Marche Paris-Alsace : la nouvelle vie spinalienne d’Emmanuel Lassalle

Ex-conseiller principal d’éducation dans un collège vosgien, le marcheur Emmanuel Lassalle est devenu conseiller clientèle et formateur pour une grande marque d’articles de sport. Un changement profitable dans sa quête du prochain Paris – Alsace.
Emmanuel Lassalle, 12 mois après votre dernier Paris – Alsace, vous semblez être un nouvel homme. Changement professionnel, déménagement. Pourquoi un tel bouleversement ?
Emmanuel Lassalle – J’ai l’impression de réaliser, enfin, ce que je veux dans la vie. J’ai mis du temps à oser faire de la marche mais une fois que j’ai sauté le pas, j’ai pris mon pied. Tout comme dans le monde professionnel. J’ai fait le tour de ma précédente profession, j’ai osé changer et je m’éclate (rire).
Ce changement de vie résulte-t-il de votre abandon au dernier Paris – Alsace ?
E. L. – J’ai longtemps réfléchi à mes possibilités mais l’envie de marcher est encore plus forte. L’an dernier, j’ai simplement eu un gros coup de chaud. J’ai mal écouté mon corps, j’ai voulu poursuivre coûte que coûte… et je me suis écroulé à La Neuveville-sous-Châtenois. Je voulais repartir mais mes proches et le corps médical m’ont contraint à l’abandon, à raison. Aujourd’hui, je ne ferais plus la même erreur.
De poursuivre à tout prix ?
E. L. – Oui mais surtout de mal m’alimenter. Je mangeais trop, en peu de temps et mon corps a fait une mini-crise. Mais, j’ai trouvé ma solution, qui n’est peut-être pas adaptable à tout le monde : en course, je mange de tout en petite quantité, toutes les demi-heures.
Vous avez déjà remarqué des progrès grâce à cette technique ?
E. L. – J’ai passé quelques mois à trouver la solution en m’enfermant dans ma bulle. Et cette nouvelle gestion de mes ravitaillements est efficace puisque j’ai gagné près de 2 km/h.
C’est ce qui vous manquait pour remporter votre Paris – Alsace ?
E. L. – Là aussi mon état d’esprit a changé. Alors que l’an dernier je partais pour remporter l’épreuve après ma seconde place en 2014, cette année, je prends le départ comme un débutant et la victoire sera déjà de finir la course. Je suis un ” dur au mal ” et je ne suis pas inquiet suite à mes dernières contre-performances, dont mon abandon aux Championnats de France, au 100e kilomètre. On a validé une stratégie avec Jeanick Landormy, mon coach et s’il faut accélérer, on le fera. On va jouer au chat et à la souris avec le Russe Dimitri Osipov et je serai le chat (rire).
La fédération russe est suspendue pour dopages. Sera-t-il au départ ?
E. L. – Oui, il n’a jamais été soutenu par sa fédération. Il n’est pas concerné par cette sanction et sera bel et bien au départ.
Pourquoi avez-vous quitté Lamarche pour Épinal ?
E. L. – Professionnellement, c’était plus pratique d’habiter Épinal. De plus, je découvre un terrain de jeu fantastique pour la pratique de la marche. Alors qu’à Lamarche, je me faisais klaxonner par les voitures, à Épinal, j’emprunte le parcours au départ du Port, direction Bouzey ou Thaon-les-Vosges, en toute tranquillité. C’est parfait.
Que pensez-vous du Paris – Alsace 2016 ?
E. L. – La partie vosgienne sera encore la plus difficile. J’aurai certainement de l’appréhension en passant à l’endroit de mon dernier abandon mais j’accélérerai pour lui faire pied de nez. Pour faire une performance, il faudra être dans le coup à l’arrivée à Épinal. Et quoi qu’il arrive, cette année, je veux voir Ribeauvillé.
Paris – Alsace
Du 1er au 4 juin
Infos et parcours détaillé : =http://www.marche-mythique.org/accueil.html]www.marche-mythique.org