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La folie de Shakespeare s’empare du Théâtre du Peuple à Bussang

Le 05 juillet 2016 par Bruno Veillon

Pas farouche le Théâtre du Peuple ! Alors que l’Angleterre claque la porte à l’Europe, c’est vers Shakespeare que se tourne l’institution culturelle pour sa saison 2016 et les 400 ans de la disparition du dramaturge.

C’est à la ruche que nous avons rendez-vous. Oui, la ruche, l’un des multiples surnoms donnés au Théâtre du Peuple : la cathédrale en bois, la coque de bateau à l’envers… Le ” rucher ” est une image qui illustre bien l’agitation constante dans cette fabrique du miel de la culture. Il y a les abeilles, ” ce sont les comédiens “, sourit Mustapha Hamamid, responsable des relations publiques du théâtre, et la ” reine “, la scène, celle où tout le monde tourne autour. 110 professionnels et 160 bénévoles s’activent tout l’été. Bzzz ! 

À quelques jours des premières représentations, le Théâtre du Peuple a retrouvé son effervescence estivale. Là, des costumières s’affairent à la découpe des tissus, les menuisiers confectionnent décors et accessoires, même trois stagiaires venues spécialement du Québec prêtent main forte parce qu’ici ” c’est différent de tout ce qu’il y a ailleurs “, comme le confie l’une d’elles.

” Le Théâtre du Peuple est un lieu très shakespearien “

Au milieu de ce bouillonnement, il y a l’imperturbable Vincent Goethals qui prépare la nouvelle saison théâtrale. C’est à son homologue dans le temps et dans l’espace qu’il la dédie cette année : Shakespeare prend possession de la scène bussenette, par ses textes et par une ribambelle de clins d’oeil. Il nous a fait voyager par la Belgique, l’Allemagne, le Canada. Cette fois, c’est outre-Manche que Vincent Goethals, directeur du Théâtre du Peuple jusqu’en 2017, est allé chercher l’inspiration artistique. 

” Le Théâtre du Peuple est un lieu très shakespearien, par son ampleur, sa construction en bois qui rappelle le Théâtre du Globe à Londres. Ce théâtre attire les pièces amples et lyriques, qui mêlent humain et tragédie. Le public de Bussang est moins sage, il réagit, et ça, j’aime. “

Magie d’une scène ouverte sur la forêt

Le Songe d’une nuit d’été écrite par l’auteur britannique à la fin du XVIe siècle, est la grande pièce pour laquelle Vincent Goethals a confié la mise en scène à Guy Pierre Couleau, directeur du centre dramatique régional d’Alsace à Colmar, ” l’une des pièces les plus profondes de Shakespeare  “. Comme le veut la tradition, la pièce mêle comédiens pros et amateurs, et utilise la célèbre ouverture des portes du fond de scène sur la forêt. Magique.

Vincent Goethals s’est lui attelé à la mise en scène de Lady First, un texte de Sedef Ecer, auteure turque, que les habitués avaient déjà remarqué au Théâtre du Peuple en 2012. La pièce courte qu’elle avait proposée évoquait les dix dernières minutes d’une première dame dans son palais. Lady First en est la version allongée, remake de Lady Macbeth. Nous voici plongés dans les derniers jours d’une république bananière, un univers façon ” Alexander McQueen “, le fantasque créateur de mode britannique, dans un univers totalement ” déluré  “. 

Tweets, monologues et vidéo

La pièce se déroule lors d’une interview télévisée, qui doit détourner l’attention, permettant au dictateur de fuir la foule qui veut sa peau. Un mélange de vidéo, monologues et de tweets totalement actuels : ” C’est une mascarade tragique, avec un propos politique sur la circulation des rumeurs. C’est très contemporain. “

Le Théâtre du Peuple s’encanaille également comme chaque été depuis l’arrivée de Vincent Goethals – de plusieurs autres formes de théâtre et de jeux artistiques. à l’instar des pièces courtes avec Mon coeur pour un sonnet inspiré des 154 sonnets de Shakespeare, une création chantée, dansée et jouée, en partenariat avec l’Opéra-Théâtre de Metz.
 
William’s Slam, l’émouvante rencontre entre une professeure de lettres et une adolescente, choc des générations, et choc des mots ! ” Shakespeare c’est de la bombe ! ” Macbêtes, les nuits tragiques, est un théâtre d’objets, de danse et de musique.

Sans oublier les concerts d’ouverture et de clôture ainsi que les pique-niques insolites pour profiter d’un repas gourmand bucolique et des spectacles ! Un déferlement artistique pour célébrer l’art dans le dernier festival de théâtre qui clôture la saison d’été en France.

INFOS PRATIQUES

À Bussang
Théâtre du Peuple Maurice Pottecher
Du 14 juillet au 28 août
Tarifs : de 8 à 40 euros
=http://www.theatredupeuple.com]www.theatredupeuple.com

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