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« Je ne veux pas seulement me qualifier pour les Jeux » Antoine Marc, le champion Vosgien de natation

Le 05 novembre 2023 par Stéphane Magnoux
© Après ses premiers Mondiaux seniors au Japon l’été dernier, le Spinalien Antoine Marc rêve d’une qualification pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Pour y parvenir, il devra nager au niveau de son record sur 200 m brasse, soit 2’09’’68.

Formé au CN Épinal avant de poursuivre sa progression en Alsace, au Mulhouse ON, le Vosgien Antoine Marc a disputé ses premiers Mondiaux seniors l’été dernier à Fukuoka au Japon. Demi-finaliste sur 200 m brasse, le jeune homme de 23 ans a les Jeux olympiques de Paris 2024 dans le viseur.

Que représente cette première participation aux championnats du monde l’été dernier ?

J’étais content de la valider. Cela fait des années que je m’entraîne pour ça, mais après ma qualification aux championnats de France, je voulais confirmer ma performance aux Mondiaux. J’avais à cœur de bien figurer et d’atteindre les demi-finales du 200 m brasse. C’est ce que j’ai réussi.

Par rapport à ce que vous aviez connu avant, la pression était-elle plus importante au Japon ?

Je ne pense pas. Le billet était déjà validé, c’étaient mes premiers Mondiaux et je n’étais pas connu. Il y avait moins de pression que sur un championnat de France où je me classe parmi les premiers depuis plusieurs années et où je suis attendu. Aux championnats du monde, la pression, je me la suis mise moi-même en voulant bien figurer.

Vous avez atteint votre objectif, mais avec le recul, avez-vous des regrets ?

Il y a pas mal de choses que j’aurais pu mieux faire, mais je n’ai pas de regrets. C’étaient mes premiers Mondiaux, donc il y avait une part de découverte. J’ai beaucoup appris. J’ai donné le maximum et ma prestation était globalement bonne. J’ai tout analysé. Je suis reparti cette saison avec des pistes de travail et des améliorations pour l’entraînement. Ce sont surtout les parties techniques comme le départ, les coulées et les virages. J’ai constaté que j’avais pas mal de retard par rapport aux nageurs de niveau mondial.

Pour participer aux Jeux de Paris 2024, quelles conditions devrez-vous remplir ?

Il y aura un temps à réaliser lors des championnats de France de Chartres en juin. Il est de 2’09’’68 sur 200 m brasse. C’est le chrono, au centième près, que j’avais réalisé aux derniers championnats de France, à Rennes, pour me qualifier aux Mondiaux de Fukuoka.

« Quand les gens savent que tu es sportif de haut niveau, ils te parlent tout de suite des Jeux. »

Antoine Marc

On est à moins de 300 jours de la cérémonie d’ouverture. Sentez-vous l’engouement monter ?

Les Jeux, on m’en parlait déjà beaucoup avant. Quand les gens savent que tu es sportif de haut niveau, ils te parlent tout de suite des Jeux. C’est une grande compétition que tout le monde connaît et aime suivre. Après ma participation aux championnats du monde, on me demande encore plus si je suis déjà qualifié. Cela ne me rajoute pas de stress. J’ai abordé cette saison comme les précédentes. Je me concentre sur ce que je fais à l’entraînement avec l’envie de progresser par rapport à l’année d’avant. Je veux sortir le meilleur temps possible et voir où cela m’emmène. Les Jeux sont forcément un objectif, mais je ne veux pas seulement me qualifier. Je veux faire mieux que la saison passée. La suite, ce serait une finale mondiale, donc aux Jeux. Je me concentre là-dessus.


Parti très tôt à Mulhouse, à l’âge de 14 ans,
Antoine Marc a été récompensé de ses sacrifices et son travail par une
première sélection aux Mondiaux seniors mais il en veut plus.

Bio
express

Antoine Marc

> Naissance à Épinal le 21 mars 2002

> Taille : 1,80 m ; poids : 70 kilos

> Licencié au Mulhouse ON depuis 2014 après avoir été formé au CN Épinal

> Demi-finaliste des championnats
du monde 2023 sur 200 m brasse

> Champion de France sur 200 m brasse
en 2019 (2ᵉ en 2018, 2021, 2022 et 2023)

Vous vivez à Mulhouse depuis 2014. Dans l’intervalle, il y a eu les Jeux de 2016 puis de 2020, disputés en 2021. Qu’aviez-vous en tête quand vos camarades de club disputaient les épreuves olympiques ?

En 2016, je n’avais que 16 ans, donc j’étais trop jeune pour y aller. Je regardais cela de loin, mais comme tous les sportifs, cette compétition m’a toujours fait rêver. Comme les championnats du monde. J’espérais pouvoir prétendre à ce niveau un jour. En 2021, il n’y avait pas de qualifié français sur 200 m brasse. J’aurais pu y prétendre mais je n’avais pas réussi tout ce que j’ai fait l’année dernière. J’étais moins bon. On sortait du Covid et j’étais dans une période délicate. Je manquais de régularité. J’ai corrigé ces problèmes et ça a payé. J’espère que ce sera pour moi l’année prochaine.

Si on résume, il va falloir oublier les vacances dans les mois qui viennent !

J’aurai quelques jours de vacances fin décembre. Cela marquera la fin de la première partie de saison. Je vais nager en petit bassin jusqu’à fin novembre. Début décembre, il y aura une première compétition en grand bassin. C’est comme si ça allait lancer la saison car les Jeux olympiques seront en grand bassin. Après mes jours de repos fin décembre, je recommencerai dès le 3 janvier avec un stage de l’équipe de France. Je pense qu’il n’y aura plus de vacances avant un moment ! Une saison, ça passe extrêmement vite.

Une locomotive nommée
Léon Marchand

De deux ans le cadet d’Antoine Marc, Léon Marchand est la nouvelle star de la natation mondiale. Aux Mondiaux en juillet, l’athlète de 21 ans a explosé les compteurs : médailles d’or sur 200 m papillon, 200 m 4 nages et 400 m 4 nages. Sur ce dernier format, il a battu le record du monde en 4’02’’50. Le Spinalien ne tarit pas d’éloges sur son camarade : « Son exploit sur 400 m 4 nages aux Mondiaux, c’était le premier jour de compétition. Il a lancé toute l’équipe de France. Avoir un nageur comme Léon dans l’équipe, cela motive encore plus pour tout donner et y arriver. » Aux championnats de France de Rennes en juin, malgré un nouveau record personnel (2’09’’68) sur 200 m brasse, Antoine Marc n’avait rien pu faire en finale. Léon Marchand avait bouclé la distance en 2’06’’59, soit le nouveau record de France. « Il y a quelques années, je le battais encore puis il a eu une courbe de progression extraordinaire. C’est le meilleur nageur du monde et il nous tire vers le haut. J’essaie de m’accrocher et pourquoi pas essayer de le battre ! », lâche Antoine Marc.

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