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À la découverte des Hautes-Mynes du Thillot

Le 14 avril 2015 par Bruno Veillon

Une idée d’excursion pour un prochain week-end ? Le Thillot abrite des mines de cuivre en activité pendant deux siècles, à explorer toute l’année en compagnie des guides spécialisés. Une sortie que l’on vous fait découvrir cette semaine.

Casque et lampe frontale sur la tête, bonnes chaussures aux pieds et imperméable de rigueur : vous voilà prêt pour aller vous enfoncer dans les Hautes-Mynes du Thillot. Bienvenue dans les mines de cuivre des Ducs de Lorraine ! Ici jusqu’à 130 mineurs ont extrait le minerai à coup de “pointerolles” (petit pic emmanché) et de poudre noire dans le dur granite vosgien. Féru d’histoire ou aventurier des profondeurs de la Terre, vous allez forcément trouver ici de quoi nourrir votre imaginaire !

Avant de descendre dans les entrailles de la terre, il faut monter… Les Hautes-Mynes portent bien leur nom, puisque ce site d’extraction est logé à 600 mètres d’altitude dans les Hautes-Vosges. Le site est exceptionnel, il est classé aux monuments historiques et également Natura 2000 pour la préservation de l’environnement. Ce qui vaut de croiser quelques chauves-souris suspendues aux parois. Ne les dérangez surtout pas, elles ne vous feront rien !

Le trésor des Ducs de Lorraine

L’émerveillement débute dans ce petit coin de nature boisé de sapins et de lichens, dessiné par les haldes de pierres et les cascades. On s’engouffre dans la mine Saint-Thomas, où la fraîche humidité vient nous lécher le visage ! Il faut vite apprendre à courber le dos et à s’accroupir, comme les mineurs à l’époque, pas question de déambuler debout. De la moitié du XVIe siècle jusqu’en 1761, le minerai était ici arraché à la pierre. C’est le sulfure de cuivre (mélange de cuivre et de soufre) qui intéressait les connaisseurs : fondu en lingot à Saint-Maurice-sur-Moselle, il était ensuite transporté à Nancy chez les Ducs de Lorraine, où il était poinçonné pour faire la monnaie, ainsi qu’ allié à l’étain pour réaliser le bronze nécessaire à la fabrication de canons et arquebuses, ustensiles ménagers, cloches…

Dans la galerie de la Rouge-Montagne de la mine Saint-Charles, on s’enfonce jusqu’à 60 mètres sous la terre et dans un parcours de 160 mètres. Accompagné par un des guides professionnels, on plonge dans l’activité des mineurs qui creusaient la roche au rythme fastidieux de 30 centimètres par semaine à la lumière des lampes à suif. Comme l’explique Philippe Poisson, directeur du site : ” Au début des excavations, les mineurs alimentaient de grands feux contre la roche ce qui permettait de la fragiliser et de la casser. Mais cette façon de faire consommait énormément de bois, au point de créer une pénurie dans la vallée. Les mineurs se sont donc tournés vers la poudre noire au XVIIe siècle. Une technologie toute nouvelle à l’époque. Ils étaient des pionniers.  ” Les ouvriers foraient la roche sur une trentaine de centimètres de profondeur, remplissaient le tout de poudre avant de la faire exploser.

400 tonnes de minerai par an

Le granite est tellement dur, que seul un morceau du volume d’une grosse pastèque se détachait du mur ! Il fallait à ces courageux travailleurs beaucoup d’opiniâtreté… et de patience. 400 tonnes de minerai étaient extraites chaque année, où l’on récupérait entre 60 et 80 tonnes de cuivre. En 200 ans, les mineurs ont creusé 7 kilomètres de galeries dont seulement une partie est accessible au public. Ce sont des mineurs de Moselle qui sont venus à la fin des années 1990 réaliser les travaux de sécurisation des galeries et de consolidation des parois pour l’ouverture au public.

L’exploration achevée, direction la Maison des Hautes-Mynes où une large exposition retrace précisément les deux siècles d’activité minière, les traditions et la vie des mineurs, les contes et légendes qui peuplaient les récits de ces ouvriers qui oeuvraient sous la terre. De quoi répondre à toutes les questions que l’on se pose lors de cette aventure pas comme les autres. Ce dont témoignent Nicole et Frédéric en visite avec leurs trois enfants : ” Il y a un côté aventure et mystérieux, on marche dans les galeries sans trop savoir sur quoi on va déboucher… C’est fantastique ! ” En plus, les Hautes-Mynes vont augmenter leurs tarifs cet été (lire ci-dessous), c’est le moment d’en profiter sans tarder !

HORAIRES

• Ouvert tous les jours du 1er avril au 30 septembre (et pendant les vacances scolaires) de 10 h à 19 h
Dernier départ de visite : 16 h 30 (17 h en juillet et août)

• Du 1er octobre au 31 mars : de 13 h à 19 h
Les mercredis, samedis, dimanches et jours fériés

TARIFS

• Adultes 7 € et enfants 4 € (changement de tarif à partir du 1er juillet : 9€ / 6€)

• À Le Thillot, 47 rue de la Gare

• 03 29 25 03 33

INFOS PRATIQUES

• Site classé Famille Plus et Qualité Tourisme

• Animaux acceptés

• www.hautesmynes.com

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