Biathlon : La Bressaude Amandine Mengin est revenue dans le match !
« Ce ne sont pas des courses où tu programmes d’être au top. C’est avant tout l’occasion de remettre un dossard. » Hormis tester sa forme, la Bressaude Amandine Mengin, 20 ans depuis début octobre, n’avait pas d’ambition particulière au départ des championnats de France d’été à Arçon (Doubs) les 19 et 20 octobre. Elle en est repartie avec les titres du sprint et de la poursuite chez les U22. Mieux : la jeune femme s’est placée à deux reprises à la sixième place du classement scratch devant de nombreuses habituées de la Coupe du monde ou de son antichambre, l’IBU Cup. Un retour au premier plan bienvenu pour celle dont le potentiel n’a jamais été remis en cause malgré des saisons passées difficiles.
« Physiquement, je sens que j’ai progressé. Avoir intégré l’Elite Vosges Ski Team m’a aidé dans ce sens. » Elle fait référence au groupe postbac mis en place par le comité régional pour les biathlètes et fondeurs qui n’ont pas intégré le système fédéral mais comptent rattraper le bon wagon. Parfois vacillant, le mental d’Amandine Mengin est désormais au diapason de ses qualités sur les skis et au pas de tir. « Depuis plusieurs années, je travaille avec Quentin Fouchet, un préparateur mental. Il était venu au lycée de la Haie-Griselle de Gérardmer quand j’y étais encore et j’avais apprécié sa façon de voir les choses. Auparavant, j’avais tendance à me mettre trop de pression au tir. »
Les épreuves internationales dans le viseur
Elle fait partie de ces athlètes qui ont besoin de plus de temps que d’autres pour éclore. Lou Jeanmonnot-Laurent, l’un de ses modèles, est de cette caste. La Jurassienne a longtemps attendu son heure pour monter en Coupe du monde. Une fois la porte ouverte, elle l’a fermée à double tour, au point de finir la saison passée au deuxième rang mondial derrière l’Italienne Lisa Vittozzi. C’est l’un des exemples à suivre pour la Bressaude qui a la chance ou la malchance, selon le point de vue, de défendre les couleurs de la nation qui compte le plus de biathlètes de talent. « La densité de bonnes biathlètes en France, c’est un truc de fou ! On est la nation la plus forte. Dès qu’une Française monte en Coupe du monde, elle est tout de suite performante mais il faut arriver à se frayer un chemin jusque-là ! »
Depuis le Festival olympique de la Jeunesse européenne à Vuokatti (Finlande) en mars 2022, Amandine Mengin n’a pas eu l’heur d’évoluer hors des frontières de l’Hexagone. Au pays du père Noël, elle avait décroché deux médailles : l’or sur le relais mixte et le bronze sur l’individuel avec un 20/20 à la carabine. Devant elle, la Vosgienne avait la Slovène Lena Repinc et la Suédoise Sara Andersson, d’un an ses aînées. La première compte déjà 31 départs en Coupe du monde avec comme meilleure performance une 30e place sur le sprint de Nové Město (République tchèque) en février 2024. La seconde a participé à 12 épreuves à ce niveau et était notamment 16ᵉ du sprint de Ruhpolding (Allemagne) en début d’année. Avant d’en arriver là, il y a des étapes à franchir pour la jeune femme qui vise déjà une sélection en Junior Cup, le circuit international de sa catégorie, voire des apparitions en IBU Cup dans les mois à venir.
Dans le dur une bonne partie de l’hiver passé, Amandine Mengin avait entrevu la lumière dans la dernière ligne droite. « J’étais passée proche d’une sélection pour les championnats du monde juniors. J’étais la cinquième et donc la première qui n’était pas montée dans l’avion ! » Oubliée du système fédéral jusque-là et victime de la suppression des équipes de France juniors comme une bonne partie des athlètes de sa génération, Amandine Mengin est loin d’avoir dit son dernier mot à haut niveau.