Psycho : Analysons les émotions de nos animaux de compagnie !
Ils ressentent des émotions tout comme nous et sont également sensibles aux nôtres. Nous retrouvons Anne-Sophie Colin, pour nous aider à décrypter et à mieux comprendre ce qu’expriment leurs comportements, mais aussi ce qu’ils perçoivent de nous.
Quelle est la nature de notre relation à l’animal domestique ?
Aujourd’hui les animaux ont une place affective très importante. Plus que des animaux « de compagnie », ils sont des membres de la famille. Parfois même, ils deviennent une véritable « béquille émotionnelle » et il m’arrive de voir des gens en état de co-dépendance avec leur animal, que l’on pourrait qualifier de fusionnelle. Ce qui n’est pas toujours bon, ni pour l’un ni pour l’autre.
Nos animaux peuvent souffrir de troubles affectifs…
En fait ils peuvent avoir les mêmes soucis psychologiques que les humains. Ils sont également sensibles au stress et peuvent, eux aussi, souffrir de blessures d’enfance ou de problématiques d’abandon. Les animaux expriment ces stress de différentes façons : ils somatisent et développent des problèmes de peau, de léchage ou de grattage excessifs, de malpropreté ou des comportements de destruction…
Que faire face à ces manifestations ?
Toutes indiquent un problème émotionnel sous-jacent dont il faut rechercher la cause, plutôt que de se focaliser sur le traitement du symptôme et du comportement. On va travailler sur les émotions pour ramener l’harmonie entre le propriétaire et son animal. Pour ce faire, on peut consulter un comportementaliste ou une personne qui fait de la communication animale, de la kinesiologie ou encore du shiatsu animalier.
L’humain peut-il être à l’origine de ces troubles ?
Oui. Lorsque l’on fait une séance avec un chien ou un chat, on écoute beaucoup le propriétaire car, bien souvent, il s’agit, en l’amenant à comprendre ce qui ne va pas chez son animal, de lui faire prendre conscience que son animal a un problème avec lui. Bien souvent, on demande à nos animaux de s’adapter à un environnement humain qui leur est contre nature et ne répond pas à tous les besoins nécessaires à leur équilibre psychique. Cela génère du stress et de la frustration. Par exemple, un lévrier qui vit dans un appartement sera frustré de se voir interdire de courir alors que cela fait partie de ses besoins vitaux et développera fatalement des problèmes comportementaux qui exprimeront cette frustration.
Comprennent-ils mieux nos émotions que nous les leurs ?
Les gens ont encore tendance à penser que les animaux sont moins intelligents et moins sensibles, or je pense qu’ils sont bien plus forts que nous sur le plan de l’intelligence émotionnelle. Ils décodent mieux les émotions parce qu’ils sont toujours dans le moment présent, parce qu’ils agissent par instinct et qu’ils sont attentifs au langage non verbal. Un chien saura lire, dès notre retour à la maison, si l’on a passé une bonne journée, si l’on est fatigué, stressé, triste ou malade. Ils lisent également l’énergie que l’on dégage. Un chien marchera en laisse plus volontiers avec quelqu’un qui a confiance en soi et se tient droit. À l’inverse, il percevra le doute chez une personne qui n’est pas à l’aise et a une attitude très basse en termes de langage corporel. Si on lui demande d’adopter une posture princière, le chien va décoder le changement et se mettra à suivre. Une fois que l’on comprend que la communication non verbale suffit souvent pour communiquer avec son animal, on peut établir une communication bien plus efficace car il est plus facile pour l’animal de lire un corps ou une intonation que de comprendre une parole.
Un article réalisé en partenariat avec le Magazine Tandem, à consulter : ici
