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Rémi Thirion : la tête brûlée du VTT vosgien

Le 15 octobre 2015 par Bruno Veillon

Entre optimisme et déception, la saison du vététiste déodatien, Rémi Thirion, spécialiste du VTT de descente, s’apparente à un véritable apprentissage du haut niveau et des risques auxquels il s’expose. Entretien avec un acharné du guidon.

Rémi Thirion, vous venez de clore votre saison par une performance honorable aux Championnats du monde de Vallnord (Pyrénées). Quel est votre sentiment après cette neuvième place ?
Rémi Thirion – C’est une sensation assez étrange car je ne suis ni fier, ni déçu. Je savais que je partais avec un gros handicap au départ, pourtant, je ne me suis jamais empêché de rêver à un podium, qui était mon objectif en début de saison. Et ma seconde place en qualification a prouvé que j’étais dans le bon tempo pour réussir.

Seulement, il faut rappeler que vous étiez loin d’arriver à 100 % de vos possibilités à cause d’une lourde chute quatre semaines plus tôt.
R. T. – C’est ce qui me fait relativiser. C’est vrai que lors de la manche de Coupe du monde, au Mont Saint-Anne (Canada), en août dernier, j’ai subi une lourde chute pendant une séance d’entraînement. Sur une partie technique, mon pneu s’est déjanté en plein saut, sans que je ne m’en rende compte. Et lorsque je suis retombé au sol, tout s’est dérobé et je n’ai pas eu le temps de déclipser mes cale-pieds. Mon pied à lourdement heurté un roché et je n’ai eu que la réaction de ramper sur le côté pour ne pas commettre d’accident avec mes poursuivants.

Quel a été le verdict ?
R. T. – J’ai eu très mal mais j’étais rassuré par le fait de poser le pied au sol. J’ai pensé que ça n’était pas une fracture. Les premiers examens ont démontré une grosse entorse de la cheville, avec arrachement osseux. Donc impossible de faire les Coupes du monde canadiennes et américaines, mais l’optimisme était de rigueur pour les mondiaux.

Seulement, la blessure s’est avérée plus sévère que prévue ?
R. T. – C’est ça ! J’ai été rapatrié en France et le chirurgien qui m’a pris en charge a diagnostiqué une fracture du talon, avec 5 semaines d’immobilité totale, obligatoire. Mes rêves de médaille aux mondiaux, sur un circuit andorran que j’affectionne particulièrement, étaient en train de s’envoler.

Par quel subterfuge vous êtes-vous alors retrouvé au départ à Vallnord, quatre semaines et demi plus tard ?
R. T. – (Sourire) On va dire que je n’ai pas totalement respecté les conseils du chirurgien. J’ai bien observé un repos total de presque deux semaines. Mais, j’ai ensuite travaillé avec mon père, qui est ostéopathe. Il a rétabli mon entorse en quelques jours, ce qui m’a permit de retrouver de la mobilité pour travailler le haut du corps et le cardio par de la natation et de la musculation. Mes sensations étaient bonnes dès la 3e semaine, j’ai repris le vélo d’appartement. Je voulais tout donner pour être prêt à participer, en évitant la rechute.

Et votre pari est réussi. N’avez-vous pas eu d’appréhension au départ ?
R. T. – Être au départ était déjà une victoire et je n’ai pas eu le temps de me poser de question. J’ai tout donné dès les premiers tours de roue. La météo pluvieuse, que j’affectionne, a joué en ma faveur pendant les phases de qualification. Le terrain s’est ensuite asséché, ce qui explique ma descente au classement et ma 9e place finale.

Malgré cette blessure, sentez-vous une progression dans votre carrière ?
R. T. – Oui, cette saison est très encourageante. Je réussis un très bon début de saison, puisque j’étais 5e au général de la Coupe du monde lors de ma blessure. De plus, cet événement m’a fait mûrir. Je sens, aujourd’hui, que je suis capable de performer sur tous les tableaux. L’an prochain, je vise un top 5 au général de la Coupe du monde et un podium aux Championnats du monde.

Pour finir, on vous surnomme Mitch. D’où vient ce surnom ?
R. T. – (Rires) C’est un surnom qui date de mon adolescence. À cette époque, je m’entraînais beaucoup avec Pierre-Charles Georges et il se moquait de ma coupe de cheveux, qui ressemblait à celle du héros de la série Alerte à Malibu, Mitch Buchannon (alias David Hasselhoff). Et le surnom est resté !

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