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Handball : Les vieilles canailles repartent en tournée

Le 31 octobre 2024 par Stéphane Magnoux
Après avoir fait les beaux jours d’Épinal Handball en Nationale 1, les filles de la génération dorée du club se sont consacrées à leurs vies privée et professionnelle. La passion et l’amitié les ont incitées à se retrouver ensemble sur un terrain cette saison.
© Epinal Handball

La génération dorée d’Épinal Handball a repris du service en… championnat départemental. Julie Bedon, Clémentine Gaillard et leurs copines ont eu l’envie de se retrouver sur le terrain. Zéro entraînement, mais une immense dose de plaisir pour ces jeunes mamans et trentenaires.

Laissez tomber l’Arena Tour d’Indochine ou la triple prestation des métalleux d’Iron Maiden en France l’an prochain ! C’est au gymnase Claude-Gellée ou au Palais des sports Émilie Wolf qu’il faut être. La tournée à ne pas rater, c’est celle des handballeuses spinaliennes. Emblématique capitaine quand l’équipe évoluait en N1, Julia Mengin a ravivé la flamme. La jeune femme a tiré sa révérence à l’issue de la saison 2022/2023. C’était la dernière représentante du groupe formé par Brigitte Wolf à l’époque du collège et qui a poussé son aventure jusqu’en N1, le troisième niveau national. « Je ne voulais plus de cette contrainte de m’entraîner trois ou quatre fois par semaine  », souligne-t-elle. Elle a conservé sa casquette d’entraîneur des jeunes au club mais a changé de ballon pour la pratique. « J’ai pris une licence de foot pour jouer avec la réserve du SAS. » Ce plaisir simple de se défouler sur un terrain a fait germer une petite graine. « L’un des déclics, ça a été le retour de Clémentine (Gaillard). Elle était depuis des années dans les Alpes avec son compagnon. Pendant cette période, elle jouait en N2 et N3. Ils ont été mutés dans les Vosges. Cela m’a donné envie de rejouer avec les filles de notre génération. »

Julia Mengin a soumis l’idée au comité directeur du club. Il a immédiatement dit banco, d’autant plus qu’il n’y avait plus d’équipe 2 chez les filles. « J’ai passé des coups de fil et toutes ont été emballées par l’idée. » Y compris celles qui vivent à plusieurs centaines de kilomètres comme Marianna Chevalley à Clermont-Ferrand et Lina Ghediri à Bourg-en-Bresse. « Même Chav’ (Marie Chavaroche) a accepté ! », rigole Julia Mengin. Installée à la Réunion, la jeune femme a pris sa licence au cas où l’un de ses séjours en métropole coïncide avec un week-end de championnat départemental. « En tout, on est dix-huit. Pour les convaincre, je leur ai parlé du tournoi sur herbe de Rambervillers qu’on joue tous les ans à l’Ascension. Cette équipe, c’est Ramber’ tous les week-ends !  » Le noyau dur est donc constitué de la génération dorée auquel s’ajoutent quelques filles qui se sont fondues dans le moule au fil des saisons. Les règles étaient claires dès le départ pour ce groupe composé de nombreuses mamans. « Il n’y a pas de contraintes et pas d’entraînement. Celles qui veulent ont la possibilité d’aller avec l’équipe de N2 pour se maintenir en forme. »

Cette équipe, c’est le tournoi sur herbe de Ramber’ tous les week-ends ! 

Le rêve est passé en coupe de France

Au gré des disponibilités des unes et des autres, l’équipe présente rarement la même configuration. Ce n’est pas un souci. Les filles se trouvent les yeux fermés. La condition physique n’est plus ce qu’elle était il y a quelques années mais cette équipe transpire le handball, pour reprendre une expression consacrée. Par-delà ces retrouvailles, les Spinaliennes concèdent une ambition : la Coupe de France. Malheureusement, le plan ne s’est pas déroulé comme prévu. « Notre objectif, c’était la Coupe de France départementale et aller en finale à Bercy (l’Accor Arena) mais le règlement nous impose la Coupe régionale. » Avec des équipes de N3 territoriale. Le rêve est passé pour les Vosgiennes qui ont été éliminées dès le premier tour de l’épreuve fédérale par Colmar (25-33), le samedi 19 octobre. Malgré tout, cette saison du plaisir est lancée sur de bons rails. « Ma crainte, c’était qu’une fille se blesse dès le premier match. Si c’était le cas, cela aurait refroidi tout le monde », concède Julia Mengin. La reformation des Beatles, pardon de la génération dorée, fait plaisir à beaucoup de monde. À tel point qu’elles n’ont eu aucun mal à trouver des partenaires pour financer leurs tenues. Décédée en décembre 2021, Émilie Wolf aurait eu toute sa place dans cette équipe. Elles ne le disent pas ouvertement mais c’est aussi en souvenir de leur amie trop tôt disparue que ces filles ont eu envie de rejouer ensemble. « C’était le bon moment pour se retrouver. Même Julie (Bedon) qui a accouché de son deuxième enfant quatre mois avant le premier match était partante à 100% ! »

Ne le répétez pas mais les mamans du groupe ont trouvé le bon prétexte pour laisser les enfants à leurs maris ou compagnons le samedi soir et boire des verres avec les copines en toute quiétude. Avec modération évidemment.

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