La bible des Vosges selon Jean-Paul Rothiot
Mordu, passionné, in love comme disent les Anglo-saxons. L’objet de son amour : les Vosges, sous tous les angles et toutes les coutures. Jean-Paul Rothiot rassemble historiens, érudits locaux à Charmes pour les 16e Journées d’Études Vosgiennes.
La bible des Vosges en 8 000 pages : les actes des Journées d’Études Vosgiennes font depuis plusieurs années référence dans le cercle des spécialistes régionaux. Aussi justes et précis que possible sur l’histoire des Vosges, chaque année, une quarantaine d’historiens et professeurs d’université se retrouvent dans une ville différente pour étudier un territoire précis, sous la houlette de la Fédération des Sociétés Savantes des Vosges et de son président Jean-Paul Rothiot.
C’est vrai, son public n’a rien de confidentiel : plus d’une centaine de personnes chaque jour et un ouvrage qui regroupe les ” actes ” comprenez ” tout ce qui a été dit ” vendu à 700 exemplaires. Une mine d’informations historiques sur les Vosges, qui recouvre une partie des rayonnages de la bibliothèque de Jean-Paul Rothiot. 16 ouvrages de 400 à 500 pages, ça vaut son pesant de centimètres.
Dans le bain du savoir
Il en parle avec passion de ses Vosges, où il a été professeur d’histoire-géo à Mirecourt, un métier qu’il a quitté ” par peur de l’ennui “, avant d’hésiter entre le syndicalisme et la politique, pour finalement s’engouffrer corps et âme dans le bain du savoir et devenir maître de conférences à l’université de Lorraine.
Aujourd’hui retraité, la passion ne s’est pas éteinte loin de là, peut-être même avivée et mûrie. Ces journées qui existaient depuis les années 60, lancées par l’universitaire lorrain Guy Cabourdin, s’étaient stoppées en 1989. ” Je les ai relancées, parce que je suis Vosgien, j’avais trouvé le principe extrêmement intéressant ”
Une chapelle des Templiers
Cette année c’est donc la commune de Charmes et son passé gallo-romain qui accueillent ces journées très spéciales. Au programme par exemple : La vallée de la Moselle et la ligne de côte, sous le regard croisé d’un géographe et d’un géologue. On pourra participer aussi à une visite guidée d’une chapelle des Templiers du XIIe, cachée dans le corps de ferme à Xugney où elle a d’ailleurs longtemps servie de grange !
” Ces journées servent à étudier un territoire, un canton, à le décortiquer dans tous les sens, par son histoire, sa géographie, mais aussi l’économie passée et présente, son patrimoine ” C’est donc sous ce microscope impitoyable que sera disséquée Charmes, après La Bresse, Mirecourt puis ce sera le tour de Saint-Dié-des-Vosges en 2015, Monthureux-sur-Saône en 2016.
Mais de telles rencontres sont-elles accessibles au grand public ? ” C’est abordable et pas abscons, vous croyez qu’on le renouvellerait chaque année si c’était inaudible et incompréhensible ? “, interroge derrière sa barbe blanche le professeur émérite. ” Les manuels d’histoire simplifient les choses, or quand on fait de la recherche, on se rend compte que la réalité est infiniment plus compliquée que cela. On va regarder sous les eaux de la surface “, continue encore l’universitaire. ” C’est mon régal. Vous voulez que je chasse ou que je pêche ? Moi mon truc c’est l’histoire. ” Une passion virulente qui ne demande qu’à être partagée.
Du 24 au 26 octobre 2014
Salle de l’Espée à Charmes
Entrée libre
www.histoire-patrimoine-vosges.org
