Parkour : les traceurs spinaliens sautent le pas

Le Parkour est une discipline qui nécessite une bonne maîtrise de soi, ainsi qu’un large terrain de jeux, pour s’épanouir. Le Conseil des jeunes d’Epinal souhaite finaliser la construction d’un parc sécurisé, accessible à tous les niveaux.
Popularisé par les Yamakasis en 2001, le parkour est né ” au début des années 1990, en banlieue parisienne. C’est l’art de se déplacer de manière efficace, dans la ville, en utilisant le mobilier urbain, comme les murs, les arbres, les bacs, les barrières “, tente de définir Antoine Harmand, responsable du groupe Parkour Épinal.
Cet art du déplacement urbain, tout en fluidité et en puissance, connaît un réel succès chez les plus jeunes. Seul problème, ne possédant pas de lieu d’entraînement défini, ils squattent la ville, à la recherche des meilleurs spots. ” Nous nous entraînons parfois devant la BMI mais le meilleur reste les ruines du château, car elles offrent des solutions presque illimitées pour se défouler “, signale le traceur âgé de 18 ans.
Un problème pour la municipalité, qui ” craint plus pour la santé de ses jeunes concitoyens que pour la dégradation de ses monuments “, consent Anne Denninger-Arnoux, conseillère municipale déléguée au Conseil des jeunes de la ville. C’est pour cela que l’idée lancée par Batuhan Ipek, un des membres du conseil, a séduit l’élue.
” Créer un parc dédié à cette discipline a reçu un écho favorable, confirme le lycéen de 17 ans. Je travaille depuis deux ans à cet outil qui pourrait populariser la discipline. J’ai constitué des plans en 3D, avec les agrès nécessaires pour une bonne pratique. J’ai rencontré les services techniques de la ville pour évaluer les possibilités et la faisabilité. “
Le projet initialement envisagé à proximité du château d’Épinal, devrait finalement voir le jour au port. ” Le château est classé, nous ne pouvons pas faire de constructions à proximité. De plus, le port d’Épinal est plus attractif et populaire. Nous devrions, donc, toucher plus de monde en créant le Parkour parc là-bas “, ajoute Batuhan Ipek.
Une décision peu appréciée par les traceurs expérimentés, qui voient peu de points positifs à cette implantation. ” Être traceur, c’est profiter de tout ce que propose une ville. Le parc sera vite lassant. Pour les débutants, il sera idéal pour la sécurité et démocratisera peut-être la discipline “, commente Antoine Harmand.
Ce à quoi, le conseiller des jeunes répond : ” Le parc sera évolutif. J’imagine un ” Street work out “, composé d’agrès force-poids pour s’entraîner. Côté financier, ” un budget de
50 000 euros à été débloqué dont près de 50 % assuré par le fonds de soutien pour l’investissement “, déclare Anne Deninger-Arnoux. Ce sera le premier parc dans la région et une fierté de voir ce projet sortir de terre, un an et demi après l’avoir soumis “, conclut-il en refermant son dossier.
Un ” parkour-parc ” accessible à tous
Le ” parkour-parc ” d’Épinal devrait être d’une surface proche des 1 000 à 1 200 m2, jonchée de deux grands murs, plusieurs murets plus bas et de barres métalliques pour se suspendre ou se balancer.
” Il y en aura pour tous les goûts et tous les niveaux “, explique l’instigateur du projet, Batuhan Ipek. Un parc qui devrait ouvrir ses portes en mars 2017, ” avant une inauguration en présence de groupes expérimentés, venus de partout en France, quelques semaines plus tard “, annonce Anne Denninger-Arnoux, conseillère municipale, avec un large sourire.