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Plongée en eau claire dans le monde du silence

Le 15 avril 2014 par Bruno Veillon

Pas banal dans les Vosges, la plongée est une expérience à découvrir. Le nouveau site aquatique AquaNova America de Saint-Dié-des-Vosges propose cette expérience plongée dans sa fosse de 10 mètres que nous avons testée.

Dès mon arrivée à l’AquaNova America, on m’oriente vers le premier étage du site où je suis accueilli par Alexandre Lehuger, manager de l’enceinte. Odeurs d’eau chlorée dans les narines, sols et murs carrelés de couleur blanche et jaune-orangée. Je me rapproche de cette fameuse fosse de dix mètres de profondeur et cinq mètres de diamètre, véritable fierté déodatienne.

Le moniteur de plongée me rejoint et me questionne : ” Pas trop stressé ? Tu n’as jamais pratiqué ? Tu es plutôt à l’aise dans l’eau ? “, avant d’ajouter : ” Tu verras, c’est un super moment que tu n’oublieras pas “. On verra ! 

Je le suis dans une pièce de 15 mètres carrés environ avec un bassin semblable à un gros spa. Ne prêtant qu’une légère attention au petit plan d’eau que nous longeons, je suis pendu aux lèvres de Stéphane, mon moniteur du jour, qui m’explique en deux mots les préparatifs d’une plongée. 

Il s’exclame : ” Voilà la fameuse fosse. Approche-toi pour te rendre compte de la profondeur “. Oui, ce petit bassin est ni plus ni moins LA fosse. Mais surprise, point de vertige alors que sur une structure à l’air libre mes jambes trembleraient devant le gouffre béant. ” Pas trop peur ? “, me lance-t-il avec une bouteille d’oxygène sur le dos. Je bredouille un timide ” non “, ne sachant à quelle sauce j’allais être mangé.

Après une démonstration de remplissage des bouteilles, Stéphane, qui pratique depuis une quinzaine d’année et qui a un long passé d’apnéiste, me rassure : ” Je suis là pour toi et tu n’as aucune raison de stresser puisque nous allons descendre par paliers “. 

Rassuré, j’enfile la combinaison en Néoprène. ” Elle doit être moulante et serrée pour ne pas laisser passer l’eau. C’est ce contact qui permet à ton corps de supporter des températures basses même si dans notre fosse l’eau est à 26 °C “, souligne-t-il. ” Voilà le gilet de stabilisation qui te permet de monter et descendre. Un plongeur ne fait pas d’effort pour remonter à la surface, il gonfle le gilet progressivement, pour éviter de souffrir des tympans “. 

C’est le doute de tout plongeur néophyte : comment éviter d’avoir mal aux oreilles ? ” Nous ne devrons pas aller trop vite et à la moindre douleur il faut remonter, pincer son nez et souffler pour enlever de la pression “, rassure Stéphane. 

Palmes aux pieds et masque sur le nez, je me jette dans la fosse. Sans trop d’appréhension, j’enfile le gilet et mets dans la bouche le détendeur d’air. Dans le dos, une bouteille de 12 litres gonflée à 300 bars. Ma respiration est calme et mon regard est porté sur mon accompagnateur qui me précise les gestes à faire pour bien se comprendre sous l’eau. 

“Le rond formé avec ton pouce et ton index signifie ” ok ” alors que le pouce en l’air signifie ” remonter “. Si tu as le moindre soucis, tu me fais signe et on remontera doucement, le principal est de ne pas s’affoler. Autre point important, respire le plus naturellement possible.  “

Et l’immersion commence. Drôle de sensation de respirer hors de l’eau puis sous l’eau la seconde qui suit. Comme si le cerveau détectait qu’il y avait quelque chose d’anormal. Mais très vite on oublie son rythme cardiaque palpitant et on se laisse glisser. La descente semble rapide et au bout de deux mètres mes tympans semblent se resserrer. Un geste à mon accompagnateur qui me montre de me pincer le nez, j’obtempère et ressens un craquement. C’est le tympan qui se relâche ! 

La descente se poursuit et je réitère plusieurs fois le geste. La plongée est un exercice qui permet d’être à l’écoute de son corps. Le spectacle est à la fois saisissant et galvanisant. On se sent bien comme un poisson dans l’eau. Dans un silence reposant, j’observe le couloir de l’accueil à travers la lucarne située à 4 mètres de profondeur.

Nous remontons pour faire un premier bilan et redescendons à nouveau pour atteindre 7 mètres. C’est la limite pour un baptême de plongée. La demi-heure passe rapidement et nous sortons de l’eau pour débriefer. J’ôte mon masque et mes palmes et constate que mes tympans sont comme dans du coton. ” C’est logique car ils n’ont pas l’habitude. Tout redevient normal au bout de quelques minutes “, précise Stéphane. 

Je venais de vivre une expérience magique. ” C’est une discipline ouverte à tous. A partir de 8 ans, on peut faire son baptême sans crainte. Il faut désacraliser cette discipline qui gagne vraiment à être connue surtout dans cet environnement où l’eau est douce et claire “, conclu-t-il, ravi d’avoir découvert un nouvel adepte.

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