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Cyclisme : la Vosgienne Ségolène Thomas est passée de l’athlétisme au peloton professionnel avec réussite

Le 03 avril 2023 par Stéphane Magnoux
Mi-juin 2022, Ségolène Thomas s’était classée dans le top 30 du « Mont Ventoux Dénivelé Challenge », une épreuve aux forts pourcentages qui regroupait quelques-unes des meilleures cyclistes de la planète.
© Julien Landon

Ancienne demi-fondeuse, la Vosgienne Ségolène Thomas s’est tournée vers le cyclisme pour assouvir sa passion du sport. Quelques années plus tard, elle a rejoint le peloton professionnel avec l’équipe Grand Est – Komugi – La Fabrique et une belle marge de progression devant elle.

Portrait de la Vosgienne Ségolène Thomas, membre de l'équipe professionnelle Grand Est – Komugi – La Fabrique.

« Je ne sais pas encore bien me placer dans un peloton. Je n’aime pas frotter. C’est pour cela que je préfère les courses avec du dénivelé. L’écrémage s’y fait par l’arrière. » Normal quand on a une poignée d’années de vélo derrière soi. Dans une autre vie, Ségolène Thomas pratiquait l’athlétisme. Du 800 m et du 1 500 m mais surtout du cross-country. Avec de solides références : 2’32’’17 sur 800 m, 5’10’’73 sur 1 500 m et un titre régional en cross chez les juniors. Lassée des blessures à répétition et concentrée sur ses études, elle a tourné le dos à la compétition. « Je courais encore mais la compétition a fini par me manquer », précise la jeune femme de 24 ans, originaire de Bult, un petit village proche de Rambervillers.

Ségolène Thomas est l’un des nouveaux visages du peloton féminin professionnel. Après avoir fait ses gammes à l’ECT (Entente Cycliste Thaonnaise) Gruppetto la saison passée, elle s’est engagée avec le Team Grand Est – Komugi – La Fabrique, prolongement de l’équipe de Nationale  1 des Macadam’s Cowboys, basés en Meurthe-et-Moselle. Sa nouvelle équipe a intégré le niveau Continentale, la deuxième division internationale chez les filles. Une sacrée promotion pour celle qui a découvert le cyclisme via ses parents et son frère. « Il a porté le maillot du VC Spinalien il y a quelques années », précise-t-elle.

Le déclic du Mont Ventoux

Portrait de profil de la Vosgienne Ségolène Thomas, membre de l'équipe professionnelle Grand Est – Komugi – La Fabrique.

C’est avec son frangin « et d’autres gars habitués des longues distances » qu’elle a fait ses gammes. « Je n’ai pas eu le choix. Il fallait se mettre au niveau ! », s’amuse-t-elle. Son passé de demi-fondeuse lui a permis de tenir la comparaison. La suite, c’est Anthony Louis, le président de l’ECT Gruppetto, qui lui propose de rejoindre la toute fraîche section féminine du club pour l’exercice 2022. Dès ses premières courses, Ségolène Thomas a compensé ses lacunes techniques par son endurance. À tel point qu’elle a tapé dans l’œil de Laurent Goglione, le président du Team Macadam’s Cowboys.

Mi-juin, l’écurie meurthe-et-mosellanne lui propose une pige pour le « Mont Ventoux Dénivelé Challenge », une épreuve avec quelques-unes des meilleures cyclistes de la planète. Après 100 km d’effort et 2 600 mètres de dénivelé positif, elle franchit la ligne d’arrivée en 26e position, en un peu moins de 3 h 30, à seulement huit minutes de Marta Cavalli. Outre l’épreuve vauclusienne, l’Italienne a remporté la Flèche Wallonne et l’Amstel Gold Race et pris la deuxième place du Tour d’Italie la saison passée. « Cette course a déterminé tout le reste. Quand Lucas (Leblond, l’un des directeurs sportifs) m’avait contactée pour me joindre à eux, j’étais surprise. Je n’avais jamais couru à ce niveau mais je n’avais rien à perdre. À l’époque, je terminais mon alternance pour mes études d’ingénieur. »

La Vosgienne Ségolène Thomas, en course avec son équipe professionnelle Grand Est – Komugi – La Fabrique.

Malgré son statut, Ségolène Thomas a un « vrai » métier. Depuis quelques mois, elle travaille en Mayenne, au siège social de Lactalis. Sa vie a changé mais la jeune femme garde les pieds sur terre. On gagne rarement sa vie dans le cyclisme féminin. « Je travaille à temps-plein. Mes entraînements en semaine, c’est souvent sur home-trainer. En revanche, mon entraîneur place mes grosses séances le week-end car j’ai plus de temps. Cette saison va me demander une sacrée organisation et il faut tout prévoir à l’avance. Comme je n’ai pas d’aménagement, la plupart de mes congés passent dans le vélo », admet une athlète gagnée par l’ivresse des sommets.

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