Perry vit un rêve depuis sa victoire au Rallye de France
Le pilote spinalien Jean-René Perry a décroché la victoire au Rallye de France et le titre en Opel Adam Cup, par la même occasion. Une grosse performance qui lui permet de devenir pilote officiel Opel en 2015. Décryptage.
Jean-René Perry, après la prometteuse 6e place pour votre première saison en Opel Adam Cup, vous aviez déclaré viser le titre cette saison. Mission accomplie !
Jean-René Perry C’est vrai que beaucoup ont trouvé présomptueux d’annoncer viser la victoire dès ma seconde saison en Opel Adam Cup mais je n’ai jamais douté de notre potentiel avec mon copilote Joshua Reibel. Notre fin de saison dernière m’avait conforté dans l’idée que nous étions capables de tutoyer les meilleurs avec du travail. La saison hivernale n’a pas été de tout repos puisque j’ai redoublé mon travail technique et j’ai beaucoup bossé mon physique.
Vous décrochez la victoire à deux courses de la fin du championnat et de surcroit dans les Vosges en vous imposant au rallye de France. C’est un double cadeau ?
J-R. P. – (Grand sourire) Je ne pouvais pas rêver mieux. Le Rallye de France était, pour moi comme pour tous les pilotes en Opel Adam Cup, le rendez-vous immanquable de la saison. Plus particulièrement pour notre équipage puisque nous courions à domicile. En début de rallye, je n’avais pas fait les comptes et je ne savais pas que je pouvais décrocher le titre. Je suis arrivé en pleine forme et remonté à bloc. Et contrairement à certains pilotes, me retrouver à côtoyer les meilleurs mondiaux m’a galvanisé. Je me sentais comme un poisson dans l’eau. Je savais que la spéciale vosgienne de l’Ormont serait la clé de la victoire et j’avais raison puisqu’en mettant 11 secondes à mes adversaires j’ai pu gérer jusqu’à la fin de l’épreuve. À l’arrivée, j’apprends que nous faisons coup double puisque nous remportons le championnat et là toutes les émotions de la saison sont ressorties et j’ai fondu en larme.
Ce n’est pas une habitude de vous voir exulter comme cela. Pourquoi une telle réaction ?
J-R. P. – J’ai réalisé que je venais de remplir l’objectif plus rapidement que prévu et que de nombreuses portes allaient s’ouvrir grâce à ce titre. Il y a tellement de moments où le doute aurait pu arriver que la réussite est encore plus belle. Il y a eu ce Rallye du Limousin où je crève en spéciale et où je décroche la 4e place ou encore le Rallye du Mont-Blanc où je casse la boîte de vitesse et finis quand même 4e. Ce sont des coups durs difficiles à gérer mais c’est là que j’ai progressé car je suis resté concentré jusqu’au bout.
Que va vous apporter votre victoire en championnat l’an prochain ?
J-R. P. – Le vainqueur de l’Opel Adam Cup décroche un contrat d’un an en tant que pilote officiel. C’est un énorme privilège car il me permet de participer à l’intégralité du championnat de France de première division, en catégorie R2, sans engager le moindre frais personnel. Opel me met à disposition une voiture de 200 chevaux, contre 140 cette année, qui me permet de gagner 2,5 secondes au kilomètre. Et nous aurons les techniciens officiels à disposition.
Le championnat de France se court sur 6 rallyes. Ambitionnez-vous de disputer d’autres épreuves plus internationales ?
J-R. P. – Nous sommes justement en pleine réflexion avec mon copilote pour étoffer notre programme. Les frais en championnat de France m’étant offerts, je vais pouvoir utiliser mon budget personnel pour d’autres courses. Mes partenaires me soutiennent et savent qu’il me faut désormais découvrir le niveau international. J’envisage de m’inscrire sur le championnat d’Europe Junior (ERC Junior). C’est une réflexion que nous aurons avec les dirigeants d’Opel en décembre, lors de ma signature de contrat.
Vous signez un contrat d’une année. Comment voyez-vous votre avenir après 2015 ?
J-R. P. – Réussir à devenir pilote officiel à 22 ans (il les fêtera le 25 décembre prochain, ndlr) est un rêve de gosse qui s’exhausse mais j’ai pleinement conscience que tout reste encore à faire. En 2015, je vais emmagasiner un maximum d’expérience sur différents revêtements (asphalte, terre). Opel ambitionne de s’inscrire en championnat du monde WRC dans quelques années. Nous grandissons ensemble donc j’aimerais m’inscrire dans ce projet s’ils me le permettent. Je suis bien chez Opel et eux semblent ravis de mes résultats. Je rêve d’un destin à la Sébastien Loeb qui a réussi avec Citroën en empruntant le même parcours que moi.
