitude, le goleador Spinalien a débloqué la situation. 5 minutes avant le retour aux vestiaires, il profite d’une remise de Coulibaly pour ajuster Hugo Cointard d’une frappe croisée. Un moment de félicité. Un instant indélébile pour le public. Les Spinaliens rentrent aux vestiaires avec l’avantage, 1 – 0.
En face, Saint Maur jouait – quant à lui – son maintien. Au début du second acte, le club à l’identité portugaise le sait, c’est quitte ou double. Les intentions sont différentes, et seront récompensées. À la 62 ème minute, à la retombée d’un corner, Patrick Koffi – prêté par le Paris FC – égalise d’une superbe reprise de volée, qui heurtera la barre transversale avant de rentrer aux fonds des filets. Boina est impuissant, le scénario est relancé.
« Un sentiment de fierté »
Paul Léonard et les siens doivent désormais tenir plus de 30 minutes. Au même moment, Fleury ouvrait le score face à Boulogne, revenant à égalité de point avec le SAS au classement. Un but pouvait tout changer, et faire basculer la fête en un cauchemar. Solide défensivement, les Spinaliens ont tenu, étant même tout proche de reprendre les devants par moment ( 68e, 75e). Le doute ne semble jamais avoir réellement apparu, marque d’un champion mérité. « On avait conscience du risque d’un second but. Mais on a su garder cette confiance qui est la nôtre, et qui vient récompenser tout notre travail » souligne Ali M’Madi. Un travail de longue haleine, qui sera gratifié au coup de sifflet final, permettant au SA Spinalien de retrouver, 6 ans après, la National.
Au terme d’un match intense et décisif, Fabien Tissot et ses hommes obtiennent une montée historique en National. Au coup de sifflet final, l’excitation était à son comble et les supporters n’ont pas pu contenir leur joie. Dans un geste spontané, ils envahissent le terrain pour célébrer avec les joueurs cette accession tant méritée. Une communion qui s’est poursuivie en tribune Wissmer, une heure durant. Le moment, aussi, pour l’entraîneur Spinalien de faire part de son ressenti. « C’est un sentiment de fierté, mais surtout la concrétisation d’un long travail, et de la confiance que m’ont accordé le président, et tous les membres du bureau. Je tiens à remercier le public qui est venu, les dirigeants, mais aussi ceux qui bossent dans l’administratif. On est l’équipe première, la locomotive, mais il y a tout un club derrière, et aux différents postes, tout le monde a été formidable cette saison. Aujourd’hui, il me reste un an de contrat, et j’aimerais poursuivre l’aventure, car je suis amoureux de ce club ».
9 ans plus tard, la Colombière a de nouveau regoûter à ces soirs de fête, qui marquent à jamais l’histoire d’un club, et d’une ville toute entière. Champion de N2, les Spinaliens retrouveront donc, 6 ans après l’avoir quitté, le championnat de National, troisième division française. L’heure est à la célébration, mais ne doit pas masquer les différents chantiers qui attendent les dirigeants durant la période estivale. Quoi qu’il en soit, le football vosgien retrouve de sa superbe, promettant une saison 2023 – 2024 exaltante.
