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Psycho : Biais cognitifs, quand nos raisonnements préfèrent les raccourcis

Le 12 septembre 2024 par Francoise Fontanelle
© AdobeStock

Un biais cognitif est une mécanique de pensée qui, au lieu d’amener une personne à analyser une situation, un fait ou une personne objectivement, va altérer son jugement en la conduisant inconsciemment à opter pour des interprétations et des jugements irrationnels et des décisions hâtives.

De l’erreur isolée à l’ancrage d’une illusion cognitive

Liés à des facteurs motivationnels, émotionnels, moraux et/ou à des ressources cognitives limitées en temps, en informations disponibles ou en capacité de raisonnement, les biais cognitifs peuvent amener notre cerveau à influencer notre perception et à distordre la réalité. Jugements hâtifs, prises de décision scabreuses, préjugés, aprioris, nous y sommes tous plus ou moins sujets.

S’il arrive, comme à tout un chacun, de se braquer dans ses idées parce que l’on n’a pas le temps de réflexion suffisant ou la connaissance et la maîtrise de toutes les informations pour évaluer une situation, ces erreurs de perception peuvent finir par dominer systématiquement notre pensée et nos actions. Par exemple, une personne peut obstinément se fier à sa première impression et s’enfermer dans son jugement de manière définitive.

En effet, les stratégies que nous développons inconsciemment pour économiser du temps, minimiser les efforts de réflexion, se rassurer ou sauver la face favorisent la sélection d’informations partielles et potentiellement trompeuses qui vont ancrer ces pensées automatiques et raccourcis, dans notre système de réflexion et alimenter nos croyances.

Douze

C’est le nombre de biais cognitifs qui peuvent influencer la pensée d’une personne.

Le biais de négativité (elle ne perçoit et ne retient que les informations négatives),

Le biais d’ancrage (elle fonde son avis sur la première information reçue),

Le biais de confirmation (elle ne retient que les informations qui confirment ses croyances et hypothèses),

L’effet de halo (sa première impression est définitive),

Le biais de disponibilité (elle fonde ses évaluations sur les informations récentes ou marquantes),

Le biais de conformité (elle se conforme à l’avis des autres pour ne pas se sentir exclue),

L’effet dunning-kruger (elle cache ses lacunes par une confiance en soi excessive),

Le biais de faux consensus (elle pense que tout le monde pense comme elle),

Le biais de survie (elle ne considère que les réussites et les succès et ignore les risques),

Le biais d’optimisme (elle exclut toute possibilité d’évènement négatif dans sa vie),

Le biais de l’autruche (elle ignore les faits et les risques qui pourraient la faire se remettre en question),

L’effet de simple exposition (elle développe un sentiment positif uniquement envers les personnes, les idées et les objets avec lesquels elle a été en contact répété).

Retrouver les idées larges

En travaillant avec un psychologue, il est possible de prendre conscience de ces mécanismes et de remettre en place des processus d’évaluation efficaces afin de retrouver une pensée critique et objective. Cette démarche est essentielle pour évoluer dans un monde complexe où les informations douteuses et les sollicitations manipulent leurs cibles en utilisant nombre de biais cognitifs. C’est le cas de la publicité et des messages politiques, et concerne plus particulièrement les phénomènes d’adhésion aux fake news et aux théories complotistes.

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