“Nouveau Monde me permet d’être plus à l’aise avec mes doutes “, Malik Bentalha se confie sur son dernier spectacle
L’acteur, réalisateur et humoriste revient à ses premières amours en remontant sur scène après quatre ans d’absence. Il jouera Nouveau Monde le 20 novembre prochain au Palais des Congrès de Vittel dans un spectacle qui s’annonce plus introspectif que jamais. Rencontre.
Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans un nouveau spectacle après quatre ans d’absence ?
Je me suis un peu mis en jachère. Quand je regarde le monde évoluer autour de moi, j’ai de plus en plus l’impression qu’on jongle entre Truman Show et Idiocracy. Je me suis dit que c’était un terreau parfait pour faire de l’humour. C’est pour ça que je me suis lancé sur Youtube avec « L’heure de trop » (Une parodie de l’émission de CNews, ndlr). Quand j’ai vu que le public suivait, je me suis dit qu’il fallait y aller à fond. Nouveau Monde, c’est le prolongement de tout ça : on est dans la même énergie. J’aime bien dire que c’est un spectacle pour les gens qui subissent l’époque.
Ce recul que tu as pris, sur toi-même et sur le monde, tu en parles aussi dans le spectacle.
Totalement. Je parle de sujets plus sérieux, comme de la santé mentale, des réussites professionnelles, mais aussi des échecs, je me livre vraiment. Nouveau Monde me permet d’être plus à l’aise avec mes doutes. J’ai besoin de cette sincérité. C’est clairement mon spectacle le plus personnel.
Tu évoques tes doutes. Après plusieurs rôles au cinéma et une première réalisation (Jack Mimoun et les secrets de Val Verde), on t’a moins vu sur les écrans.
J’ai grandi, j’ai évolué… j’ai besoin de me sentir plus en phase avec l’homme que je deviens et que je suis actuellement. Je n’ai plus envie de faire de compromis. Le cinéma ou la fiction, c’est pas mal de compromis, avec beaucoup de décisionnaires derrière. Avec les vidéos et le spectacle, j’envoie vraiment ce que j’ai sur le cœur. J’avais besoin de revenir à la scène.
Comment ton public a pris le changement de ton par rapport à tes spectacles précédents ?
Ce qui me touche, c’est que le public comprend parfaitement la direction dans laquelle je vais. Quand je joue, il répond présent… et après quatre ans, il est assez content de me retrouver différemment. J’ai l’impression que le public me remercie de ne pas être resté dans mes petits souliers. J’aurais pu refaire ce que je faisais depuis des années. Là, j’essaie d’évoluer et les gens me le rendent vraiment bien.
Tu évoquais l’état du monde comme déclencheur de l’écriture de ce nouveau spectacle. Face à l’actualité, tu le fais souvent évoluer ?
Tout le temps ! Je ressens le besoin d’en parler et de ne pas être complice du silence. Il n’est pas question de politiser quoi que ce soit, juste d’être aligné avec la personne que je suis. Si un événement, quel qu’il soit, me tracasse, j’en parle… alors que plus jeune, j’arrondissais un peu plus les angles. L’engagement, cela fait partie de l’homme que je suis aujourd’hui à 35 ans. Si nous, les humoristes, nous ne le faisons pas, qui va le faire ? Mais je parle aussi bien de politique, que d’art, de gastronomie… je ne reste pas cantonné dans une case. J’aime bien être là où on ne m’attend pas.
Malik Bentalha – Nouveau Monde.
Le 20 novembre à 20 h 30
au Palais des Congrès de Vittel.
Tarif normal : 50 euros.
Plus d’infos sur ON SE CAPTE !