Playoffs : le porte-monnaie freinera-t-il les ambitions du SAS Volley

Vainqueur de la première phase de Nationale 2, le SAS Volley avoue avoir déjà réussi sa saison mais ne jouera pas pour monter en Nationale 1, faute de budget. Quid d’un entraîneur qui a le défi de garder un groupe concerné pour une ambition tronquée.
La saison du SAS Volley est paradoxale. Alors que le club ambitionnait de monter en Nationale 1, il y a 5 ans, le club coaché alors par Fabien Pelc n’a jamais réussi à décrocher le précieux graal. Malgré un gros recrutement, les dépenses parfois hasardeuses et un manque de réussite auront raison des ambitions du club.
Aujourd’hui, le SAS Volley réalise la saison rêvée en réussissant à survoler sa poule de Nationale 2, grâce à 10 victoires pour 4 petites défaites, ” et surtout une phase aller bouclée sans aucun revers “, précise le nouvel entraîneur, François Merel, avec une certaine fierté. Seulement, aucune chance de voir le SAS Volley accéder à l’échelon supérieur : ” Une montée serait une grosse erreur pour le club “, avoue le coach.
Pourquoi une telle frilosité à vouloir rejoindre le troisième échelon national ? La raison est simple et compréhensible : l’argent. En effet, le club traverse une tempête financière depuis quelques années et ” monter en N1 nous obligerait à recruter davantage ce qui nous replongerait dans une incertitude économique alors que nous sortons à peine la tête de l’eau “, avance le technicien spinalien.
Depuis deux ans, le club a décidé de serrer les cordons de la bourse et a été contraint de ne plus recruter excessivement. La solution miracle est venue du centre de formation du club spinalien. Tomas Manessier, Mathieu Dieudonné, Simon Deiber, autant de jeunes issus du cru qui font plus que rendre des services, ” ils se sont imposés et postulent désormais à des places de titulaires “, exprime François Merel satisfait.
François Merel : ” Une montée serait une grosse erreur pour le club “
” J’ai composé une équipe de joueurs expérimentés et des pépites en devenir, le tout agrémenté par une recrue de choix : le pointu bulgare Kaloyan Kanev, la surprise du chef. On m’avait conseillé ce joueur et les quelques vidéos que j’avais vues de lui étaient encourageantes mais je ne m’attendais pas à une telle pointure. Il est l’une des clés de notre réussite, cette année, car il rassure tout le groupe “, vante-t-il encore.
Autre raison de la réussite, le coaching de Merel. Sans révolutionner les systèmes, c’est dans sa façon de travailler avec les joueurs qu’il se distingue de ses prédécesseurs. ” Je prône le dialogue et l’aspect participatif pour inclure tout le monde dans les résultats du club. Je ne suis pas un entraîneur totalitariste, à l’ancienne. Je me base davantage sur l’exemple Claude Onesta (sélectionneur de l’équipe de France de handball, ndlr), qui laisse la responsabilité aux joueurs de faire leurs choix. Je ne suis jamais fermé à aucune remarque. C’est ça l’entraîneur moderne par excellence “, assure François Merel.
Une méthode qui paye. Même trop bien car, désormais, il faut freiner les chevaux pour éviter la montée. ” Pas du tout, coupe le coach. Je ne dirai jamais aux gars de lâcher un match. Je lance l’objectif podium ce qui n’est déjà pas une mince affaire. Malgré notre bon début de saison, nous sommes loin d’être au niveau des favoris à la montée : Maizières et Bellaing. Notre saison est déjà réussie, ce n’est que du bonus qui permettra aux jeunes de gagner en expérience et au club de s’offrir une place d’honneur. “
Et la suite ? Elle pourrait être plus ambitieuse. Une prochaine rencontre entre le président Jean-Marie Kunegel et son entraîneur définira les objectifs et possibilités financières du club.
” Si le président m’assure de son désir de monter l’an prochain, je suis déjà en mesure de construire un groupe peu cher, avec des joueurs d’un niveau situé entre la N1 et la pro B. Seulement, ce seront les finances qui dicteront notre futur. Plus raisonnablement, j’ambitionne une montée sous trois ans, sans prise de risques financiers “, se hasarde François Merel, qui entend d’abord finir l’année sur le podium.
SAS Volley Tourcoing
3e journée de playoffs
Dimanche 15 mars, 14h
Gymnase Viviani, Epinal