Antoine Leclerc : « Je deviens le second pilote français de Bentley »

Interview exclusive. Le pilote Grand Tourisme vosgien, Antoine Leclerc, voit sa saison 2013 récompensée. Après avoir piloté pour l’écurie McLaren, le Spinalien devient pilote officiel pour Bentley pour la saison 2014.
Antoine Leclerc, après une saison correcte avec l’écurie McLaren de Art GP en championnat Blancpain de Grand Tourisme, vous venez de vous engager avec la prestigieuse écurie britannique de Bentley. Quelle est votre sentiment à quelques semaines du premier Grand Prix de Monza ?
A. L. – C’est une énorme satisfaction de signer pour un an, plus une autre année en option, pour cette écurie exceptionnelle qui fait son retour en Grand Tourisme. De plus, je deviens pilote officiel pour Bentley. Ce qui veut dire que je vais représenter la marque tout au long de l’année partout dans le monde. C’est une belle reconnaissance pour le travail que j’ai effectué depuis de nombreuses années et surtout les bons résultats de l’an dernier malgré les soucis de fiabilité que nous avions rencontré. Je suis d’autant plus fier que je deviens le second pilote ” Bentley boys ” français de l’histoire de cette écurie, après Jean Chassagne en 1920.
Comment se sont nouées les négociations entre vous et cette team prestigieuse ?
A. L. – Après ma saison difficile mais correcte avec McLaren, les dirigeants étaient dans l’expectative avant d’embrayer sur cette seconde année car les résultats de la marque en Formule 1 n’avaient pas répondu aux attentes. Libre de tout engagement contractuel avec eux, je pouvais négocier avec toutes les autres écuries et Bentley m’a contacté. Ils avaient établi une short-list de 5 ou 6 pilotes dont moi. Ils m’ont convié à faire des essais sur le circuit Paul Ricard du Castelet, les 11 et 12 mars, en me présentant la voiture et leur projet. Et, il y a quelques jours, ils m’ont contacté pour me confirmer qu’ils m’offraient une place pour piloter l’une de leur deux Bentley Continentale GT3 flambant neuves qui seront alignées sur l’ensemble des courses Blancpain Endurance Series.
Quel est le palmarès de l’écurie Bentley ?
A. L. – Elle dispose d’une longue histoire dans les épreuves d’endurance, sur circuit. Le constructeur a remporté à six reprises les 24Heures du Mans, cinq dans les années 1920 et son dernier succès remonte à 2003, au nez et à la barbe d’Audi. À l’issue de cette ultime victoire, ils ont décidé de se retirer des compétitions. Ils font leur retour en circuit cette année et j’ai la chance de faire partie des six pilotes retenus pour cette nouvelle aventure.
Qui sont les autres pilotes qui porteront les couleurs Bentley à vos côtés ?
A. L. – Bentley présentera deux voitures de trois pilotes. La première sera composée de pilotes qui ont participé aux 12 Heures d’Abu Dhabi : Andy Meyrick, Steven Kane et Guy Smith (britanniques). Et je piloterai la seconde en compagnie de l’ancien pilote belge de Formule 1, Jérôme d’Ambrosio et de Duncan Tappy (Anglais). Un baquet qui aura des consonances francophone (rire).
C’est le retour de Bentley en compétition, il doit y avoir une réelle incertitude sur la compétitivité des voitures ?
A. L. – Oui et non. Bentley a mis les moyens pour réussir à offrir des véhicules compétitifs. Malgré tout, il va falloir que tous les pilotes s’acclimatent rapidement à la voiture et qu’elle confirme sa fiabilité et sa rapidité en course. C’est un beau challenge qui nous attend et je pense que nous avons les moyens de performer rapidement.
Quel est votre programme cette année ?
A. L. – J’ai rendez-vous le 4 avril sur le circuit de Silverstone (Nord de Londres) pour effectuer les premiers roulages de la voiture qui sortira tout juste de l’usine. Ensuite, premier Grand-Prix de la saison à Monza (12 et 13 avril). Un super souvenir puisque j’avais décroché la seconde place avec McLaren en 2013. Nous enchaînerons par Silverstone (24 et 25 mai), le Castelet (28 et 29 juin), les 24 Heures de Spa en Belgique (26 et 27 juillet) sur mon circuit préféré, avant les 1 000 km du Nürburgring en Allemagne (20 et 21 septembre), une course mythique dont j’ai gravi le podium l’an dernier.
Quels sont les objectifs ?
A. L. – Stabiliser la voiture et la rendre la plus fiable possible. Personnellement, je vise un coup lors des 24 Heures de Spa. Les simulations réalisées cet hiver pendant 24 et 30 Heures ont montré que la voiture était déjà fiable donc pourquoi pas réaliser une bonne première année.