Pour Manu Dumortier, entraîneur des Louves de Saint-Dié, « un grain de sable peut casser la dynamique »
Les Louves de Saint-Dié ont encore de nombreux obstacles à affronter sur la route qui mène à la Saforelle Power 6 (ex-Ligue A) mais ont les armes pour y faire face comme le démontre leur première partie de saison. Le point avec l’entraîneur Manu Dumortier.
Alain Dumoortier, comment garde-t-on la tête froide quand on achève la phase aller sans défaite ?
Les filles ont conscience qu’un grain de sable peut casser la dynamique. Malgré notre très bon début de saison, rien n’est fait et le plus dur est devant nous. Je suis vigilant sur les perturbations extérieures qui peuvent survenir. Avant le match, les filles doivent rester dans leur bulle, se préparer sereinement à jouer et ne parler à personne. Ensuite, elles sont à la disposition des gens et des sollicitations. À la première défaite cette saison, tout le monde leur tombera dessus. C’est le jeu !
Depuis que vous entraînez, aviez-vous déjà réalisé un tel début de saison ?
Avant le match contre Harnes (le dernier de la phase aller), j’ai demandé aux filles lesquelles avaient déjà été invaincues sur une phase aller. Laura Urios l’a déjà été deux fois : avec Istres puis lors de sa première saison avec Saint-Dié (en 2022/2023). On avait remporté nos dix matchs aller. Je ne m’en rappelais plus ! Ce qui nous intéresse, c’est ce qui est devant nous et pas ce que l’on a déjà fait !
Le groupe a été épargné par les blessures, contrairement aux saisons précédentes. Quelles sont les explications ?
Pour l’instant, on n’a eu que des petits bobos. L’an passé à la même période, on avait déjà eu trois joueuses forfaits sur des matchs et cela nous avait occasionné deux défaites. La préparation physique d’Oussama Zmirli a toujours été de grande qualité. Les grosses blessures de la saison passée, c’est des choses qu’on ne peut pas prévoir comme des entorses ou des chocs. Le facteur chance est primordial. Les blessures, c’est ce que je crains le plus.
Les entraînements sont, pour l’instant, plus intenses et durs que les matchs .
Vous êtes engagés sur les deux Coupes de France. À la vue de vos ambitions, ces compétitions sont-elles secondaires ?
On abordera ces matchs avec 100 % de motivation. Ce sont d’autres objectifs. La différence avec la saison passée, c’est l’arrêt de l’Elite access. Certains matchs sont, a priori, plus faciles. On a la chance d’avoir un effectif avec des joueuses qui sont toutes capables de commencer un match. Je n’ai quasiment jamais débuté avec le même sept. Cela permet un grand turn-over – les joueuses légèrement « abîmées » peuvent se reposer quand c’est nécessaire – et de garder toutes les filles disponibles et investies dans le projet. Le championnat et la qualité de l’effectif nous le permettent.
Craignez-vous un relâchement, même inconscient, sur ces matchs « plus faciles » ?
Vu la formule du championnat, ces défaites ne sont pas préjudiciables si on fait le carton plein contre les équipes du haut du classement, mais il n’y a pas de faux match. Les filles qui ont la chance de commencer doivent prouver qu’elles sont capables d’entrer dans un match de niveau play-off. C’est ce que l’on travaille au quotidien. C’est l’une des rares fois, depuis que je suis à Saint-Dié, que les entraînements sont, pour l’instant, plus intenses et durs que les matchs. Je dois abréger les séances d’entraînement car les filles sont « rincées ».
> Coupe de France pro : Saint-Dié – Vandœuvre-lès-Nancy,
le mardi 14 janvier à 19 h 30, au Palais omnisports Joseph-Claudel
> Elite : Saint-Dié – Pays Viennois, le samedi 25 janvier à 19 h 10,
au Palais omnisports Joseph-Claudel
