Steve Chainel « Je veux remporter une étape et finir la Vuelta »

Cycliste professionnel depuis janvier 2007, le Stéphanois Steve Chainel, cyclo-crossman dans l’âme, a décidé de se consacrer davantage aux courses sur route. Rencontre avec le puncher de la formation AG2R engagé sur le tour d’Espagne 2013.
Steve Chainel, vous allez prendre le départ de la prochaine Vuelta (Tour d’Espagne) qui se courra du 24 août au 15 septembre. Quelles sont vos ambitions ?
Steve Chainel – Mon objectif principal est clair : terminer ce Tour d’Espagne et prouver que je suis capable de le faire. A bientôt 30 ans (il fêtera son anniversaire le 6 septembre, ndlr) je n’ai participé qu’à un seul Tour d’Italie. Si je veux un jour participer au Tour de France, je dois démontrer mon potentiel pendant 21 étapes. De plus, je n’y vais pas pour faire de la figuration. Au vu du profil de certaines étapes, je compte bien montrer le maillot, jouer la gagne et soutennir mon leader, Carlos Betancur (Colombie), cinquième du dernier Giro.
Avez-vous déjà analysé les étapes et décidé quelles étaient celles qui vous convenaient le mieux ?
S. C. – En retirant les contre-la-montre individuels et par équipe où je n’excelle pas, j’ai coché quatre étapes qui arrivent en bosse et peuvent me convenir. Notamment la sixième qui a une belle côte à 10 km de l’arrivée et qui devrait éliminer les sprinters. Comme je suis rapide, j’ai une chance.
Votre désir de participer au Tour de France est toujours aussi grand ?
S. C. – C’est un rêve de gosse. Lorsque l’on demande à un cycliste ce qu’il rêve de gagner, il avancera la Grande Boucle. Lorsque j’aurai 60 ans et que je me présenterai en tant qu’ancien pro, la première question qu’on me posera sera ” Vous avez fait le Tour de France ? ” et pas une autre épreuve car c’est la référence, même pour les novices.
Pourtant, votre carrière démontre que vous êtes avant tout un coureur de cyclo-cross. Y a-t-il un choix à faire entre la route et le cyclo-cross ?
S. C. – Assurément. Un coureur ne peut performer sur les deux tableaux. Un gars qui joue la gagne sur tous les cyclo-cross en hiver ne peut arriver en pleine forme au printemps pour les courses sur route. C’est mon cas depuis mon début de carrière. Aujourd’hui, après 4 secondes places en championnat de France de cyclo-cross, j’ai mûri et je prends de plus en plus de plaisir sur route. Au point de profiter de la saison hivernale pour me préparer plutôt que de m’aligner sur le circuit Coupe du monde de cyclo-cross.
Vous voulez dire que vous allez mettre de côté le cyclo-cross pour les courses sur route ?
S. C. – Oui, je suis dans cette optique désormais. Je prends un tel plaisir sur les classiques comme le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix que je veux arriver en forme. Malgré tout, je participerai à quelques cyclo-cross, ainsi qu’au championnat de France car je ne cracherais pas sur l’obtention d’un titre.
Ces classiques vous tiennent encore plus à coeur que le Tour de France ?
S. C. – Je crois que oui. On me demanderait de choisir entre Paris-Roubaix ou le Tour de France, je choisirais l’enfer du Nord car je suis tombé amoureux de cette course. Après quatre participations, dont une 16e place en 2012 et une 17e cette année, j’ai acquis l’expérience du pavé et je veux désormais faire un top 10.
Vous êtes à l’âge optimal pour un coureur cycliste. Pensez-vous déjà à votre fin de carrière et à votre reconversion ?
S. C. – Pas du tout ! Je m’éclate toujours dans ma discipline et mon corps continue de progresser. J’ai encore tellement de défis excitants à relever que je ne pense pas arrêter avant une dizaine d’années (rires). Ma reconversion sera dans le milieu du sport à coup sûr.
On a pu admirer vos brillantes analyses d’après-courses sur les plateaux de BeInSport pour le Giro et de L’équipe21 pour le Tour de France. Etre consultant TV pourrait être une possibilité ?
S. C. – Pourquoi pas. En tout cas, je me suis bien amusé à le faire et je n’hésiterai pas à renouveler l’expérience si on me le propose. Et pas que dans le vélo car je suis fan de sport en général. J’aime aller au Vélodrome de Marseille pour suivre un match de l’OM, voir les hockeyeurs de l’IC Epinal, je suis assidûment le basket américain, tout comme les derniers championnats du monde de natation et d’athlétisme. Le sport, c’est ma passion.
Propos recueillis quelques jours avant le départ de la Vuelta.