Célibat vs couple : Vers un nouveau modèle ?
On entend de plus en plus souvent parler de « célibat choisi ». Le couple, modèle roi depuis les années 1930, ne rimerait plus avec bonheur assuré ? Regardons cela de plus près.
Qui l’eut cru ? Le célibat concerne 21 % de la population dans toutes ses tranches d’âge et touche aussi bien les hommes que les femmes. Veuvage, divorce, rupture, aujourd’hui il est fréquent d’entendre « Moi, je n’ai aucune envie d’être en couple. Vivre seule me va très bien ! Et c’est mon choix. » Peut-on conclure pour autant que le célibat est en passe de devenir un phénomène de société et que les relations amoureuses ne sont plus la clé du bonheur ?
La faute à qui ?
Il semblerait que les rencontres en ligne aient lassé nombre de célibataires qui auraient tenté l’aventure avec des profils qui, au final, se seraient révélés fort incompatibles et décevants. Le #meetoo a, lui aussi, sans doute contribué à créer un climat de défiance à l’égard du sexe « fort », au même titre que les expériences passées, la jalousie et les relations toxiques ont pu « refroidir » plus d’un.e candidat.e à la vie de couple.
On peut également se demander, si cette envie de privilégier sa propre individualité et de refuser tout compromis lié à la vie conjugale, ne serait pas la conséquence d’un engouement pour les pratiques de développement personnel.
Bref, pour vivre heureux aujourd’hui, il faudrait éviter les relations fusionnelles et se protéger de l’éventualité d’être séduit.e par un prince ou une princesse charmante de pacotille, sans exclure l’idée de se remettre un jour en couple. Et c’est bien ce que montrent certaines études : les priorités ont changé de camps.
La quête de la liberté
C’est l’aspiration qui prévaut chez 21 % des 25-65 ans (même si les femmes seraient un peu plus enclines que les hommes à se satisfaire par l’idée d’un célibat choisi). L’envie, de vivre pleinement ses priorités et sa carrière sans entrave, de limiter le poids de la charge mentale et de s’épanouir autour de ses valeurs sont aujourd’hui beaucoup plus forte que la pression sociale et la sécurité matérielle. Loins de l’image du célibataire endurci, ces adultes qui préfèrent la vie en solo privilégient leurs relations amicales, familiales et communautaires et sortent plus que les personnes en couple qui, comme le décrivent les chercheurs dans ces études, sont plus enclins à une vie « insulaire ».
« Has been » le romantisme ?
C’est ce que l’on pourrait penser à l’idée en voyant des jeunes de 18 à 25 ans pas si pressés de vivre la vie à deux. Pour eux, être célibataire à la vingtaine a même des conséquences positives pour leurs études et leur dépendance affective et financière, selon une étude allemande de 2023.
En ce XXIe siècle, nous avons une chance inouïe : vivre comme nous l’entendons ; décider de notre vie affective. Si les baby-boomers ont vécu l’âge d’or de la vie conjugale (un temps où l’on « ne-se-séparait-pas »), leurs descendants abordent le célibat comme une opportunité pour s’épanouir en tant qu’individu, sans exclure la possibilité de faire ou de refaire couple. Ils inventent de nouvelles formes de conjugalité durables pour vivre heureux, chacun chez soi, sans compromission.
Un article réalisé en partenariat avec le Magazine Tandem, à consulter ICI .