La capoeira « plus qu’un sport, un art »

Pratiquant de capoeira depuis dix ans, Jacques Grondahl fait profiter de son expérience depuis 2011, au sein de l’association qu’il préside à Épinal: Capoeira Angola. Découverte d’une discipline à mi-chemin entre la danse et les arts martiaux.
Un tam-tam africain et un lecteur de musique portable à la main, Jacques Grondahl arrive pour le second cours de cette rentrée 2014. Deux élèves sont présents dans la salle de spectacle du quartier du Plateau de la justice d’Epinal, proche du centre-social. Rapidement rejoints par cinq, puis huit autres, avides de découvrir cette discipline ou simplement de reprendre cette passion débutée lors de la création du club en 2012.
” La capoeira est un art qui permet de faire ressortir ses sentiments. Certains ont plus de mal que d’autres à se lâcher mais tous finissent par passer un bon moment et au bout de trois mois, tout le monde acquiert un niveau qui permet de rivaliser avec les autres “, affirme le jeune président de l’association. Débutants comme confirmés, tous sont les bienvenus et aucun ne se sent rejeté.
Avec 50 % de nouvelles recrues pour cette seconde session d’entraînement de l’année, Jacques Grondahl qui assure la bonne tenue des cours semble satisfait de constater que ” la présence du club au forum des associations porte ses fruits “.
Après un court accueil, c’est au son des rythmes et chants africains que débutent les premiers gestes de préparation. ” Les débutants en arrière pour voir les gestes des habitués, on commence par un Ginga “, lance l’instructeur.
Et les capoeiristes en herbe débutent le cours par des mouvements lents de base qui peuvent s’apparenter à une attitude de garde pour un boxeur. Bras en mouvement pour contrer une éventuelle attaque, le corps se balance constamment de gauche à droite en plaçant à tour de rôle le pied droit, puis gauche, en avant.
” Le principe est de se laisser envahir par la musique. La base de la capoeira, c’est le rythme “, lance le passionné.
Plus qu’un sport, cet art est issu des cultures afro-brésiliennes. ” Il est revendiqué par les Angolais qui avaient été colonisés par les Brésiliens et déportés par leurs colons. ” Pratique reconnue comme un jeu ou une danse autorisée, la capoeira est rapidement devenue une forme de rébellion pour s’entraîner au combat contre la société esclavagiste. Un temps interdite, la discipline s’est démocratisée lors de l’abolition officielle de l’esclavage au Brésil en 1888, jusqu’à devenir plus tard un sport national.
” Pour moi, la capoeira est un jeu qui aide à retrouver sa place par rapport aux autres grâce à l’expression corporelle, en se passant de l’aspect mental. Les meilleurs maîtres capoeiristes peuvent affronter un adversaire, sans même lui jeter un regard “, souligne Jacque Grondahl.
Pratiqué en binôme, cet art oblige à simuler des coups sans jamais les porter à son adversaire. Tout en souplesse, les deux spécialistes se font face en tentant d’esquiver les coups, tout en surenchérissant la bataille.
” L’astuce est de savoir déjouer les assauts de l’adversaire en le feintant et en démontrant aux spectateurs que le geste est remarquable “, distille le président en alternant les figures sur une main, les jambes en l’air et toujours au rythme des sons africains. Un véritable voyage à l’écoute de son corps.
Entraînement de Capoeira les mercredis de 20h à 22h.
Renseignements : =http://club.quomodo.com/capoeira_angola_vosges/accueil.html]http://club.quomodo.com