La Turquie, invitée d’honneur du FIG dans les Vosges
La géo à l’école vous aimiez ? Si c’est le cas la suite va vous plaire, sinon prenez tout de même la peine de redécouvrir une discipline pas si bornée que ça.
Le Festival International de Géographie (FIG) est un rendez-vous phare en France et sur toute la planète, puisque 50 000 festivaliers se bousculent à ses 350 conférences. Il a lieu pour la 23ème fois du jeudi 11 octobre au dimanche 14 octobre 2012 à Saint-Dié-des-Vosges.
” Le FIG ce n’est pas un cénacle de savants, mais un point de connexion avec un grand et large public. Il faut pour cela en féliciter les Vosges. ” Par ces quelques mots généreux, Jean-François Colosimo, président du Centre national du livre à Paris, a levé le voile sur la 23ème édition du Festival International de Géographie. A ses côtés, Christian Pierret, ancien ministre et actuel maire de Saint-Dié-des-Vosges n’a pas hésité à utiliser la brosse à reluire pour dire l’importance du festival et ses retombées à Saint-Dié : ” Ce festival étonne : comment une ville perdue en Lorraine a la capacité de réunir 50 000 personnes autour de thèmes d’actualité ? ” a t-il plaisanté avant d’ajouter : ” Souvent imité, mais jamais égalé ! ” Et d’aligner les chiffres vertigineux de 350 conférences, 50 000 visiteurs, pour un budget de 500 000 euros financés à 50% sur des fonds privés.
Parmi les nouveautés de cette édition, la mise en place des boutiques du FIG avec une collection de produits bien-être et culinaires. Côté web, le FIG se dote enfin d’un site internet officiel à consulter dès à présent. C’est Mireille Delmas-Marty, membre du Haut Conseil de la science et de la technologie, qui est la présidente de cette édition et Régine Desforges, écrivain, en sera le grand témoin.
Ne pas ennuyer le public
Christian Pierret a de quoi être fier du festival qu’il a lui-même créé en 1990, devenu depuis un phare sur la scène internationale qui réussit le challenge de réunir la crème intellectuelle des chercheurs et géographes sans jamais ennuyer le public, pour une matière qui a bien failli disparaître de l’enseignement public il y a quelques années. ” On avait alors voulu fondre la géographie dans un mix fade de sciences sociales “, précise Jean-Robert Pitte, président de l’ADFIG.
Cette année, le pays retenu est la Turquie, ” véritable pont entre l’Orient et l’Europe, puissance de l’Otan, présent au G20, ce pays a un rôle clef dans les rapports internationaux avec l’Iran et la Syrie. Avec 4 % de croissance et 75 millions d’habitants (contre 13 millions au début du 20ème siècle, ndlr) la Turquie est une véritable éruption dans le monde méditerranéen. “, estimait Christian Pierret qui a dit son attachement à l’intégration de la Turquie dans l’Union européenne.
Le chercheur au CNRS Stéphane de Tapia, spécialiste de la Turquie, a en charge de superviser les débats qui ne manqueront pas d’être animé notamment sur l’Arménie ou la situation des Kurdes : ” On répondra de la façon la plus dépassionnée et la plus scientifique possible “, prévient-il.
Le thème choisi cette année est ” Les facettes du paysage : nature, culture, économie “. Une façon de rappeler l’importance du paysage dans l’analyse géographique. Un exemple avec la question des énergies puisque éoliennes, barrages, mines de charbon ou centrales nucléaires sont au coeur de nombreuses polémiques de modification et de transformation du paysage.
Marqué par de nombreux prix dont le prix Vautrin Lud qui fait figure pour certains scientifiques de prix Nobel de la géographie (car celui-ci n’existe pas dans l’ordre des prix Nobel), du prix Ptolémée, du prix littéraire Amerigo Vespucci et du prix des thèses.
Les Etats-Unis baptisés à Saint-Dié en 1507
Trois salons se tiennent traditionnellement et conjointement au festival : le salon de la gastronomie, de la géomatique et du livre.
Une nouvelle fois, Saint-Dié-des-Vosges se donne une belle occasion de se rendre visible sur la carte du monde. C’est ici que pour la première fois en 1507 le terme America fut utilisé pour dénommer le nouveau monde découvert par Christophe Colomb.
Sur la photo : Ce matin à Paris, de gauche à droite, Jean-Robert Pitte, président du FIG, Jean-François Colosimo, président du Centre National du Livre et Christian Pierret, ancien ministre et maire de Saint-Dié-des-Vosges