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Le tricot vosgien pointe ses aiguilles vers Paris

Le 13 novembre 2013 par Bruno Veillon

C’est une drôle de caravane qui part en expédition depuis les Vosges jusqu’à Paris pour le salon Marie Claire Idées du 13 au 17 novembre. 440 tricoteuses et tricoteurs vosgiens sont venus l’habiller de plus de 3 000 pelotes et tisser des liens…

Elles ont l’aiguille à tricoter prête à dégainer et le fil à laine à portée de main. Même quelques hommes se sont joints à leurs côtés. Ensemble, ils pratiquent le tricot urbain, un courant inspiré du yarn bombing, né aux Etats-Unis dans les années 2000 pour recouvrir des mailles du tricot des bancs, des ponts, du mobilier urbain… Le fil en laine au bout de la bombe de graffitis. 

A l’échelle vosgienne, on a choisi de dépoussiérer une pratique que l’on pensait réservée aux mamies. Qu’il a d’ailleurs fallu convaincre, comme le révèle Sidonie Hollard, directrice artistique du programme piloté par le Conseil général des Vosges : ” Pour les personnes plus âgées, l’aspect artistique n’était pas évident, il y a eu des réticences au début, à cause du côté cher et utile de la laine pour les anciens, qui ne pouvait servir qu’à réaliser des pulls pour l’hiver ! Mais on a fait de la récupération de laine, d’aiguilles à tricoter, ensuite les personnes se sont vite rendues compte de la valorisation de leur travail, on les voyait quasiment se transformer. ” 

Six heures de tricot non stop

De 200 tricoteuses au début de l’opération en 2012, les rangs se sont agrandis à 440 en 2013. Poufs, arbres, chaises sont recouverts de tricot. Le moment aussi pour créer de nouveaux liens : personnes en difficultés d’insertion, jeunes de lycée professionnel et personnes âgées à domicile ou en maison de retraite, ainsi que des personnes en situation de handicap ont rejoint le mouvement. Des enfants ont aussi participé en réalisant pompons ou serpentins de tricotin.

Puis a surgi l’idée de recouvrir une caravane pour promener les réalisations à travers les Vosges. Elle est baptisée Baba Yaga du nom d’une magicienne slave. Un projet pharaonique qui a nécessité 3 720 pelotes de laine ! La société Phildar a accepté de donner près d’un millier de pelotes, le reste provenant de dons en tous genres. ” Certaines personnes tricotaient six heures de suite sans s’arrêter pour contribuer au projet ! “, se souvient Sidonie Hollard. Un projet vite remarqué par les médias, jusqu’à Paris, puisqu’ajourd’hui le salon des loisirs créatifs Marie Claire Idées (Paris, Porte de Versailles, du 13 au 17 novembre 2013) ouvre un espace spécialement dédié à la Baba Yaga et sa cohorte de 90 tricoteuses vosgiennes. Prochain projet ? Une oeuvre réalisée au crochet pardi !


En pleine séance de tricot urbain !

Infos : =http://www.sidoniehollard-tricoturbain.blogspot.com]www.sidoniehollard-tricoturbain.blogspot.com

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