Le Spinalien Dimitri Compas a le viseur braqué sur les J.O. de Tokyo

Récent champion du monde de ball-trap, le Spinalien Dimitri Compas estime qu’il a une chance de se qualifier pour les prochains Jeux Olympiques. Il présente sa discipline ancestrale et dégaine ses atouts pour réussir ses objectifs.
Pantalon beige, chemise à carreaux, et petites lunettes sur le nez. À première vue, Dimitri Compas a le profil du gendre idéal et non celui d’un tireur d’élite. Mais, ce passionné d’armes à feu de 39 ans, n’a pas usurpé son titre de champion du monde de ball-trap glané au Maroc, en septembre dernier.
Dimitri Compas est un tireur fin, qui allie rapidité et adresse. ” Le ball-trap est différent du tir classique qui est statique, où on cherche la précision pure. Le tir aux pigeons nécessite de la précision et de la rapidité pour intercepter une petite cible de 12 cm, qui sort à près de 200 km/h. On a deux essais par tir pour anticiper sa trajectoire “, explique le champion spinalien.
Mais le ball-trap qu’est-ce que c’est ? ” Originellement, on tirait sur des animaux. Cela a été jugé trop violent, alors les cibles vivantes ont été remplacées par des assiettes en argile. Armé d’un fusil calibre 12, le but est de réussir à détruire ces cibles qui s’envolent. Il y a 8 séries de 20 plateaux, qui partent toutes les 10 secondes, sachant qu’un plateau cassé vaut 1 point “, précise Dimitri Compas.
Fils d’un armurier spinalien, l’homme a découvert la discipline très jeune. ” Mon père tenait un stand de ball-trap et j’ai commencé à 8 ans, se souvient-il. À 13 ans, je suis devenu champion de France junior et j’ai eu envie d’effectuer mes premières sorties internationales. “
194 tirs réussis sur 200
Des performances qui lui offriront la possibilité de représenter la France lors des Championnats d’Europe et du Monde. Champion de France senior en 1996, Dimitri Compas réussira à atteindre plusieurs tops 10 internationaux avant de décrocher une 3e place dans les années 2000.
Son activité d’armurier dans la boutique familiale l’obligera à prendre du recul sur la discipline. Mais ” cette année, je m’entraînais bien et j’ai fait les présélections en équipe de France. Je termine 6e et les sélectionneurs n’ont retenu que les 5 premiers pour les Championnats d’Europe. Seulement, j’ai obtenu la seconde place des Championnats de France, qui m’a ouvert les portes des mondiaux de Marrakech. Une compétition réussie puisque je suis devenu Maitre tireur avec 194 tirs réussis sur 200. J’ai décroché la 10e place en individuel et le titre mondial par équipe “, explique-t-il avec fierté.
Un sacre apprécié au sein de la Fédération Française de Ball-Trap, puisqu'” on sort d’une olympiade blanche à Rio “. Logiquement, le Vosgien sait qu’il peut postuler aux prochains Jeux Olympiques de Tokyo (Japon) en 2020.
” Ça peut devenir un objectif si je poursuis régulièrement mes entraînements et si je suis dans une condition mentale optimale. Je vois que je réussis à avoir le même niveau que ceux qui s’entraînent 5 fois par semaine donc c’est encourageant “.
Avec 30 ans d’expérience, Dimitri Compas sait qu’il ne serait pas aussi compétitif s’il avait débuté plus tardivement. ” Je remarque qu’il y a de plus en plus de pratiquants, jeunes et moins jeunes, dans les clubs proches de Vittel, Nancy ou Cernay. J’encourage à découvrir la discipline car on peut devenir autonome en quelques heures et ça pourrait susciter quelques vocations “, conclut celui qui vise un podium international chaque année.