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« Petit, mais parfait », le nouvel enfant roi

Le 25 février 2024 par Francoise Fontanelle
© Xavier Mouton

Autrefois « bâton de vieillesse » pour assumer nos vieux jours. Au XIXe siècle, on attend de nos enfants toute autre chose. Désirés, ou plutôt décidés, depuis que les femmes ont gagné le droit le décider de leur désir d’enfant, ils sont porteurs de tous nos espoirs.

Déjà, on voit à l’échographie se dessiner un enfant parfait, a qui l’on donnera une éducation parfaite dès le berceau pour qu’il ait une vie professionnelle et sociale auréolée de succès. Peut-être est-ce pour cela que nos n’avons jamais autant été à l’affût de savoir si notre rejeton ne serait pas HPI (haut potentiel intellectuel), guettant le premier babillage, le premier « maman », le premier pas avec l’envie de le voir, plus précoce que les autres bambins, franchir les étapes de son développement avec le secret espoir qu’il « sautera le CP »…

Attendons-nous trop de nos enfants ?

La couronne de succès peut parfois être trop lourde pour ce petit être. À ce sujet, psychologues et sociologues perçoivent, dans l’hyperactivité et les troubles de l’attention, les possibles conséquences de la charge qui pèse sur eux et provoque une culpabilité, souvent secrète, chez les parents.

Bref, l’enfance est aujourd’hui semée d’injonction à la précocité. Nos enfants n’ont plus que rarement la possibilité de se développer à leur rythme, sans pression, avec l’insouciance de l’enfance ; dont on dit qu’elle serait, justement, le plus bel âge de la vie.

Pourquoi ces injonctions ?

Déjà, dans le dossier, L’enfant du XXIe siècle, édité en 2007 de la revue Sciences Humaines, on nous expliquait que, de la disparition des grands idéaux sociétaux au XXe siècle serait née une nouvelle utopie : l’enfant est « l’ultime ressource pour réenchanter le monde… ».

Un enfant soumis à une double pression :

– penser et décider de son avenir dans un monde de plus en plus complexe et mouvant,

– s’épanouir et développer son autonomie, sans avoir l’espace nécessaire pour rêver, jouer et imaginer son monde à lui.

Une exigence de succès qui fait oublier que, même si nos enfants sont des personnes à part entière, ils ne sont pas encore de « grandes » personnes.


Cet ouvrage, dirigé par Martine Fournier, présente et analyse les « bonnes pratiques » dont on peut s’inspirer pour éduquer ses enfants et tente avec les spécialistes de répondre à cette question.

L’Art d’éduquer ses enfants

Éditions Passés
composés

2022

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