Qui se cache derrière Jean-Marie Bigard ?

Macho, vulgaire, beauf… Les critiques fusent quand on parle de Jean-Marie Bigard. Mais ses fans applaudissent à deux mains. En réalité, l’artiste cache un parcours bien plus nuancé qu’il n’y paraît et une sensibilité à fleur de peau.
Avec des spectacles intitulés Bigard bourre Bercy ou Bigard met le Paquet, on peut dire que l’humoriste ne fait pas dans la dentelle ! Adulé par les uns, blacklisté par les autres, il divise autant par sa vulgarité que son sexisme. Au point que l’un de ses sketchs avait failli être déprogrammé d’une émission télévisée par le CSA en 2010. Pourtant, le personnage est plus nuancé que ses spectacles ne le laissent l’entendre.
On l’a vu rencontrer le pape Benoit XVI, méditer auprès d’un maître indien, s’engager fortement pour des projets caritatifs comme les Bouchons d’amour qui finance l’achat de fauteuils roulants, révéler ses angoisses dans son spectacle Mon psy va mieux… Un artiste spirituel et généreux ? C’est en tout cas l’autre versant du personnage qui a livré ses fragilités dans son autobiographie ” Rire pour ne pas mourir “. Jean-Marie Bigard y lève le voile sur des événements douloureux de sa jeunesse dans l’Aube, marquée à 20 ans par la disparition de ses parents.
Parcours en dents de scie
Son travail de barman lui permet à l’époque de tenir la tête hors de l’eau : véritable bout-en-train, il fait rire ses clients et devient une figure de la vie nocturne locale. C’est avec un autre copain troyen, star de la télé lui aussi, Tex, qu’il monte un sketch dans l’espoir de retenir l’attention de Philippe Bouvard et décrocher un passage à l’antenne. Le succès n’arrivera qu’au compte-gouttes, avant d’exploser dans La Classe où Bigard se révélera au grand public.
De ce parcours en dents de scie, le showman a effectué une véritable résilience : ” Quand j’ai vu dans le box des accusés l’homme qui avait tué mon père, et qui regardait ses chaussures, qui s’était livré à la police, je n’ai pas eu une once de colère, de vengeance et toutes ces conneries qui sont tout le contraire de l’amour. Ça ne sert à rien “, confesse-t-il dans un entretien au journal Le Parisien, avant d’expliquer avoir pardonner.
Et le bon dieu dans tout ça !
Des coups et des blessures dont il fait sa force aujourd’hui, cherchant l’absolu dans une quête spirituelle : ” À chaque fois que le bon Dieu m’a mis des bâtons dans les roues – parce que c’est lui qui le fait -, c’était pour creuser la mer et que la vague soit plus belle et plus forte après. À chaque fois que je me suis pris les pieds dans le tapis, j’ai avancé vers quelque chose de plus fort et de plus grand. ”
À Bussang et à Vittel, il vient livrer un best-of de ses sketchs, 100% Bigard. Mais les spectateurs auront aussi la primeur de son nouveau spectacle Nous les femmes, prévu pour le mois de novembre aux Folies Bergères. Un show où l’humoriste donnera la parole aux femmes. Pour se faire pardonner, une fois pour toutes, ses blagues douteuses ?
INFOS PRATIQUES
Vendredi 26 juin 2015 à 21 h au Casino de Bussang 35 euros
Samedi 27 juin 2015 à 21 h au Palais des Congrès de Vittel 35 euros