BCV 88 : « À trois, nous sommes plus forts »

” Un pour tous, tous pour un “, la devise des trois mousquetaires d’Alexandre Dumas pourrait illustrer l’état d’esprit des dirigeants de la fusion des clubs de Bulgnéville, Contrexéville et Vittel, réunis sous un même maillot : le BCV 88.
Gérald Malglaive, vous semblez être un président heureux du travail accompli, quelques mois après la création du BCV 88. Quelle est la genèse de ce projet ?
Gérald Malglaive Plus satisfait qu’heureux, car nous avons réussi à accomplir une fusion entre Contrexéville, Bulgnéville et Vittel, alors que beaucoup de barrières se sont dressés sur notre chemin. Depuis quelques saisons, les trois clubs de football souffrent d’un manque de renouvellement des générations. Nous avons décidé d’unir nos forces, il y a trois saisons, pour créer une union. Les U11 évoluaient à Vittel, les U13 à Contrexéville et les U15 à Bulgnéville. La question s’est rapidement posée pour les équipes seniors.
Pourquoi une telle évidence ?
G. M. – Les trois clubs n’évoluant pas dans les mêmes divisions (Vittel jouait en D1 de district, Contrexéville et Bulgnéville en PHR), certains jeunes qui arrivaient en senior préféraient choisir l’équipe évoluant dans le meilleur championnat, au détriment des autres.
La fusion était inéluctable ?
G. M. – Pour assurer la pérennité du football dans l’ouest vosgien, certainement ! Nous sommes tombés d’accord pour former un nouveau club, dès septembre 2014. En mars 2015, nous avons consulté les joueurs des différentes équipes, qui étaient majoritairement d’accord. Restait à convaincre la Ligue de Lorraine et le District des Vosges.
Y a-t-il eu des difficultés à recevoir l’accord des instances ?
G. M. – C’est ce qui m’a le plus surpris et déçu. Les dirigeants du football lorrain ne sont pas pour les fusions. Mais je ne pense pas qu’ils soient au courant des difficultés que peuvent rencontrer les petits clubs. Nous sommes en difficulté pour renouveler nos équipes de jeunes, qui deviendront nos joueurs de l’équipe fanion. De plus, nous manquons de partenaires économiques pour recevoir un soutien. À trois, nous sommes indiscutablement plus forts.
Au final, vous avez obtenu le droit de créer ce nouveau club ?
G. M. – Le BCV 88 est né en juillet. Nous avons convenu de recruter un nouvel entraîneur, n’ayant aucun lien avec les anciens clubs pour éviter toutes les jalousies possibles et nous avons fait le choix de Jessy Savine (ex-Vandoeuvre), ancien joueur professionnel. Nous sommes repartis au plus petit échelon régional (PHR), en misant sur les joueurs du cru.
Quels sont les objectifs ?
G. M. – Nous visons avant tout le maintien et la stabilité dans cette poule de PHR. Bien sûr, si le club réussit à obtenir des résultats probants dans le futur, nous ne refuserons pas de monter à des échelons supérieurs mais il ne faut pas griller les étapes.
Avec cette fusion, vous devez faire partie des plus gros clubs du département ?
G. M. – Nous sommes juste derrière le SAS Epinal et l’US Raon-l’Etape, en termes de licenciés. Nous devenons l’égal de l’ES Thaon, avec nos 380 joueurs. Ça nous permet d’être représentés dans toutes les équipes de jeune et d’avoir 5 équipes seniors. Nous avons comme projet de labelliser notre école de football, pour encadrer les jeunes avec des éducateurs formés.
La fusion semble être une excellente alternative pour votre club. Pensez-vous que c’est l’avenir pour de nombreux ” petits clubs ” du département ?
G. M. – Cet avis n’appartient qu’à moi, mais je pense que nous nous orientons vers ce type de structures, n’en déplaise aux responsables de la Ligue. Financièrement comme en termes d’infrastructures ou de formations, c’est la solution car tout passe par l’argent et comme les collectivités en ont de moins en moins. À moins d’un fond d’investissement venu du Qatar (rires)…