Tennis : « La première division, c’est presque Roland-Garros à Saint-Dié ! »

En novembre, Saint-Dié-des-Vosges va vibrer au rythme de la petite balle jaune. Le Tennis Club Déodatien, promu en 1ère division féminine, va disputer quatre rencontres de prestige, dont deux à domicile, pour tenter de garder sa place dans le Top 10 français. Entretien avec Anne Weisrock, une présidente ambitieuse.
Anne Weisrock, que représente aujourd’hui le Tennis Club Déodatien ?
A.W. – Le club compte environ 500 licenciés, dont environ 150 licences scolaires, ce qui fait à peu près 350licenciés adultes et jeunes. On a deux moniteurs : Jean-Yves Léonard pour l’école de tennis et Loïc Leroy, diplômé d’Etat, qui s’occupe des cours collectifs, ainsi que des assistants moniteurs. Notre comité est composé de 15 personnes.
Un championnat de France interclubs de 1ère division, c’est une première, non ?
Oui, c’est une première dans le département depuis plus de 20 ans. Dans le passé, on organisait un tournoi avec des joueurs numérotés et on a aussi une équipe qui est allée au championnat de France, mais le niveau n’était pas le même à l’époque. C’est presque Roland-Garros à Saint-Dié-des-Vosges en termes de qualité de matches. Le cahier des charges est relativement lourd mais un tel événement apporte une vraie visibilité au club et à la ville. On va tout faire pour attirer un maximum de personnes.
C’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine…
Nous avons franchi les échelons un à un pour en arriver là. Quand je suis arrivée à la présidence, on était en N1B puis N1A, niveau auquel on est resté bloqué trois ans en terminant à chaque fois 2e, ça se jouait sur le dernier match. L’an dernier c’était exceptionnel. L’objectif est de se maintenir dans l’élite et si on voit après les 4 premiers matches qu’on est en bonne position, on verra.
casting 4 étoiles : Buzarnescu, Schnyder, Bara, KOTSOVA…
Qu’allez-vous mettre en place pour créer l’événement ?
On dispose de trois courts couverts. On va neutraliser celui du fond pour mettre des tribunes avec une sur l’un des pignons et un barnum. On va faire ça très bien pour attirer le maximum de personnes. Et plein de choses vont êtes mises en place autour des joueuses qui vont rester 15 jours avec nous. Elles vont loger dans un gîte à Ban-de-Laveline. Nous voulons que ce prestigieux événement sportif soit un moment de partage avec la jeunesse déodatienne et l’occasion de promouvoir le sport de haut niveau à Saint-Dié. Municipalité, écoles, entreprises, tous les acteurs doivent pouvoir en profiter.
Sportivement, vous pourrez compter sur une leader XXL, la Roumaine Mihaela Buzarnescu, 23e joueuse mondiale…
Elle est au TC Déoatien depuis 7 ans. Quand on l’a récupérée, elle était 500e mondiale. Après sa saison exceptionnelle, elle avait des propositions pour jouer ailleurs mais elle est restée par fidélité. Je craignais de ne pas pouvoir la garder avec les clubs qui font de la surenchère. C’est la preuve que les rapports humains restent importants. Patty Schnyder, ancienne Top 10 mondiale et Irina Bara ont également accepté de défendre nos couleurs. On est obligé de taper haut. L’objectif est de se maintenir, au minimum.
Quelle est la recette pour attirer de telles joueuses ?
On n’a pas un vivier très important en France. Souvent on commence avec des joueuses avec un classement moyen. Il n’y a pas de rémunération mais il y a tout un système de prise en charge, de bourses pour qu’elles poursuivent leur progression. Un staff sportif est mis à leur disposition. Ces joueuses sont presque assimilées pros. On a un club à taille humaine avec une ambiance familiale qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs. Il faut parfois être patient, ne pas s’emballer, on a connu des cas assez douloureux parfois.
Et, cerise sur le gâteau, le club compte dans ses rangs un champion de France…
Oui Bartek Jurek en 4e série (non classés à 30/1). C’est incroyable, c’est un ancien volleyeur, il a commencé le tennis il y a seulement 2 ans ! Il a fait vice-champion des Vosges, puis champion de Lorraine et champion de France au terme d’un parcours extraordinaire. Ça montre à nos jeunes que quand on veut on peut y arriver.
Championnat de France 1ère division féminine (12 au 21 novembre) :
Composition de la poule : TC Déodatien, TC Paris, TC Reims Cormontreuil, La Roche-sur-Yon, Toulouse-Colomiers.
Dimanche 18 novembre, 13 h : Saint-Dié – La Roche-sur-Yon
Mercredi 21 novembre, 13 h : Saint-Dié – Toulouse-Colomiers
Tennis Club Déodatien, Chemin du Coucheux, Saint-Dié-des-Vosges
L’effectif 5 étoiles du TC Déodatien :
Mihaela Buzarnescu (ROU) : 30 ans, 24e mondiale (1 titre WTA à San José 2018, 8e de finaliste à Roland-Garros 2018)
Patty Schnyder (SUI) : 39 ans, 231e mondiale (11 titres WTA en simple, demi-finaliste de l’Open d’Australie en 2004, 7e mondiale en 2005, présence continue dans le Top 50 mondiale entre 1997 et 2010)
Irina Bara (ROU) : 23 ans, 141e mondiale
Elitsa Kotsova (BUL) : 28 ans, 211e mondiale
Sophie Muntean : -2/6