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Benjamin Polin 15e aux Mondiaux de 100 km : “Je n’ai rien lâché jusqu’au bout”

Le 10 décembre 2024 par Adel Saoud
Benjamin Polin, tout sourire après avoir franchi la ligne d'arrivée
© BP

Benjamin Polin s’est distingué en décrochant une 15ᵉ place lors des Championnats du monde de 100 km qui se sont déroulés samedi à Bangalore, en Inde. Avec un temps de 6h54’49’’, il a été le meilleur représentant tricolore de la compétition. Bien qu’il espérait intégrer le top 10, le Spinalien peut se réjouir de cette performance réalisée dans des conditions exigeantes. Déjà sacré champion de France de marathon en 2024 et double champion national de 100 km (2022 et 2023), il a progressé de quatre places par rapport à son classement lors des Mondiaux de Berlin en 2022, confirmant ainsi son ascension dans la discipline. Malgré des douleurs survenues au 75ᵉ kilomètre, il a puisé dans ses ressources pour éviter l’abandon. De retour en France, il revient sur cette performance et les défis rencontrés.

Satisfait de cette 15ᵉ place ? Même si ton objectif était le top 10, tu as quand même été au bout !

“Sur la ligne de départ, j’avais certaines ambitions. Je savais que la course allait nous offrir des conditions difficiles. Plus c’est difficile, plus c’est punitif si on part trop rapidement. J’ai opté pour une allure relativement prudente, bien que soutenue tout de même. J’avais en tête qu’en maintenant cette allure et même en courant moins vite que mon record, un top 5 était faisable. Le 100 km, c’est toujours plein de surprises, bonnes comme mauvaises. Au 75ᵉ, j’ai eu de gros soucis musculaires. J’ai alors eu de gros gros doutes sur ma capacité à terminer la course, même en marchant… Donc finir et avec une 15ᵉ place, je suis tout de même content.”

En plus tu as amélioré ton classement de quatre places par rapport à 2022 et tu finis meilleur Français !

“Effectivement, 19ᵉ place à Berlin, 15ᵉ place en Inde, j’améliore mon classement. Mais c’est difficile d’être pleinement satisfait purement du résultat. Ces deux dernières années ont été vraiment orientées pour être performant sur 100 km. Ne pas faire mieux qu’à Berlin aurait été une vraie contre-performance à mes yeux. Ce qui me rend fier aujourd’hui, ce n’est pas tant la performance pure ni la place, mais plutôt le fait que je n’ai rien lâché jusqu’au bout et que je suis allé chercher loin cette ligne d’arrivée.”

Hors sportif, tu peux donner ton ressenti ? Climat, décalage horaire, maillot tricolore , etc 

“Si on met de côté l’aspect sportif, une sélection nationale, c’est une vraie aventure humaine. À travers deux fois une semaine de stage, on a vraiment créé une belle équipe avec un vrai esprit collectif. Ça a été une vraie force le jour J. On était tous impatients également de découvrir l’Inde. C’est vraiment un pays plein de surprises. Que ce soit les Indiens sur place ou les autres pays présents pour le championnat, l’expérience humaine a été incroyable. Concernant le climat, ça a été particulier : très humide au départ et pas particulièrement chaud. Puis les courbes humidité-température se sont croisées pour finir sur de grosses températures, plus de 30 degrés. Sur 100 km, ça fait mal…”

Il y a eu des abandons au sein de l’équipe de France, du coup les Bleus ne seront pas classés par équipe. Des regrets ?

“Effectivement, ça a été très dur pour l’équipe masculine (contrairement aux femmes, qui ont tout déchiré). Autant, quand on est dans une bonne dynamique, l’esprit d’équipe, c’est ce qui nous permet de nous donner à 110 %. Par contre, quand l’objectif du résultat par équipe s’envole, il faut vite retrouver une motivation pour ne pas que la tête lâche. J’ai vu mon ami Guillaume me rejoindre vers le km 45 après une blessure survenue au début de course. J’ai compris qu’il s’était fait une entorse. Ça m’a vraiment attristé et après quelques kilomètres, j’ai vu qu’il n’était plus en course. Ça a été le cas également pour Jérôme. À ce moment-là, on était encore trois. Mais quand j’ai commencé à avoir des soucis, nos chances de médaille par équipe se sont un peu envolées. C’est dur, après ça, de se dépouiller davantage sans avoir la médaille dans le viseur. À Berlin, c’était ça qui m’avait fait tenir, donc je comprends totalement la difficulté de finir dans de telles conditions sans cela.
Quand j’ai réussi à repartir au km 80 après mes soucis musculaires, je ne savais pas mon classement. Mais l’idée de faire une place correcte m’a quand même motivé à me donner à fond jusqu’à l’arrivée. De cette expérience, je préfère en garder que le positif. Je suis quand même exigeant avec moi-même et je suis obligé de penser à ce que j’aurais pu faire de mieux. Mais même avec ça, rien n’aurait garanti un résultat différent. C’est ça, le 100 km : c’est imprévisible.”

Quel est désormais ton programme pour les jours à venir ?

“Pour la suite, je ne sais pas encore. Je sais que je vais faire les cross en début d’année. Mais fin décembre, le programme va dépendre de ma récupération. Elle a commencé par quelques bières après la course, ce n’est peut-être pas le plus optimal ! (Rires). En tout cas, je tiens à remercier tous ceux qui m’ont envoyé un message avant, pendant et après. J’ai eu des soutiens immenses, notamment de la part de tous les Vosgiens !”

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