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One man show à Neufchateau: Gaspard Proust, double face

Le 11 juin 2015 par Bruno Veillon

“La découverte humoristique la plus affutée”, “bombe anatomique du rire “. Les médias l’encensent et il fait salle comble. Discret dans sa vie privée, tonitruant sur les plateaux TV, l’humoriste à l’écriture acerbe est plein de contradictions.

Lorsque que l’on demande une interview à son attaché de presse, la réponse n’est pas négociable : “Je suis désolé mais Gaspard ne fait hélas pas de promotion”. À se demander presque pourquoi l’humoriste s’offre les services d’un spécialiste des relations avec les journalistes ! 

Ce qui n’empêche pas que son spectacle soit joué dans toute la France avec une vingtaine de dates déjà prévues pour 2016. Il déglingue l’actualité chez Ardisson tous les samedis (Salut les terriens ! Canal plus) et s’est déjà imposé au cinéma dans plusieurs films, dont le succès de Beigbeder, L’amour dure trois ans. À 36 ans, le jeune comique, découvert par Laurent Ruquier, est désormais une pointure dans le milieu. 
Dès le début, il a tourné dans les salles parisiennes, dans des endroits où n’allaient pas les amateurs de stand-up. Il a reçu plusieurs prix de festivals d’humour, a commencé aux ” Off ” d’Avignon.

Il se croit tout permis

Choquant, provocateur, Gaspard Proust adore jouer avec le feu, approcher les limites du rire et créer l’étonnement. Il parle de sexe et de religion, critique la politique et la guerre, fait preuve d’absurdité et d’humour noir, “en bouffon assumé et grotesque”, confiait-il au Monde, l’an dernier. Il se croit tout permis et joue à la perfection le goujat misogyne, use de cruauté parfois, de sa bêtise souvent. 

Personnage ou pas, ce Slovène d’origine à l’allure dandy aime perdre le public, laisse planer le doute sur sa personnalité : “Lorsque les gens me croisent dans la rue, tout ce qu’ils veulent savoir c’est si je suis vraiment un salaud”, s’amuse-t-il dans Salut les terriens ! Même son producteur, Laurent Ruquier avoue dans les colonnes du quotidien Parisien “ne pas savoir ce qu’il pense, au fond”.

“Loin des enfants de la télé”

Sur scène, il est l’anti-show-man par excellence. Téléphone en main, veste et chemise passe-partout, il arrive en traînant des pieds, l’allure chic et les cheveux décoiffés : “Une absence de charisme qui en crée un” selon Laurent Ruquier dans Télérama
Derrière le grinçant comique, c’est une facette timide et réservée que cache cet ancien gestionnaire de fortunes suisse. Il fuit les plateaux télévisés, décline les propositions de chronique sur de nombreuses radios et chaînes de télévision. Il ne supporte pas de se voir dans les films. Il se rêve écrivain ou chef d’orchestre. Il se dit lui-même : “Loin des enfant de la télé”. Il préfère la scène “plus pudique, plus intimiste“. Et pourtant le jeune prodige avoue ne pas comprendre son succès. Gaspard Proust se veut loin de toute “mondanité”. Il aime profiter de la nature, bouquiner un ouvrage de Dostoïevski et passer inaperçu.

Proche du misanthrope qu’il interprète, rôle et réalité se rejoindraient-ils ? Certains le trouvent moins “monstrueux” qu’avant, son spectacle a en effet évolué, ses cibles ont changé. Avec son humour mordant et son apparence du gendre parfait, il reste tout de même ce prétendu bobo sournois que l’on adore détester.

Gaspard Proust en one-man-show
Au Trait d’Union à Neufchâteau – Samedi 13 juin à 20 h 30
Tarifs : de 15 à 20 euros

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