Accueil > Sport > Autres sports > Paracanoë : Le spinalien Abel Aber en route vers la Coupe du Monde avec l’Équipe de France

Paracanoë : Le spinalien Abel Aber en route vers la Coupe du Monde avec l’Équipe de France

Le 04 mai 2023 par Kevin Ferry
Abel Aber sera l'un des éléments phares de l'EDF pour la coupe du monde à venir.
© Romain Bruneau

Il est l’une des figures majeures du sport vosgien depuis plusieurs années. Cette saison encore, le paracanoéiste Abel Aber sera la fierté de tout un département, mais pas seulement. Alors qu’il vient d’apprendre sa nouvelle sélection en équipe de France, le Spinalien s’apprête à disputer la Coupe du Monde, qui débutera le 11 mai prochain, à Szeged. Une première étape pour celui qui rêve en grand.

Il n’était, initialement, aucunement destiné au canoë. Après son accident de la route il y a 20 ans, Abel Aber s’est d’abord tourné vers la boxe. Malgré son handicap, le sportif de haut niveau s’est épanoui en ce sens, forgeant l’admiration de ses concurrents par son abnégation et son mental à toute épreuve. C’est au travers d’une détection organisée par le Comité paralympique et sportif français en mai 2019 qu’Abel se met pour la première fois sur une pirogue. Le chemin parcouru depuis est admirable. Son titre de champion de France 2022 sur 200 mètres n’est qu’une des consécrations de son immense travail. Tout comme sa récente convocation en EDF.

Tout d’abord, félicitations. Que représente une convocation en EDF pour toi ?

Abel Aber : « Je suis extrêmement heureux. C’est avant tout le fruit d’un travail acharné. Cela récompense les efforts réalisés. Pour être sélectionné, il fallait faire un top 12, j’ai fait un top 3. Ensuite, si je performe lors de cette coupe du monde, j’aurai la chance de concourir au championnat du monde et d’Europe. C’est une parfaite occasion pour se confronter à l’excellence ».

Est-ce une surprise pour toi ?

A.A : « Disons que je me suis énormément investi pour y être. Je sais que je suis au niveau, que je n’ai volé ma place à personne. J’ai tout mis en place dans mon quotidien pour agir comme un athlète professionnel. Ce sont des actions qui demandent de la régularité et de la rigueur“.

La coupe du monde, du 11 au 14 mai prochain à Szeged, est le premier gros rendez-vous de la saison. Quels sont les objectifs ?

A.A : « On a l’objectif de faire, au minima, un top 6. D’un point de vue personnel, je vais faire une finale A, donc je vais aller chercher le top 8. Maintenant, il ne faut pas s’interdire de rêver, et regarder le podium.

Comment se déroule ta préparation ?

A.A : « Je me suis bien réaffuté. Je travaille environ 25 heures par semaine sur l’aérobique, le cardio, le foncier, l’hypertrophie et la coordination. La préparation en amont décide énormément des résultats finaux, il n’y a pas de secret. C’est quelque chose que je fais en totale autonomie, et une fois que je suis sélectionné, j’ai des stages de deux à trois semaines tous les mois. À partir de là, je suis encadré par Éric Le Leuch ( head coach de l’edf ), donc ça facilite ».

Quels sont les autres événements de la saison ?

A.A : « En dehors de ces stages, il y a le championnat d’Europe à Montemor lors du mois de juillet, puis le championnat du monde à Duisbourg en août, quelques jours avant la Coupe du Monde à Vaires-Sur-Marne. L’idée, à moins de 500 jours des Jeux-Paralympiques, c’est de réussir à se maintenir dans le haut niveau international lors de chaque sortie ».

Abel Aber ne minimise pas sa préparation pour atteindre ses objectifs. © Romain Bruneau

Ces jeux de 2024 seraient la consécration de ta carrière ..

A.A : « Quand je me lance dans ce sport en 2019, c’est l’objectif. C’est ce que je souhaitais atteindre. Aujourd’hui, j’attaque ma seconde saison à plein pot. Physiquement, je me sens bien. J’ai fait de la boxe pendant 15 ans, c’est une pratique qui m’a appris à faire des concessions, qui est une école de la vie sur l’adversité. Je ne me fixe pas de limite, et je pense que je peux pousser jusqu’au jeu de Los Angeles 2028 ».  

À côté de cette carrière, tu es médiateur et éducateur ..

A.A : « Oui, et j’en suis fier, puisque c’est un métier très honorable. Je suis médiateur et éducateur pour la mairie d’Epinal, dans les quartiers. J’encadre des sessions sportives auprès de différents publics en vue de les ramener vers les objectifs préétablis par les collectivités. Pour moi, c’est très important. Je milite pour que les jeunes pratiquent au maximum, tant pour leur bien-être physique, que mental. Le sport est une école de la vie, notamment ceux de combats. Ils t’apprennent l’humilité, le respect et le dépassement de soi ».

Comment arrives-tu à concilier ta carrière et ton métier ?

A.A : « Et bien, je suis chanceux depuis peu. J’ai demandé à la ville d’avoir un contrat aménagé, afin de voir s’ils me suivraient dans ce projet. Je dois infiniment remercier le maire Patrick Nardin, puisqu’il a accepté. Depuis janvier, j’ai un contrat pour m’entraîner, qui me réfère donc au statut « sportif de haut niveau ». Je suis classé au rang d’Élite, nous ne sommes que 4 dans le Grand-Est le possédant. Désormais, je dois me bouger pour trouver des partenaires et des mécénats, ce qui est motivant. C’est beaucoup d’investissement, mais lorsque je vois le monde derrière moi, je me dois de tout donner, et de ne jamais me satisfaire de mes prestations ».  

Que peut-on te souhaiter pour cette saison ?

A.A : « La santé, la motivation et la prospérité. Si je perds l’une de ces trois choses, alors je ne serais plus le même sportif (rire) ».

Menu
logo facebook logo instagram logo twitter logo linkedin