Épinal : Une défaite pour les handballeuses, un vibrant hommage pour Julia Mengin
Les handballeuses du SAS recevaient Besançon, hier soir, pour le dernier match de la saison 2022 – 2023. Une rencontre sans importance, les Spinaliennes étant déjà mathématiquement rétrogradées en N2. Pour autant, l’ambiance était à la fête. L’attention du public, lui, centralisé sur une seule et même personne. La légende du club, Julia Mengin, se souviendra longtemps de sa « Last Dance ».
Cette soirée était très attendue. Elle nous a quand même estomaqués, au-delà de tous les espoirs, avec des moments d’une intensité folle. Hier, le Palais des Sports d’Épinal a offert à ses visiteurs ce que le handball réserve de plus remarquable. Les « Last Dance », c’est ce parfum d’exception, et l’on éprouve à la fois une excitation, une tension et déjà une nostalgie à l’idée du final. Qu’elle était belle, cette carrière de Julia Mengin.
25 ans de ferveur
C’est une histoire tissée de ferveur, passion et détermination pendant un quart de siècle. Au cœur de cette ardente épopée, une figure unique a émergé pour captiver les foules, devenir une légende et insuffler la magie du handball dans chaque fibre de sa ville natale. Vingt-cinq années d’engagement absolu ont façonné Julia Mengin en une athlète hors pair, et l’ont élevée au rang de symbole du handball spinalien. Son maillot arborant fièrement les couleurs locales est devenu un étendard, synonyme d’une loyauté sans faille envers son équipe, son club, sa passion. À travers les vicissitudes du temps, elle a défendu le penon de la victoire avec une férocité indomptable et une grâce irrésistible. Pour la dernière fois, hier soir.
Une rencontre anecdotique, mais plaisante
« Je ne savais pas si j’allais réussir à jouer lors des premières minutes, et à contrôler cette émotion » avouait la capitaine spinalienne en zone mixte d’après-match. Pour autant, fort est de constater que le défi a été relevé. Et ce, malgré les applaudissements lors de son entrée sur le parquet, s’élevant en une ovation respectueuse, remplie d’admiration et de gratitude, témoignant du profond impact qu’elle a laissé au fil de ses 25 années. Nonobstant l’émoi, elle et ses coéquipières rentrent à la perfection dans cette rencontre, ouvrant rapidement le score, par l’intermédiaire de Medea Chokheli, 1’’. Les 200 supporters présents poussent et donnent de la voix. Les 2 équipes sur le terrain leur rendent assez bien, bataillant âprement pour prendre le dessus sur l’autre. Lors des 15 premières minutes, les joueuses de la Cité des Images mèneront la danse, prenant même un avantage de 6 – 3 grâce à un doublé de Cyrine Thouihri.
Une défaite dans l’honneur
Toutefois, la 3ème place au classement des Bisontines est tout, sauf le fruit du hasard. Les femmes de Charles Fostel sont brillantes, et l’ont encore prouvé hier soir. Il aura fallu attendre la 17ème minute pour que les visiteuses prennent l’avantage, grâce à un but de Léa Cuenot, autrice d’une prestation XXL. Un avantage qu’elles ne lâcheront plus, jusqu’à coup de sifflet final. Ni la ténacité de Julia Mauffrey, ni les consignes de Youcef Belkharoubi, encore moins l’allégresse du public ne suffiront pour que les Spinaliennes parviennent à revenir au score. Le 2000e but en carrière de Julia Mengin, déclenchant une explosion de joie au Palais des Sports, non plus.
Clap de fin
Tandis que les secondes s’égrainent, le moment fatidique se rapproche. Le coup de sifflet final retentit, signifiant la défaite 32 – 33 du SAS. Marquant avant tout la fin de la carrière de Julia Mengin. Un silence respectueux enveloppa l’arène, rapidement remplacé par une ovation tonitruante des supporters en reconnaissance de ses exploits. Les visages rayonnaient de fierté et de gratitude, exprimant l’admiration pour une sportive qui a marqué l’histoire du handball local. Une dernière scène émouvante, sur laquelle la joueuse du cru reviendra en après-match « Aujourd’hui, c’est la fin de 25 belles années, au travers desquelles j’ai passé énormément de bons moments. J’y ai fait des rencontres qui ont marqué ma vie, m’ont aidé à grandir, et surtout, à me construire. Jamais je n’aurais rêvé vivre cela, donc je serais éternellement reconnaissante. Cette soirée était parfaite, je ne pouvais pas imaginer mieux pour mon clap de fin ».
Ce n’est pas uniquement une page, mais bel et bien un chapitre de l’histoire du club qui vient se clôturer ce soir. Les handballeuses évolueront en N2 l’an prochain, et devront profiter de la période estivale afin d’établir les objectifs pour la saison à venir. Pour remplacer Julia Mengin, aussi. Quant à elle, l’ancienne capitaine des jaunes et bleues entraînera les équipes jeunes, et supportera avec assiduité ses ex-coéquipières.