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Le bridge veut piocher chez les jeunes

Le 12 septembre 2014 par Bruno Veillon

Le bridge intrigue autant qu’il ne passionne pas les foules. Règles compliquées, longues années d’apprentissage… Beaucoup d’efforts pour un jeu de cartes ? Les joueurs eux ne s’en passeraient pour rien au monde et veulent convaincre les plus jeunes.

Un coup de cloche cérémonieux annonce le début du tournoi. La tension au sein de la salle du Bridge Club Spinalien rue de Nancy est maximale, presque palpable dans l’air. Le silence se veut absolu autour des huit tables de jeux et des 32 joueurs qui s’y affrontent, répartis en équipes de deux joueurs comme à la belote. Il n’y a aucun enjeu financier. Pas un euro sur la table. 

On joue seulement pour le plaisir ou presque. Le bridge est plus qu’un jeu. C’est ce que chaque joueur dira. Une discipline rigoureuse même : ” C’est un sport cérébral, une compétition qui entretient les neurones “, tranche Thérèse, des cartes plein les doigts et un bracelet Loom orange fluo au poignet. Joueuse depuis cinq ans, Thérèse n’est pourtant encore considérée que comme une débutante. ” Il faudra que j’attende encore quelques années pour être considérée comme une bonne joueuse “, patiente t-elle. Elle n’en dira pas plus, interdiction de s’exprimer durant les parties qui s’enchaînent et qui durent chacune de 3 à 4 minutes. On n’est pas là pour s’amuser.

Pas besoin d’un bac + 10 pour y jouer 

Si le bridge souffre aujourd’hui encore d’un manque d’intérêt auprès des plus jeunes alors que son compère le poker explose de succès ces dernières années, c’est peut-être dans l’image d’Épinal qu’est la sienne qu’il faut chercher les réponses : âge élevé des joueurs, complexité des règles, temps nécessaire pour apprendre… Tout le contraire de ce qui s’adapte à une société qui évolue rapidement. ” Le bridge a une connotation élitiste qui est fausse. Pas besoin d’un bac + 10 pour y jouer “, assure Gilles Robert, membre du club chargé de la communication.

Pour briser le cliché, la fédération a commencé à aller recruter au-delà des joueurs retraités. Aujourd’hui, 10 à 15 % des joueurs spinaliens sont des actifs. Mais ce n’est pas tout. Au sein du lycée Claude Gellée, huit lycéens ont suivi les cours de Michel Lajeunesse et d’autres membres. ” L’objectif c’est d’attirer dans nos filets de nouveaux joueurs pour renouveler nos équipes “, défend Gilles Robert. Une idée payante, puisque lors des championnats d’Europe juniors (- de 26 ans) en 2013 en Pologne, la France a réalisé un doublé historique avec deux médailles d’or obtenues par les équipes féminine et masculine.

Il booste la mémoire, les capacités de calcul et d’analyse

Depuis la rentrée 2012, ce jeu de cartes est utilisé comme support à l’enseignement des ­mathématiques. Le bridge pourrait même devenir une matière optionnelle au bac, espère la fédération française de bridge qui a signé une convention avec l’Éducation Nationale en 2013. Les atouts du bridge seraient nombreux : il booste la mémoire, les capacités de calcul et d’analyse, l’esprit de compétition, améliore la gestion du stress et permet de de se créer un réseau relationnel. Pour un jeune étudiant, ce sont autant d’atouts à mettre dans son jeu.

Bridge Club Spinalien : 110 membres
Cercle de bridge 88 : 70 membres
et ailleurs dans les Vosges à Gérardmer, Neufchâteau, Saint-Dié et Remiremont.
www.ffbridge.asso.fr

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