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La longue histoire des Hautes-Mynes du Thillot

Le 24 avril 2015 par Bruno Veillon

Les Hautes-Mynes du Thillot sont un site classé monument historique à visiter en famille. Un patrimoine au long passé, car les premiers mineurs ont débuté à y chercher le cuivre dès le XVIe siècle.

De la moitié du XVIe siècle jusqu’en 1761, le minerai était ici arraché à la pierre. C’est le sulfure de cuivre (mélange de cuivre et de soufre) qui intéressait les connaisseurs : fondu en lingot à Saint-Maurice-sur-Moselle, il était ensuite transporté à Nancy chez les Ducs de Lorraine, où il était poinçonné pour faire la monnaie, ainsi qu’ allié à l’étain pour réaliser le bronze nécessaire à la fabrication de canons et arquebuses, ustensiles ménagers, cloches…
Explications avec Philippe Poisson, directeur du site, et Sébastien George, assistant principal de conservation. 

100% Vosges – Le métier de mineur n’était vraiment pas facile…
Philippe Poisson – C’est vrai, même si on est très loin de l’image de la mine de charbon de Zola dans Germinal. Le métier de mineur était envié, il avait de nombreux avantages : exemption d’impôts et de taxes, bons salaires, dispense du service militaire, système judiciaire spécifique… certains mineurs ont même été anoblis et sont montés dans leur hiérarchie.

Sébastien George – Les mineurs étaient également prioritaire au marché du village  : l’ouverture des ventes leur était réservée pendant une heure. Ce qui leur permettait d’acheter les meilleurs produits avant les autres villageois !

Ces mineurs étaient Vosgiens ?

SG – Les premiers mineurs sont arrivés d’Europe centrale, des régions de Saxe, de Bohême et du Tyrol. Puis vers la moitié du XVIIe, on retrouve la trace de Vosgiens dans les registres paroissiaux. Ces mineurs ont fondé une communauté et vivaient sur le site dans des cabanes en bois, entourées d’un lopin de terre et de quelques animaux. C’était un milieu rural retiré, il fallait pouvoir se nourrir.

À quel âge commençaient-ils à travailler ?

PP – On pense qu’ils descendaient dans la mine vers 16-17 ans, jusqu’à l’âge de 
50 ans, même si nous n’avons pas beaucoup de documents pour l’attester. Vers 
35 ans, un mineur était déjà très expérimenté et au sommet de son savoir-faire. Ils travaillaient de 4h du matin à midi. Ils mangeaient au fond de la mine, et n’en sortaient pas de la journée.

La mine provoquait des maladies particulières ?

PP – Il y avait une maladie liée à la radioactivité du granite : les mineurs subissaient des concentrations importantes à la longue liées au radon qui s’échappe de l’uranium présent dans le granite. Ils souffraient de maladies pulmonaires. Une partie de la mine (non-accessible au public) est d’ailleurs en attente d’un aérage pour diminuer la concentration des gaz nocifs.

Comment est né le regain d’intérêt pour cette mine ?

SG – Dans les années 1980, une équipe d’archéologues bénévoles de l’association SESAM a entrepris des fouilles et à trouvé des traces de l’activité minière, dont l’histoire était restée ancrée en partie dans la mémoire collective. Le site a ouvert au public en juillet 1997 après des travaux de sécurisation.

Ce site est unique dans les Vosges ?

PP – Le département compte de nombreux sites miniers, plus de vingt mines ont été ouvertes à partir de 1550. On a extrait de l’argent, du fer, du cuivre… Tout a été trouvé sauf de l’or et de l’étain ! Le site du Thillot est le plus grand en son genre conservé dans les Vosges.

=https://www.centpourcent-vosges.fr/culture/terroir/a-la-decouverte-des-hautes-mynes-du-thillot-a3206.html]Retrouvez toutes les infos pratiques sur les Hautes-Mynes en cliquant ici

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