Biathlon : le Bassurois Florent Claude s’offre le titre mondial des championnats d’été
En pleine préparation de la saison hivernale qui s’ouvrira dans quelques mois, le biathlète originaire de Basse-sur-le-Rupt, Florent Claude, frère aîné de Fabien et d’Émilien, internationaux français, vient de décrocher le titre de champion du monde d’été. Sous les couleurs de la Belgique depuis 2017, il s’offre une victoire prestigieuse, de bon augure avant la saison hivernale, qu’il peut aborder avec ambition. Rencontre avec un athlète forcément fier de sa performance !
Florent, félicitations pour votre succès et votre titre de champion du monde en sprint, décrochés samedi 26 août. Ces Championnats du monde de biathlon d’été étaient-ils un objectif en soi ?
Tout d’abord, ça fait très plaisir d’obtenir une telle victoire (rire). Ce n’était pas spécialement un objectif comme je peux en avoir pour la saison hivernale. Je n’ai pas axé ma préparation estivale sur ce rendez-vous mais je l’avais tout de même dans un coin de ma tête, afin de ne pas arriver cuit sur ces championnats. Je voulais réaliser une bonne performance, tout de même.
Comment avez-vous préparé ce rendez-vous ?
Je n’ai rien changé de particulier. Il n’y a que sur mes 2 dernières semaines où j’ai adapté ma charge d’entraînement pour arriver frais sur ces derniers jours. Je voulais être compétitif car il y a pas mal de nations et compétiteurs qui arrivent prêts. Mois aussi, je suis un compétiteur et il est hors de question que je m’aligne au départ pour ne pas avoir envie de donner le meilleur. Je savais que je n’étais pas dans ma forme optimale de la saison, qui est prévue pour la saison hivernale, mais j’avais les armes pour jouer les premiers rôles. Après, quand ça se passe comme samedi, c’est sympa (rire) ! J’étais bien sur les skis et le tir était là.
Pouvez-vous revenir sur votre sprint de samedi qui vous permet de décrocher l’or ?
Le plan était de partir avec un bon rythme, sans se mettre dans le rouge car le profil de la course était montant sur les premiers kilomètres. Je suis donc parti prudemment et j’ai accéléré dans la fin du premier tour. Je savais que ça passait par une bonne série au tir, pour avoir une chance de viser une médaille. Et j’ai bien assuré aux tirs debout puisque je réalise un 10/10. Sur la suite de la course, les sensations à ski étaient bonnes et j’ai lâché les chevaux au 3e tour. J’avais le dossard 18 et le concurrent devant moi, qui portait le 17, faisait également une bonne course, notamment aux tirs. Je me suis donc logiquement dit qu’il fallait le rattraper pour faire un bon résultat. Ça m’a motivé et c’est ce qu’il s’est passé. J’ai géré ma fin de course comme ça, en accélérant.
Cette performance est avant tout une excellente préparation pour la saison estivale. Peut-on dire que ce résultat est de bon augure pour la saison ?
C’est sûr que c’est une excellente préparation car elle permet de jauger son niveau par rapport aux autres, car nous n’avons pas beaucoup de courses en été pour le faire. Donc oui, je suis rassuré et content car c’est un titre de champion du monde, tout de même. C’est important lorsqu’on regarde mon palmarès !
Comment était le niveau ?
Ce championnat du monde prend de l’ampleur et je pense que dans quelques saisons, il deviendra un objectif dans l’été de tous les biathlètes. Outre ma victoire, cette expérience me permet d’avoir des repaires solides pour ma prochaine saison. L’été, les préparations sont difficiles car nous n’avons que très rarement l’occasion de nous mesurer avec les autres. Moi, j’ai la chance de m’entraîner une partie de la saison avec mes frères. Mais, cette compétition est un vrai test grandeurs nature, qui m’apporte des infos sur mon comportement physique, sur les 3 jours de courses. Ma victoire me montre que mon travail paye et que je suis dans le vrai.
Pourquoi ne voit-on pas les Norvégiens, les Allemands ou les Français ?
Elle n’est pas encore suffisamment considérée par les grandes nations et c’est vrai que les nations d’Europe de l’Est aiment y participer. Mais, à l’avenir, je suis persuadé que cette épreuve va devenir indispensable pour performer en hiver. IBU (l’Union internationale de biathlon, ndlr) veut mettre ça en place. D’ailleurs, depuis l’an dernier, les Suédois ne manquent pas le rendez-vous. Ça reste un championnat du monde avec des titres et des médailles donc c’est pas mal.
Clin d’œil à la Belgique, votre victoire permet-elle d’apporter le premier titre mondial pour les Belges ?
Non, c’est le deuxième titre mondial après celui de Michael Reusch, qui avait gagné la poursuite, il y a quelques années. Par contre, c’est moi qui ai le plus de médaille aujourd’hui car j’en possède une en or, une en argent et une en bronze (rire).
Quels objectifs vous lancez-vous pour la saison hivernale prochaine ?
Être le plus régulier possible et poursuivre ma progression constante depuis 2 ans. J’ai envie d’être mieux classés au général que l’an dernier et m’offrir davantage de top 10, voir mieux, ou encore faire une cérémonie des fleurs (récompense des 6 meilleurs de chaque courses, ndlr).
Quel est votre programme désormais ?
Je poursuis encore quelques jours ma préparation, avant une coupure de 4-5 jours en septembre, qui marque la fin de cette préparation et annonce un travail plus intensif en septembre. Ma prochaine course sera le Summer Tour d’Arçon (Doubs), que je ferai après un stage à près un stage à Font Romeu. C’est important de finir le stage par des courses et d’arriver prêt pour la première coupe du monde fin novembre.